Les sports automobiles immortalisés sur pellicule par Tim van Driel

Saviez-vous que le "F" de F1 signifie "film" ? Pas vraiment, mais on adore voir la Formule 1 et d'autres courses automobiles capturées sur pellicule !

Capturer un "sport rapide" avec une "photographie lente" peut sembler contradictoire, mais le photographe Tim van Driel prouve que ces deux mondes se marient parfaitement. Dans cette interview, Tim nous raconte comment il a combiné ses deux passions en se rendant sur différents circuits, appareil photo en main, prêt à immortaliser des sujets filant à plus de 320 km/h.

Salut Tim, bienvenue dans le magazine Lomography ! Peux-tu te présenter et nous raconter comment tu as commencé la photographie argentique ?

Salut, je suis Tim ! Je suis photographe et je viens de Haarlem, une magnifique vieille ville aux Pays-Bas. J'ai commencé par la photo numérique, mais j'ai fini par en avoir marre de trier et retoucher des centaines de photos à chaque fois. Inspiré par des photographes comme Jason Kummerfeldt, Brae Hunziker et Kyle McDougall, j'ai décidé d'essayer la pellicule. Leur approche plus lente et réfléchie m'a vraiment plu, tout comme les superbes couleurs qu'ils obtenaient. J'ai acheté un Canon A-1 sur un coup de tête, et depuis, je ne suis jamais vraiment revenu en arrière.

Comment décrirais-tu ton style photographique ? Quels sujets photographies-tu habituellement ?

C'est toujours une question délicate pour moi, car je ne me vois pas correspondre à un style photographique classique comme le paysage, l'architecture ou la faune. Mon objectif est d'intégrer une histoire dans mes photos. J'aime utiliser des bâtiments et des voitures pour raconter ces histoires. Que ce soit à la campagne, en centre-ville ou sur un circuit de course, la plupart de mes photos incluent un bâtiment, une voiture, ou les deux, comme élément principal ou secondaire.

Comment t'es-tu lancé dans le sport automobile et quand as-tu commencé à le photographier en argentique ? Qu'est-ce qui t'a inspiré à débuter ?

Depuis toujours, je suis un passionné de voitures. Les supercars italiennes, les berlines sportives allemandes, les F1 rugissantes, les courses d'endurance comme Le Mans, j'adore tout ça. Pourtant, je n'allais pas souvent à des événements liés aux voitures ou au sport automobile, probablement par manque d'intérêt de la part de mon entourage. Quand je me suis mis à la photographie, ça m'a motivé à aller à des salons automobiles et des journées sur circuit, seul, pour combiner mes passions. Le premier événement de sport automobile que j'ai photographié en argentique était le Grand Prix Historique de Zandvoort en 2021 (bien qu'il s'appelait "Zandvoort Race Classics" cette année-là). À cause du COVID, l'événement n'était ouvert qu'aux pilotes et aux médias. J'étais spectateur, mais j'ai réussi à entrer quand même. C'était incroyable, j'avais l'impression d'avoir toutes les voitures pour moi, avec à peine d'autres personnes pour gêner mes prises de vue !

Quels types de sport automobile as-tu essayé de photographier ? Lequel préfères-tu et pourquoi ?

J'ai photographié plusieurs séries sur différents circuits. Des championnats professionnels comme la Formule 1, le DTM, et le Championnat du Monde d'Endurance, aux événements locaux comme le Grand Prix Historique de Zandvoort et Zolder, le Spa Summer Classic et l'American Festival Zolder. Chacun a son charme. Les grands événements ont l'ambiance des foules immenses et les dernières voitures et pilotes en vogue. Mon événement préféré reste le Grand Prix Historique de Zandvoort. C'est un événement local (semi-)amateur, donc l'atmosphère est beaucoup plus détendue, et on peut se promener partout dans le paddock et s'approcher des voitures. Ça le rend bien plus adapté pour raconter des histoires à travers les photos.

Comment décrirais-tu l'expérience de photographier le sport automobile en argentique ?

J'ai commencé avec le numérique. En fait, ça m'a beaucoup aidé, car le retour instantané m'a permis de développer un bon feeling pour les vitesses d'obturation nécessaires pour suivre les voitures et créer une sensation de vitesse. Quand j'ai commencé à photographier les sports automobiles en argentique en 2021, j'étais déjà habitué à cette technique. C'est toujours un peu un pari, car on ne voit pas le résultat immédiatement, et il y a un facteur supplémentaire à gérer en plus de l'exposition et de la composition. Augmenter la vitesse d'obturation rend l'effet plus dramatique, mais ça diminue rapidement le taux de réussite, donc c'est aussi une question de combien de pellicule on est prêt à "gaspiller" !

Quel matériel photographique considères-tu essentiel pour ce type de prise de vue et comment t'aide-t-il à obtenir les images que tu veux capturer ?

