Skate comme une fille - Juliet Klottrup documente les communautés de skateuses dans le nord de l'Angleterre
1La réalisatrice de documentaires sociaux et photographe Juliet Klottrup travaille sur une série de films et de photographies qui documente et soutient les communautés de skateboard inclusives, réunissant des personnes marginalisées et LGBTQI+ dans le nord de l’Angleterre.
Pour ces photos, Juliet a choisi de travailler exclusivement en argentique et a utilisé divers appareils, dont un La Sardina, un Simple Use Camera, un Fisheye No.2, ainsi que les pellicules LomoChrome Color '92 Sun-kissed 35 mm et Lomography Color Negative ISO 400 120.
Elle a également mis en place une série d’ateliers pour la communauté, leur permettant d’essayer certains de ces appareils par eux-mêmes. Nous avons discuté avec Juliet de ce projet, des histoires derrière ces communautés et de son ressenti sur les résultats obtenus.
Bonjour Juliet, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?
Je suis réalisatrice, photographe et peintre, basée dans le nord-ouest de l’Angleterre. J’explore les récits sociaux et environnementaux en collaborant avec les communautés locales pour créer une archive contemporaine de l’identité et de l’appartenance. En utilisant des supports argentiques, je mélange l’image fixe et animée afin d’explorer le lien entre les personnes et leur environnement.
Parle-nous de ce projet et pourquoi tu as choisi de documenter ce groupe en argentique ?
Pendant deux ans, j’ai recherché et documenté des communautés de skateboard inclusives dans le nord de l’Angleterre, réunissant des femmes, des personnes marginalisées et LGBTQ+. Ce projet visait à combler les lacunes en matière de représentation, de participation et d’archives historiques dans le skate. Ces groupes ont créé des espaces sécurisés et accueillants, où le skate devient un outil d’émancipation, une porte vers la liberté, et où l’échec est accepté et célébré comme un rite de passage.
Je photographie généralement des portraits en moyen format, et pour ce projet, intégrer l’argentique était une manière de faire référence à l’esthétique DIY du passé, tout en réimaginant et en documentant l’évolution du skate. Pour le film, nous avons utilisé du Super 8, du VHS et du numérique, tandis que les photos ont été prises en Polaroid, en 35 mm et en 120.
Les skateurs et moi avons tous contribué aux visuels, et j’ai collaboré avec la directrice de la photographie Abi Timmins pour le film. Le montage, réalisé par Sara Faulkner, a permis de tisser un récit collectif et de créer une archive co-écrite.
Pourquoi as-tu voulu mettre en lumière ces petits groupes auprès d’un plus large public ?
Ces collectifs ne se résument pas uniquement au skateboarding ; ils ont créé des espaces d’appartenance, d’expression de soi et d’accessibilité. Il est essentiel de donner de la visibilité à ces histoires qui, autrement, pourraient passer inaperçues. Ces communautés sont incroyablement positives et inspirantes.
Elles représentent des personnes qui réussissent, qui s’auto-organisent, et des lieux où amis, inconnus, familles et voisins peuvent se rencontrer et partager une expérience commune. Des espaces qui, historiquement, ont souvent été sous-représentés pour les personnes marginalisées et LGBTQI+.
C’est important. Ces collectifs sont un exemple de ce que nous avons de meilleur à offrir.
Que penses-tu des résultats obtenus en photographiant avec les appareils et pellicules Lomography ?
C’était libérateur d’accepter l’incertitude quant au rendu final des images. Certains skateurs n’avaient jamais photographié en argentique, et moi-même je n’avais jamais utilisé certains de ces appareils auparavant, ce qui a rendu l’expérimentation encore plus excitante.
Ne pas accorder trop d’importance au résultat nous a permis de rester pleinement dans l’instant, en nous concentrant sur l’expérience plutôt que sur l’issue finale.
Des favoris qui t’ont surpris ?
Le Fisheye No. 2 est un objectif emblématique du skate. Il permet de capturer le skateur de manière focalisée tout en offrant une vue d’ensemble de la scène.
Les appareils Simple Use rechargeables sont aussi très accessibles pour un premier utilisateur. On peut glisser sur sa planche, les garder dans sa poche et les dégainer à tout moment pour capturer l’instant.
Où peut-on voir ces photos ?
Skate Like a Lass a été sélectionné parmi les lauréats des Shiny Awards. L’exposition se tiendra à SHOP à Preston du 27 février au 2 mars, puis à Aunty Social à Blackpool du 20 au 25 mars 2025.
Un zine sera également publié, en collaboration avec la designer Femke Campbell.
Pour découvrir plus de travaux de Juliet, rendez-vous sur son site web.
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