Ivre de voyage : le LomoAmigo Daniel Zvereff et le New Jupiter 3+

Le photographe Daniel Zvereff parcourt le monde poursuivant des inspirations poétiques telles que la littérature, l'histoire ou simplement l'attrait presque instinctif qu'il éprouve parfois pour un endroit inconnu. Américain de première génération, il est issu d'une famille russe ayant migré aux États-Unis en 1951 après des années d'exil apatride en Chine et un séjour de trois ans en tant que réfugiée aux Philippines, après avoir été exiléé à nouveau par le parti communiste chinois en 1948.

A la fin de ses études, Zvereff a décidé de revenir sur le voyage épique de sa famille à travers la Russie, la Mongolie et la Chine afin de renouer avec l'histoire, la langue et la culture de ses ancêtres. Les personnes qu'il a rencontrées en chemin sont devenues autant de co-auteurs de ses carnets de voyage et ses expériences avec eux, des éléments indissociables de son travail créatif - une expérience qui l'a véritablement marqué. Zvereff réside actuellement à Brooklyn où il travaille en tant que photographe indépendant, illustrateur et animateur.

Le voyage et la recherche de savoir à travers des expéditions lointaines constituent une partie essentielle de ton travail photographique. Comment choisis-tu les destinations vers lesquelles tu te rends pour tes projets, et quelle sorte de connaissances espères-tu acquérir en photographiant ces voyages ?

Le choix de la destination dépend entièrement de ce que je cherche à accomplir. Mes voyages sont souvent inspirés par la littérature, des évènements historiques. Mais parfois, c'est aussi bête que ça : je n'ai jamais été dans tel endroit, ou même rencontré quelqu'un qui en vienne, et j'éprouve un certain mystère vis-à-vis de ce lieu. Il y a pour moi beaucoup d'attrait dans l'inconnu.

Une bonne partie de ton travail combine trois mediums différents : l'écriture, le dessin et la photographie. Comment expliques-tu ce jeu entre ces trois disciplines ? Penses-tu que cette combinaison permet de mieux capturer l'essence de tes voyages et les enseignements que tu en tires, plutôt qu'en utilisant un seul de ces trois mediums ? Pourquoi avoir choisi de documenter tes voyages ainsi ?

Le process fait partie de la création pour moi, et le fait d'utiliser ces différents mediums me permet de m'exprimer d'une manière plus complète, de traduire trois fois plus d'émotions. La photographie est pour moi vitesse et mouvement, c'est à la fois excitant et effrayant. L'écriture contextualise les émotions et les images que je capture. Enfin, le dessin me permet de me poser un peu, de ralentir et de digérer un peu mes expériences. En fait, cette démarche n'était pas préméditée, c'est venu assez naturellement au fil du temps.

Le New Jupiter 3+ est connu pour la netteté de ses images, ses couleurs naturelles et son bokeh onirique. Quelle a été ton expérience avec cet objectif ? L'as-tu trouvé approprié pour ta destination et / ou pour la photo de rue en général ? Penses-tu qu'il a influé sur tes prises de vue dans les rues colombiennes ?

Je pense que le Jupiter est parfait pour le portrait, il illumine le regard et isole parfaitement le sujet photographié du reste de son environnement. Pour moi, les anciens modèles d'objectif, même s'ils sont considérés comme techniquement inférieurs, produisent des rendus plus plaisants pour l’œil. La photographie c'est de l'émotion et, hélas, ce qui était considéré comme un outil autrefois est aujourd'hui perçu comme un gadget. J'ai l'impression qu'on plus intéressés par les nombres, les caractéristiques techniques, que par les images elles-même.

Deux photos en particulier dans cette série – celle d'un homme assis sur un banc en train de faire des mots croisés dans un journal, et celle d'un homme baissant ses lunettes tout en démontant un appareil électronique – soulèvent la question de la distance entre le photographe et son sujet ; comment arrives-tu, toi et les photographes en général, a capturer des images avec une telle proximité et intimité avec des sujets étrangers ? Demandes-tu leur permission et les fais-tu poser d'une manière qui semble naturelle ? Prends-tu d'abord la photo de manière authentique et discutes-tu ensuite avec la personne pour savoir si tu peux garder l'image ? Ou as-tu une technique spéciale pour shooter ce genre d'images sans que la personne ne s'en aperçoive ?

Je demande la permission quand mon but est de prendre une photo très spécifique, par exemple quand je veux une image assez intime et rapprochée où le sujet est au courant de ma présence. Pour les clichés plus "candides", lorsque je recherche un moment plus "volé", je ne demande pas la permission. Ces deux images ont été prises en utilisant des méthodes de zone focusing et une bonne dose de chance.

T'arrive-t-il de nouer des liens avec les personnes que tu photographies lors de tes voyages ?

Les relations sont la clef lorsque tu cherches à comprendre un peu plus en profondeur l'endroit où tu es, au-delà du simple fait de prendre des photos de rues. Développer des amitiés et construire de la confiance peut te permettre de documenter une vraie histoire, avec du sens et de l'impact. La capacité à s'ouvrir aux autres est un des nombreux cadeaux que nous offre la photographie.


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écrit par katphip le 2016-09-30 dans #équipement #culture #Gens #lieux

Produits mentionnés

New Jupiter 3+ Art Lens

New Jupiter 3+ Art Lens

Avec le New Jupiter 3+, le résultat obtenu est magique : des images d'une netteté cristalline, des couleurs douces et naturelles et un bokeh onirique. Réalisé à la main par Zenit en Russie, dans la même usine où est né l'objectif original, ce nouvel objectif vous permettra de réaliser de sublimes photos d'une qualité incroyable.

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