S’émerveiller (encore) : un workshop photo où chaque instantané devient un poème

Lors de l'exposition S'émerveiller (encore) à Paris, organisée par Charlie Nor et Zoé Lemaire, nous avons eu le plaisir de collaborer en prêtant des appareils Lomo'Instant pour un workshop photo/poésie unique. Les participants ont eu l'opportunité de capturer des moments sur pellicule instantanée et de les accompagner de poèmes, créant ainsi un lien fort entre image et texte. Les clichés et poèmes réalisés ont été exposés sur la vitrine de la galerie tout au long de l'exposition, offrant aux visiteurs une expérience immersive où chaque instant capturé devenait une poésie visuelle.

Dans cette interview, Charlie nous parle de son expérience avec ce workshop.

Bienvenue sur le magazine Lomography ! Peux-tu te présenter ?

Bonjour, je suis Charlie Nor! En parallèle de mes études en relations internationales, je suis devenue photographe assez récemment. Je travaille en France et à l'étranger, car j'ai vécu et je vis depuis un moment dans plusieurs pays de la région MENA. J'ai une pratique assez diverse de la photographie entre documentaire et expérimentations. J'aime mêler les supports, et je travaille principalement sur les thèmes de la spiritualité, des sociétés civiles, du corps des femmes, et du déracinement.

Parle-nous de l'exposition S'émerveiller (encore)

Cette exposition, nous l'avons construite pour être la plus accessible à tous. Nous voulions que le sujet touche le plus de monde possible. En effet, je pense qu'on a eu toutes les deux cette réflexion préalable sur l'émerveillement qu'on voyait vraiment comme quelque chose de nécessaire, une sorte de remède à la morosité, quelque chose qui permet un peu à tout le monde de conserver un petit quelque chose de notre âme d'enfant. Quelque chose qui fait du bien, et qui mérite d'être célébré et partagé. D'où le parti pris de la simplicité, à la fois des images et des photos.

L'idée d'allier photographie instantanée et poésie est originale. D'où t'est venue cette inspiration ?

Les deux supports (poésie et photographie) m'animent énormément, et j'ai toujours mêlé les deux, parce que cela complète un peu le message que l'on souhaite passer, cela ajoute une nouvelle transmission, une nouvelle manière de comprendre ce que l'on voit. J'ai toujours écrit sur mes photos ou mes dessins, et maintenant que je fais de la photographie documentaire, je continue à apposer des témoignages sur des portraits. Je suis photographe, mais je considère un peu la photographie comme un art mineur : l'image ne dit pas tout, contrairement au cinéma, où il y a l'image, la musique, le texte... Et je pense que justement, j'aime l'idée d'un texte et d'une image qui s'intercomplètent, et qui perdraient un peu de sens si l'on retire l'autre élément. Et cette fois, j'avais la chance de pouvoir travailler avec une poète, Zoé, quelqu'un qui manie très bien les mots. Je pense que l'idée nous est venue à toutes les deux assez rapidement et naturellement. Il nous a semblé que c'était la meilleure manière de produire quelque chose en commun.

Qu'est-ce qui t'a attirée dans le concept du Lomo'Instant pour cet atelier ?

L'instantanéité bien sûr. Il y a quelque chose de très satisfaisant à pouvoir voir et toucher l'objet de la photographie, ce qu'on a vu dans l'objectif quelques secondes auparavant. À l'appréhender directement comme un objet, ce qu'on a un peu perdu avec le numérique. Je pense que cela plaît encore beaucoup. Et puis on voulait créer une œuvre collective, on ne voulait pas que les gens attendent pour découvrir leurs photos. Durant ces ateliers, chacun avait 1 h pour ramener deux clichés de photos de rue. On voulait qu'ils appréhendent directement leurs propres visions : qu'est-ce qui m'a intéressé.e, touché.e, ému.e, interpellé.e quand je suis allée dans la rue ? On souhaitait cet effet un peu direct qu'on n'a plus vraiment en photo de nos jours, avec l'argentique ou même le numérique, qui reste par définition très immatériel. Et je pense aussi que cela pousse à la simplicité, à aller dans le détail. Ne pas produire quelque chose de trop recherché mais plutôt d'instinctif, et ça, ça nous plaisait particulièrement par rapport au thème de l'expo.

