Dans le jardin du Musée des Archives avec les objectifs Petzval

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Benjamin Favrat, dont on vous présentait le travail ici, était présent lors du dernier atelier Petzval qui s'est tenu le 8 octobre dernier. Entre une sélection de photos prises par les participants, il revient avec nous sur cette expérience tourbillonnante, dans l'intimité du jardin du Musée des Archives.

© Marine Toux

Hello Benjamin ! Présente-toi à la communauté Lomography pour ceux qui ne te connaissent pas encore !

Hey Lomo, je m'appelle Benjamin (@ademainbenjamin), je suis photographe et illustrateur indépendant, originaire de Haute-Savoie et fraîchement installé à Paris.

Tu peux nous parler de l'atelier auquel tu as participé ?

Alors j'ai participé, avec 4 autres personnes, au second atelier Petzval organisé par Lomo cette saison. C'était un atelier de 2 heures, en 2 parties. Dans un premier temps, Marine et Emily nous ont parlé de l'historique du Petzval et de la conception des objectifs via le projet Kickstarter de Lomo. Ensuite on est allé au jardin du musée des Archives. On a d'abord eu une démonstration en live des objectifs, montés sur un Canon relié à un ordinateur, puis on a pu essayer tranquillement les 85mm et 58mm Bokeh Control sur nos propres boitiers, le tout avec Yuri, modèle de choc qui était présent pour l'occasion.

© Benjamin Favrat, Anthony Brouard

Quelles ont été tes premières impressions sur le Petzval ? Et sur le costume de Yuri ?

Déjà : WOW C'EST BEAU ! Monter sur ton boitier numérique - des plus banals esthétiquement parlant - un objectif qui semble dater du début du XIXème siècle, en laiton, avec sa belle couleur dorée, c'est un peu déroutant, c'est surprenant et c'est très excitant ! Une fois passé le cap de la larme à l'œil face à tant de charme d'antan, tu te rends compte que cet objectif est un peu plus lourd qu'il n'y paraît et qu'il semble solide et très bien construit (on sent tout de suite la fabrication russe bien costaude). Vite vite vite, j'ai hâte de l'essayer ! Mes impression sur le costume de Yuri : un costume uni sombre, je valide, et les rayures fines, ça va aider à voir le rendu du bokeh circulaire. Go go go!

© Raissa Bandou, Marine Toux, Benjamin Favrat

Comment s’est déroulée la prise en main de l'objectif ?

La mise au point se fait grâce à une molette sous le cylindre principal de l'objectif, il faut une minute pour comprendre où placer ses doigts mais ça vient très vite et c'est hyper agréable parce que c'est fluide et rapide, pas la peine de faire 10 tours de molette pour passer de 1m à l'infini, ce qui facilite les prises de vue en focus manuel. Surprenant : sur le 58 Bokeh Control, ce qui, sur les objectifs "classiques", correspond à la bague de mise au point, est en fait la bague de bokeh control, qui a une plage d'intensité étendue de 1 à 7. Je me suis fait avoir au début à essayer de faire le point en bougeant la bague de bokeh... l'habitude...

© Pierre Nguyen

Sur le boîtier : pas d'info sur l'ouverture, mais l'indicateur d'expo répond bien, même s'il faut légèrement surexposer pour être dans les clous. On peut se fier au liveview sans problème. Et là c'est la rencontre avec les plaques d'ouvertures. Qu'elles soient circulaires "classiques", ou créatives (étoile, goutte...), elles sont toutes efficaces et assez intéressantes. J'ai été surpris en bien par le piqué à f/1.9, ou f/2.2. C'est très doux, mais tout à fait exploitable. A partir de f/4, rien à dire, c'est proprissime. C'est d'ailleurs très ludique de changer manuellement d'ouverture via ce système de plaques, tu as vraiment l'impression de construire quelque chose. Un peu comme en cuisine quand tu ajoutes un peu de ça, puis de ça, et un soupçon de ça.