Honnêtement, l'essentiel est de savoir si on est bien focus, donc un viseur grand et clair est un gros plus. Une mise au point automatique rapide et une priorité à l'obturateur avec un bon posemètre aident à obtenir la photo, mais j'ai aussi utilisé des appareils à mise au point manuelle et à exposition manuelle. Quand on photographie des scènes d'action, c'est surtout une question de technique. Pour les voitures statiques autour du paddock, n'importe quel appareil avec lequel on est à l'aise fera l'affaire.

As-tu essayé des produits Lomography pour photographier des courses ou des voitures ? Parle-nous de ton expérience.

Oui ! J'ai utilisé la pellicule Lomography Color Negative 400 plusieurs fois pour photographier des scènes automobiles. La saturation de cette pellicule se marie très bien avec les voitures, surtout celles aux couleurs vives et pendant l'heure dorée.

Peux-tu nous décrire ton processus habituel lorsque tu photographies ces événements ?

En général, je commence par me promener dans le paddock, car c'est souvent là que mon cerveau de photographe s'active rapidement. J'essaie de capter l'ambiance du lieu : la lumière, les gens, et bien sûr, le type de voitures présentes à l'événement. Je trouve que mes photos les plus intéressantes à ce moment-là sont celles où j'ai placé une voiture ou une personne dans le contexte de ce qui se passe autour, racontant ainsi une histoire. C'est souvent ce que je cherche à capturer.

Ensuite, une fois que j'ai quelques photos en boîte et que je me sens plus à l'aise, je vais me positionner en bord de piste à différents endroits pour obtenir mes photos d'action. À ce moment-là, l'événement touche souvent à sa fin, alors je retourne au paddock pour voir ce qui a changé ou si j'ai raté quelque chose. La lumière aura également changé, donc c'est ce que je surveille.

Comment fais-tu pour profiter de la course tout en t'assurant de capturer les moments clés ?

Quand tu es sur le circuit, c'est difficile de suivre la course de toute façon. Si tu veux vraiment savoir ce qui se passe, tu es mieux devant ta télé à la maison. Aller sur le circuit, c'est pour l'ambiance, le bruit, les odeurs, et juste passer un bon moment. Donc, je ne me sens pas à côté de l'action quand je photographie. Souvent, je fais une pause pour admirer une voiture en particulier ou regarder l'action sur la piste pendant un moment. Et même quand je photographie, je peux encore entendre et ressentir les voitures autour de moi, donc je suis toujours au cœur de l'action.

As-tu une photo préférée ? Raconte-nous l'histoire derrière.

Pour le Grand Prix Historique de Zandvoort en 2022, j'ai pu obtenir une accréditation presse. Grâce à ça, j'ai pu accéder à des endroits inaccessibles au public. Pour cette photo, je me tenais quelques mètres au-dessus de la foule, à l'extérieur d'un virage relevé. C'est dommage que le public ne puisse pas avoir cette vue, car elle est magnifique. J'adore cette photo parce qu'elle capture parfaitement l'ambiance de cet événement : une belle journée ensoleillée, avec une F1 des années 80 rugissant dans le virage pour entrer dans la superbe section des dunes du circuit de Zandvoort.

Et un moment mémorable en coulisses ?

Lors de l'événement dont je parlais, un photographe allemand a remarqué que je prenais des photos avec mon Bronica GS-1, un gros appareil photo moyen format. Comparé aux DSLR modernes, il est énorme, alors il trouvait ça génial. Le reste de la journée, chaque fois qu'il me voyait, il me faisait deux gros pouces en l'air avec un grand sourire et criait des choses comme : "C'est fou, j'adore !" Ça m'a vraiment fait plaisir.

Quel conseil donnerais-tu à quelqu'un qui prévoit d'utiliser son appareil photo argentique pour photographier une course ?

Si tu veux photographier des voitures en mouvement, je te conseille de t'entraîner d'abord avec un appareil photo numérique pour connaître tes limites en termes de vitesse d'obturation. Sinon, j'ai déjà emmené un appareil numérique sur la piste en même temps que mon argentique, pour me familiariser avec un certain angle et une certaine vitesse d'obturation avant de sortir mon appareil argentique. Quand tu photographies des voitures à l'arrêt, assure-toi de varier les prises de vue. Il y a plein de détails à capturer sur chaque voiture, mais aussi des scènes plus larges à photographier si tu regardes bien.

Quels sont tes projets pour le reste de l'année 2025 ? Prévois-tu photographier d'autres courses ?

Je vais au Grand Prix Historique de Zandvoort en juin 2025. À part ça, je n'ai pas encore beaucoup de plans, mais je serai sur la piste plusieurs fois, c'est sûr !

Merci à Tim de nous avoir emmenés sur la piste à travers son objectif ! Suivez-le sur Instagram et visitez son site web pour découvrir plus d'action de course sur pellicule.

Laissez un commentaire si vous aussi, vous êtes passionné par l'argentique et le sport automobile !

écrit par francinegaebriele le 2025-04-02 dans #culture #Gens Partager cet article