Comment les participants ont-ils réagi face à l'appareil photo instantané ?

Je pense que les gens ont été surpris ! C'est toujours très étrange justement, cette instantanéité. Et puis, il y avait toujours un élément de surprise : on ne sait jamais comment cela va sortir. Moi je n'avais jamais pu utiliser d'appareils photo instantanés, et je pense qu'on a tous apprécié le fait de pouvoir garder un souvenir de notre vision, d'un moment, de personnes qu'on a rencontrées... C'est là, et c'est tangible, même si ça ne sort pas toujours comme on l'aurait imaginé ! Il y a un côté très satisfaisant.

As-tu observé des liens inattendus ou des thèmes récurrents qui se sont dégagés des photos et poèmes réalisés par les participants ?

Oui. J'ai trouvé que les gens avaient beaucoup de talent, et beaucoup parlaient de petites choses de la rue qui moi ne m'avaient jamais particulièrement interpellées. Il y a des gens qui connaissaient très bien le 18ᵉ, et qui avaient ramené des photos de bâtiments historiques, de lieux un peu cachés de cet arrondissement... Et on voyait que l'histoire de ces lieux, c'est ça qui les animait. Et il y en a d'autres qui ne connaissaient pas du tout l'endroit et qui ont remarqué plein de petits détails intéressants, ou qui sont allés voir les habitants pour leur poser des questions, ou même, qui parvenaient à souligner une architecture unique à laquelle pourtant on ne fait habituellement pas beaucoup attention... C'était toujours très simple et très juste. Il y avait beaucoup de choses autour de l'idée d'une jungle urbaine aussi, de la nature qui envahirait la ville. C'était une vision très partagée.

Les participants ont-ils expérimenté avec les différentes fonctionnalités de l'appareil ?

Oui, globalement, il y a eu pas mal d'expérimentations, de réussis et de ratés !

Quels messages ou émotions espérais-tu que cette exposition transmette aux visiteurs, tant par les images que par les poèmes ?

J'espère que nous avons pu transmettre aux gens l'idée d'une pause, d'un arrêt nécessaire dans notre vie surmenée. De l'importance de l'observation, et de la rêverie. Se laisser rêver, dans une vie qui parfois nous ramène un peu trop rapidement à une réalité et un quotidien plutôt anxiogène. Pourtant il y a plein de belles choses qui demeurent et qui font du bien : l'amitié, la nourriture, se perdre dans la brume ou sur une plage, ou même dans une rue déserte. Peut-être que c'est niais, mais peut-être aussi que l'on a un peu besoin de cela parfois. L'être humain, je pense, est à la base une créature qui doit observer, et qui apprend de cette observation. On ne peut pas être toujours dans l'action, et pourtant, c'est ce qu'on nous pousse à faire en permanence. Je pense que personne ne veut oublier les belles choses qui nous entourent et qui nous font du bien.

As-tu des projets similaires en préparation ?

Oui, je travaille sur un projet de photographie documentaire sur la société civile en Turquie, qui est sujette à beaucoup de bouleversements politiques en ce moment. C'est un projet que je souhaite également décliner en Tunisie et dans d'autres pays. Ce travail mêle portraits et témoignages. C'est un sujet qui me tient beaucoup à cœur, qui s'éloigne un peu de l'émerveillement cependant...


On est repartis avec des souvenirs collés au mur et des rimes plein la tête. Et vous, vous faites quoi ce week-end ? Prenez un Lomo’Instant et laissez-vous surprendre.

écrit par alplvl le 2025-05-16 dans #équipement #culture #workshop

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Nous sommes très heureux de vous présenter le Lomo'Instant Wide — l'appareil instantané au format wide le plus créatif au monde ! Combinant un savoir-faire de haute volée avec des fonctionnalités polyvalentes, le Lomo'Instant Wide est l'appareil photo instantané pour tous ceux qui veulent capturer chaque beau moment, bizarre ou déconcertant de façon créative en grand angle et de manière nette et parfaitement exposée.

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