D'un point de vue extérieur, on aurait presque l'impression de faire de l'argentique et c'est plaisant de retrouver ce côté manuel, mécanique, et doux avec un boitier numérique. J'ai l'impression qu'on a tous été surpris par les possibilités de combinaisons entre les plaques et le contrôle du bokeh circulaire, ça créé une sorte d'élan créatif et tu as envie de tout essayer... en tout cas, on a eu du mal à les rendre à la fin de l'atelier !

Si tu devais le décrire en 3 mots ?

Élégant, doux et solide.

© Marine Toux, Benjamin Favrat

Plutôt 58 ou 85 ? Pourquoi ?

Argpf... difficile. Plutôt 58 pour le bokeh control et parce que l'angle est un peu plus ouvert que le 85.

Quel conseil donnerais-tu à ceux qui utilisent le Petzval pour la première fois ?

Je leur conseille de me le prêter ! Non, je les mettrais en garde sur certains points. Avec un objectif en laiton, tu oublies la discrétion. La street photography, ça va être compromis (sauf avec l'option noir laqué), mais ce sera du plus bel effet pour du portrait, de la fashion photography, de la photo de mariage par exemple, ou tout autre shooting où tu pourras "présenter" ton objectif à ton sujet, et te permettre des shoots un peu créatifs. Ensuite, il faut être tranquille avec les prises de vue en full manuel, autant au niveau des réglages du boîtier que question mise au point. En effet, ces objectifs à focales fixes ne permettent pas de zoomer bien entendu, et ne sont pas stabilisés, alors attention au flou de bouger !

N'hésitez donc pas à monter en ISO, et à commencer en extérieur avec un modèle sympa et patient, avec un fond texturé pour profiter à fond des possibilités créatives. Pensez aussi à bien cadrer votre sujet au centre pour éviter de l'étirer dans le tourbillon du bokeh. Et allez-y, faites-vous plaisir : la prise en main est hyper rapide, les possibilités sont infinies, et une fois passés les petits détails techniques, vous aurez probablement du mal à vous en séparer !

© Raissa Bandou, Marine Toux

Pour quel genre de projets le recommanderais-tu ?

Et bien un peu pour tous types de projets. J'ai l'impression que malgré le fait qu'il soit totalement manuel et très marqué avec un BC à 7, il est quand même très polyvalent. Les 58 mm et 85 mm sont des focales assez "passe-partout", sauf peut-être pour le paysage, ou l'architecture... quoi que, même là, il est sûrement intéressant pour des projets s'apparentant au tilt-shift ou autres projets spécifiques. Il est en tout cas parfait pour le portrait, surtout en extérieur. J'aimerais bien l'essayer en studio aussi, sur fond texturé, ou avec différentes sources de lumières éloignées pour travailler sur le bokeh. (Et puis cet aspect ambrotype au collodion, mais en numérique, je n'ai retrouvé ça qu'avec le Petzval. J'aimerais beaucoup l'essayer avec un Canon EOS argentique, je pense qu'il devrait être compatible.) Il peut être intéressant aussi pour du packshot ou des photos culinaires. Je l'ai vu tourner en vidéo aussi, c'est assez bluffant, à condition de l'utiliser sur pied ou au steadycam, du fait qu'il n'est pas stabilisé. Conclusion, tu peux l'utiliser un peu partout en fait, à condition d'avoir un petit peu de temps pour choisir tes plaques et effectuer tes réglages.

Un dernier (lo)mot ?

Cher Père-Noël ... ;) Merci encore pour cet atelier ! "A refaire!" comme on dit chez moi.

Merci Benjamin !

© Marine Toux, Anthony Brouard

écrit par Théo Depoix-Tuikalepa le 2016-10-14 dans #équipement

New Petzval 58 Bokeh Control Art Lens

Marchez sur les traces de la photographie avec cet objectif réalisé à la main qui combine savoir-faire historique, innovation moderne avec une optique russe originale et une bague révolutionnaire de contrôle de bokeh.

2 commentaires

  1. dop
    dop ·

    <3

  2. thony-sama
    thony-sama ·

    Oh ! Mais, je suis dans l'article :D
    C'était un super atelier !

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