Le voyage de Marine Philomen Roux au Lomo LC-A 120

En tant qu'éclairagiste et illustratrice, Marine Philomen Roux sait cerner les lieux, et capturer leurs atmosphères ! Dans cet article, vous pouvez découvrir ses souvenirs de tournée, pris au Lomo LC-A 120 et son approche à la vie !

Hello Marine et bienvenue sur le magazine Lomography, peux-tu te présenter rapidement ?

Marine Philomen Roux, illustratrice le jour, éclairagiste la nuit, curieuse tout le temps.
Mon lit est à Paris, mon cœur est en Europe, et mon esprit autour du monde.
Si tu me demandes quoi emmener sur une île déserte, je te dire une bouteille de Côte de Brouilly 2016 de Pierre Cotton, un chat, un Fuji XT-100, À la recherche du temps de perdu de Proust, et un hamac. Évidemment, je n'ai rien de tout ça, à part la bouteille de Brouilly.

Quelles sont tes inspirations ?

Mes inspirations sont multiples. Je me considère plutôt sensible, même hyper-sensible. J'aurais pensé placer en tête de liste la vue comme sens premier, mais en vérité, l'odorat, le goût l'ouïe et le toucher s'y joignent au point d'égalité avec le temps. Je comprends mieux ce que je vois/bois/sens/touche/entends dans son contexte.

J'ai pu dessiner des étiquettes pour des bouteilles de vins, illustrer des pochettes d'album, gribouiller pour des tatouages, éclairer des musiciens et des danseurs, prendre en photo le jour et la nuit.
J'ai une grande sensibilité à l'art, de manière générale. Et je deviens très vite déprimée si je me trouve entourée de représentations qui sonnent creuses. J'ai besoin de sens pour toujours penser, voir, aller plus loin. Loin de vouloir flirter avec une idée superficielle de ce qui m'inspire, je pense que j'ai surtout besoin de croire en ce que je sens.

En grande fan de Francis Bacon que je suis, je lui piquerais cette phrase "I believe in deep ordered chaos".

Racontes-nous un peu ton voyage que tu as photographié avec le LC-A 120 ?

Ce voyage était un voyage professionnel. Je suis habituée à tourner avec des groupes depuis 2012. Une semaine par-ci, deux semaines par là. J'étais plutôt restée en Europe, à quelques exceptions sur le continent Américain, mais jamais très longtemps. Et cette fois-ci, il s'agissait de partir en tournée pour éclairer Asaf Avidan sur sa tournée solo, et ce pour 2 mois, sans retour possible à la maison. Nous allions faire 37 shows en l'espace de 8 semaines. En passant par la Turquie, la Grèce, les Pays-Bas, la Belgique, la France, l'Espagne, le Portugal, l'Italie, la Suisse, l'Allemagne, la Suède, la Norvège, le Danemark, en finissant par la Grande Bretagne, à Londres.
C'était une expérience humaine assez difficile, qui m'a parfois tellement perturbée que j'ai laissé l'appareil photo dans la valise...
Mais c'était assez extraordinaire de traverser l'Europe le temps d'une saison.

Ton meilleur souvenir de la tournée ?

Il y en a plusieurs. Mais la majorité d'entre eux se concentrent sur les days-off. C'est le seul vrai moment où l'on a le temps de crapahuter en ville, de se laisser porter à l'extérieur, sans timing imposé. C'est une vraie sensation de liberté, même lorsque la ville semble mortifère. Le jeu étant pour moi de dénicher les marchés, le jardin botanique, les cafés de quartier, et le meilleur endroit où boire du vin local nature, et où manger les meilleures spécialités locales.
Mais mes deux meilleurs souvenirs restent cette magnifique journée à Athènes, à arpenter les ruelles du quartier de Plaka, et cet incroyable jour off à Valencia, en Espagne, où j'ai parcouru 25km à pieds en sandales, m'en suis brûlé les pieds, mais ai rencontré deux merveilleuses personnes qui compteront à tout jamais pour moi.

Quel est ton rapport à la photographie ?

J'ai un rapport plutôt documentariste, avant qu'il ne soit esthétique. Je ne néglige pas pour autant ce dernier aspect ! Mais j'y pense très souvent en second lieu.
J'ai besoin d'avoir quelque chose à lire. A voir. Et à dire, s'il s'agît d'une photo que j'ai faite. De recevoir et transmettre une émotion.
J'aime beaucoup Raymond Depardon pour ceci. Et j'ai toujours été émerveillée par James Nachtwey. Je me souviens du choc après avoir visionné War Photographer. Je ne suis pourtant pas fan du sujet de guerre, surtout de nos jours où le rapport voyeur à celui-ci prévaut sur la force du cliché.
Je crois que je tiens ce goût à cause des soirées diapositives en famille que l'on se faisait quand j'étais petite, avec mes sœurs et mes parents. On passait des soirées entières à regarder les photos que mon père faisait, du temps où il en était passionné.

Quel était ton premier appareil ?

C'était un horrible Samsung Fino 700XL semi automatique, reçu pour mes 12 ans, après que mon père ait vendu son excellent boîtier.
Mais je m'en suis bien amusée, jusqu'à m'en désintéresser. C'est toujours comme ça avec la photographie pour moi. Je mitraille, et je digère quelques années.
J'y suis revenue, avec la photo numérique, avec un Canon Eos 350-D pour mes 19 ans, mon père se lassait de me voir utiliser son boîtier bridge Fujifilm, j'ai fini par m'en racheter un.

Qu'est-ce que tu as pensé du LC-A 120 ?

C'est un bon appareil ! J'apprécie la prise en main, et le format carré restera toujours mon préféré.

Tu as une photo préférée ?

J'en ai 3. C'est assez facile de comprendre pourquoi pour deux d'entre elles.

Des projets pour cet été ?

Des créas, et du repos ?
J'ai quitté Asaf Avidan pour commencer à tourner avec Flavien Berger et Sophie Hunger. On est de nouveau partis pour retraverser l'Europe jusqu'à l'entrée de l'hiver.
A part quelques cours séjours à Madrid et à Valencia, ce sont encore les salles (à défaut de chambres) noires qui auront ma peau.


L'esthétique de Marine vous plaît ? Découvrez le reste de son univers sur son site web ou son compte Instagram !

2018-08-08

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Lomo LC-A 120

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