Premières impressions avec le Daguerreotype Achromat 2.9/64 Art Lens : Kamal Tung

Dans un monde où la photographie argentique se fait rare et où les images monochromes sont souvent réalisées par un simple glissement de doigt, Kamal Yung apparaît comme une exception, fidèle à son art. Etabli à Singapour, ce photographe persiste dans le choix de créer des images et des portraits de la manière la plus classique qui soit - sur pellicule.

La dernière fois que nous parlions de Kamal, c'était pour vous présenter ses portraits en noir et blanc shootés avec le Petzval. Il récidive à l'occasion de cet article, mais cette fois, c'est avec le Daguerreotype Achromat qu'il s'essaye à l'exercice, et toujours en noir et blanc.

Hey, peux-tu te présenter aux membres de la communauté et à nos lecteurs ?

Je m'appelle Kamal Tung. Je suis actuellement étudiant à l'université mais je jongle également avec d'autres activités, entre autres : la création d'un site de voyage avec quelques amis, Wanderjournals, et un service de rédaction de lettres, Typeletters, qui a été créé par amour des lettres et de l'acte d'en envoyer à des amis et êtres chers. Je shoote principalement à l'argentique, c'est la seule manière pour moi d'apprécier les photos que je prends. C'est très différent du digital, notamment parce que, de fait, chaque photo est précieuse et que les négatifs sont bien tangibles. C'est ce qui m'attire là-dedans.

Cet objectif a une histoire fascinante, alors essayons de faire un jeu d'associations. Qu'est-ce qui t'es venu à l'esprit la première fois que tu as vu le Daguerreotype ? Qu'est-ce qui le rend spécial ?

J'ai tout de suite beaucoup aimé son apparence dès que je l'ai vu, le côté doré donne un aspect assez impressionnant, un peu comme le Petzval avec lequel j'ai déjà shooté. Les ouvertures interchangeables sont aussi une caractéristique clef du Daguerreotype. Par contre, la mise au point de l'objectif est résolument différente de celle opérée par le Petzval puisqu'elle se fait avec une molette sur ce dernier et que je m'y étais très vite habitué.

Qu'est-ce que tu as pris en photo ? Quel appareil as-tu utilisé ?

J'ai principalement fait du portrait. L'objectif est parfait pour ça grâce au bokeh et aux effets particuliers qu'il produit. C'était très intéressant à travailler. Les photos se sont révélées être plutôt cool. J'ai utilisé un Nikon FA et un Arista Premium 400, et j'ai moi-même développé les pellicules.

Est-ce que le Daguerreotype produit un effet particulier sur les photos ? Raconte-nous un peu cette séance.

J'ai adoré le voile subtil qu'il produit sur les photos. Le bokeh résulte en fait de beaucoup de choses différentes, parfois on aurait carrément dit de la peinture. Je me suis amusé avec les différentes ouvertures pour essayer différents effets, les plaques d'ouvertures permettent des rendus très variés, de toutes les formes et de toutes les tailles. Pour cette première session, j'ai shooté des soeurs jumelles et le bokeh de l'objectif a rendu un effet tout en douceur et très beau. J'étais à la fois surpris et satisfait du résultat après avoir développé mes pellicules.

Cet objectif s'inscrit dans la continuité de la tradition expérimentale de Lomography. Quels effets as-tu réalisé avec le Daguerreotype ?

J'ai essayé la plupart des plaques d'ouverture en même temps que la plus large d'entre elles car j'ai vraiment beaucoup aimé le bokeh de l'objectif et l'espèce de voile que cela créait. Le rendu global est vraiment différent de celui obtenu avec des objectifs traditionnels.

Par rapport à tes propres besoins et attentes photographiques, quel est selon toi l'aspect le plus positif du Daguerreotype ?

Pour moi, c'est vraiment les nouvelles plaques d'ouverture parce qu'elles produisent un effet unique sur les images qui est quasiment impossible à reproduire autrement, même avec Photoshop.

Qu'est-ce qui différencie le Daguerreotype d'autres Art Lenses développés par Lomography ?

Etant donné que j'ai déjà utilisé le Petzval, je dirais que la différence principale se fait vraiment au niveau de la mise au point. Le Petzval possède un molette avec laquelle il est plus facile de faire ces réglages. Mais le Daguerreotype est plus léger. Quant aux photos en elles-même, elles sont très différentes notamment à cause des plaques d'ouverture du Daguerreotype qui permettent plus de créativité et d'effets inédits.

Pourquoi utiliser un objectif de ce type ?

Il y a toute une variété d'objectifs qui peuvent accentuer la netteté ou la qualité par exemple, mais je trouve qu'on s'en lasse assez vite. Le Daguerreotype crée véritablement des images uniques, différentes, et c'est pour ça qu'il vaut la peine d'être utilisé. Je dirais que les images qu'il produit ont un certain côté onirique qui permet à votre imagination et à votre créativité de se libérer et de créer des images qui vous ressemblent.

Soyons un peu plus techniques. Quel conseil donnerait-tu à un utilisateur novice ?

Jouez avec les plaques d'ouverture, et ne les perdez pas !

Découvrez le travail de Kamal Tung en visitant son site et son Instagram.

écrit par Jill Tan Radovan le 2016-09-21 dans #équipement #Gens