Analogue Vibes : la parole à Pauline Gallot

Nous sommes tombés sous le charme du travail de Pauline Gallot, photographe française et designer d'intérieur. Des photos caressées par les rayons du soleil, des moments suspendus à l'abri du temps qui passe. Des instants de vie authentique immortalisés par la photographe qui voue une passion certaine pour la photographie argentique. Rencontre sur le fil.

© Pauline Gallot

Hey Pauline ! Peux-tu nous parler un peu de toi ?

Hey ! Comme vous l'avez dit, je m'appelle Pauline, j'ai entre 8 et 24 ans et parfois 32 ans mais c'est rare. Je vis actuellement à Hossegor dans le sud de la France. C'est là où je travaille en tant que designer d'intérieur. J'ai une passion pour les voyages autant que pour les gens qui viennent à croiser ma route. La photographie est une obsession et j'essaye de capturer l'éphémère. L'écriture est un exutoire et j'aime partager les moments de la vie dans certains magazines. J'ai dû mal à considérer un endroit comme mon "chez moi" car j'aime quitter un endroit une fois quand j'ai l'impression que le temps est venu. Donc qui sait où je serai dans quelques années ?

© Pauline Gallot

Comment es-tu tombée amoureuse de la photographie argentique ? Comment l'histoire a commencé ?

Quand vous faites de l'argentique, vous prenez la décision d'écrire une histoire différente. Vous capturez l'instant et il n'y a pas de seconde chance. Le résultat est imprévu, et à mon avis plus instantané. Et je pense que c'est ce que j'aime dans la photographie argentique. Tout y est plus authentique. Plus matériel. Comme une nouvelle histoire d'amour. Les couleurs, le rendu incertain, le flou et les négatifs manqués viennent à eux seuls sublimer ces moments de mémoire et de souvenirs. Et c'est ce que j'aime. J'ai commencé à vouloir immortaliser toutes sortes de moments depuis que je suis tombée dans l'argentique. Et cette (mauvaise ?) habitude continue depuis de grandir si bien que petit à petit, l'argentique a supplanté le numérique dans mon travail.

J'ai trouvé mon premier "partner in crime" sur Ebay, un Zenit Em de Russie. J'aime le grain, le bruit du déclencheur et la surprise que j'ai connue en découvrant mes premiers tirages que j'avais depuis longtemps oubliés. Toutes les photos viennent de ce moment, et j'ai rapidement collectionné les appareils de seconde main en raison de leur prix tout d'abord, puis par curiosité. Qui sait en effet à qui ont appartenu ces appareils et toutes ces choses qui sont passées devant l'objectif d'un ancien appareil ?

© Pauline Gallot

Décris-nous ton style photographique ?

Haha. Je n'en ai aucune idée. Je dirais authentique. Je veux juste me raconter et raconter mon histoire à travers le médium photographique. Rien n'est calculé. Tout vient du moment présent et traduit un certain instant dans ma vie. La plupart du temps, j'ai une vie intérieure très riche et vous pouvez voir les choses qui me font vibrer. La violence, la douceur des couleurs, les odeurs, les goûts et la musique. J'essaye d'immortaliser tout ce que je vis afin de ne jamais les oublier. Et de les conserver pour... toujours.

Selon toi, pourquoi est-il toujours difficile d'être unique lorsque l'on fait de la photographie ?

Aujourd'hui avec tous les réseaux sociaux, nous sommes en permanence baignés dans un flot constant d'images. Nous puisons notre inspiration dans ce torrent je pense, et parfois de manière inconsciente. Et donc, je ne sais pas s'il est possible de proposer quelque chose d'unique, même si c'est le but que l'on poursuit. Tout dépend de l'authenticité. Nous racontons tous des histoires à travers nos photographies et chaque existence est unique. Donc même si les sujets se ressemblent, le grain, la manière de les traiter, la texture, le sentiment que l'on fait passé est différent et nous permet de nous constituer comme des entités créatives uniques.

© Pauline Gallot

Ton appareil préféré quand tu voyages ?

Hmmm. Sans aucun doute mon Chinon Monami 35mm. Semi-Automatique, et un format idéal.

Tu as passé ton été du côté de NYC et du Texas. Qu'est-ce que tu as aimé le plus prendre en photo ? Le meilleur moment de ton trip ?

Yeah, été 2014, été 2015, ça commence à remonter mais ces deux voyages ont été décisifs dans mon travail de photographe. J'ai passé beaucoup de temps parmi un groupe d'amis qui étaient eux-mêmes photographes et artistes. Ils savaient s'inspirer de leur environnement et ils m'ont apporté beaucoup. La meilleure partie, c'était quand j'étais livrée à moi-même, occupée à rencontrer des gens, à écouter leurs histoires. Les gens me fascinent et j'aime les prendre en photo. C'est mon sujet favori. Les rires, les détails de chaque visage rencontré, les émotions que l'on immortalise sur pellicule... La photographie est un outil fantastique pour ça car c'est un médium qui parle à tout le monde, qui rapproche les gens. Je me souviens d'une après-midi passée sur un rooftop à Brooklyn avec des modèles apparus de nulle part, topless, que j'ai shootées alors que les enceintes balançaient du bon son en fond. C'était un excellent moment.

© Pauline Gallot

Qu'est-ce que tu cherches à montrer à travers tes photographies ?

Je me contente de délivrer ma vision de la vie, de partager mon quotidien et de faire voyager les gens à travers mes yeux et clichés. Je donne des nouvelles aux personnes qui comptent, à celles avec lesquelles j'ai partagé du temps dans ma vie. Après les US, j'ai vécu à Barcelone pendant un petit moment avant de rejoindre le sud de la France. Chaque endroit a ses particularités, ses paysages, ses empreintes. Je veux partager tout ça. Les lumières, les sourires, tous ces moments de vie. Généralement, je ne fais pas ça pour les autres, ni pour les likes. C'est juste ma vie. Je partage tous ces souvenirs pour dire : “whoever enjoy, just follow”.

© Pauline Gallot

Qu'est-ce qui te motive à continuer de shooter à l'argentique ?

Pour immortaliser l'éphémère comme je ne pourrais jamais le faire en numérique. Pour conserver cette surprise à chaque découverte de tirage. Pour garder un souvenir matériel de ces moments du passé, pour faire des albums, pour donner, partager ce que j'ai vu ou fait. Pour continuer de raisonner en format 24 x 36, pour que vous vous demandiez ce qui compte avant d'appuyer sur le déclencheur afin de garder le meilleur. A jamais.


Toutes les photographies ont été utilisées avec la permission de Pauline Gallot. Pour en savoir plus, suivez Pauline sur Instagram et Tumblr.

écrit par Ivana Džamić le 2016-11-16 dans #Gens

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