À la rencontre des peuples nomades Kazakhes de Mongolie avec Cécile André
1 7Cécile André revient sur notre magazine avec un documentaire photographique poignant. Partie en Mongolie pour documenter le parcours d’Aiibota, une jeune femme Kazakhe brisant les codes traditionnel en devenant chasseuse à l’aigle, la photographe française a mené un travail immersif interrogeant la place des femmes dans les sociétés nomades et les mutations d’un mode de vie ancestral.
En parallèle de ce projet documentaire d’envergure, elle a également capturé des images plus spontanées, sans contrainte narrative, laissant place à l’expérimentation et à l’intuition. Grâce aux pellicules fournies par Lomography, elle s’est attachée à saisir des fragments du quotidien : jeux d’ombres et de lumières, textures, détails & visages croisés en chemin. Ce side project, pensé comme un carnet de bord visuel, nous offre un regard sensible et poétique sur son immersion dans ce territoire lointain.
Hello Cécile ! Comment vas-tu depuis la dernière fois dans notre magazine ?
Hello Lomo ! Je vais très bien merci :) Je continue mes voyages et mes découvertes accompagnée de mes appareils photos et de vos pellicules :)
Tu as récemment eu l’occasion d’entretenir un superbe projet de documentaire photographique en Mongolie. Comment as-tu eu l’idée de réaliser ce documentaire ? Pourquoi la Mongolie ?
Dans mon travail personnel, j’explore la question de la construction de l’identité féminine ainsi que sa représentation dans nos sociétés.
Ce voyage en Mongolie fait suite à la découverte de la discipline qu’est la chasse à l’aigle, qui était jusqu’ici majoritairement exercée par des hommes mais qui est de plus en plus pratiquée par des femmes. Ce glissement de l’homme à la femme dans cette société traditionnelle m’a beaucoup inspirée et j’ai souhaitée aller documenter ce récit afin de donner des nouveaux modèles de représentations et d’identification aux femmes.
Cette série que je vous propose aujourd’hui est mon petit carnet de voyage, il contient des souvenirs des lieux et des personnes que j’ai pu croiser. Vous trouverez peut être certains indices dans les photographies que j’ai sélectionné pour cet article mais je partagerai ce gros projet sous forme d’exposition.
Comment t’es-tu préparé pour ce voyage ainsi que pour ce projet ?
Ce voyage est un enchaînement de joyeux hasards, de messages Instagram envoyés comme des bouteilles à la mer… et de réponses presque inattendues. Ce pays m’a tendu les bras et j’y suis simplement allée, avec des vêtements bien chauds, des barres de céréales et un sac à dos prêté par mon amie Margaux. Je suis pratiquement partie du jour au lendemain, ce qui m’a évité de me poser trop de questions. Quand tout s’aligne de cette manière, on sait que c’est là où on doit aller.
Comment s’est passé ton voyage ?
Mon voyage s'est super bien passé. Je me souviens d’une amie qui me disait : « c’est sûr, rien ne va se passer comme prévu », et bien, tout s’est passé encore mieux que ce que j’avais pu imaginer. J’ai passé 10 jours à partager la vie d’une famille nomade kazakhe vivant des les montagnes… à boire du thé au lait de Yack et à me laisser bercer par la poésie de la langue à laquelle je ne comprenais rien. Avec comme seul lien au monde, ma sensibilité et la photographie.
C’est plutôt le retour qui a été dûr….
As-tu une anecdote concernant ce voyage que tu pourrais partager avec nous ? As-tu, par exemple, fait une rencontre marquante ?
Ma rencontre la plus marquante à été celle avec la chasseuse d’aigle Aïbota avec qui j’ai vécu pendant 10 jours. Je suis habituée à mettre beaucoup d’énergie dans mes projets mais je n’avais jamais parcouru 8000 km pour rencontrer la personne que je souhaitais photographier. Nos premiers échanges étaient très émouvants, lorsqu’elle me racontait comment elle était venue à pratiquer cette discipline jusqu’alors réservée aux hommes. Nous nous sommes mises à pleurer toutes les deux et je crois même avoir détecté quelques larmes chez mon traducteur :)
Parcourir des milliers de kilomètres et se rendre compte que nous avons des points communs dans nos vies de femmes, forcément, c’est bouleversant. J’étais tellement touchée par son récit, se battre pour exister dans un monde d’hommes, je sais aussi ce que c’est dans mon métier de photographe.
Tu as pu immortaliser certains souvenirs sur nos pellicules Lomography Color Negative 35 mm ISO 100, ISO 400 et ISO 800, laquelle as-tu préféré et pour quelles raisons ?
J’ai préféré la pellicule Lomography Color Negative ISO 400 car elle une grande plage de sensibilité, je l’aime beaucoup car je peux l’utiliser des premiers rayons jusqu’au coucher du soleil.
As-tu une photo préférée de ce voyage ? Si oui, laquelle et pourquoi ?
J’aime beaucoup la photographie de la petite fille qui danse, elle s’appelle Uljan, c’est la petite sœur d’Aïbota. Nous avons passé beaucoup de temps toutes les deux et la danse à été un moyen incroyable de communiquer avec elle.
As-tu d’autres projets à venir que tu pourrais partager avec nous ?
J’espère retourner en Mongolie cet été pour poursuivre mon projet, et photographier la vie d’Aïbota lorsqu’ils vivent dans les yourtes. Aussi, si j’y retourne, je pourrai participer au voyage migratoire entre le camp d’été et la maison d’automne. Le voyage migratoire c’est le moment où la famille se déplace d’un endroit à un autre avec toutes leurs bêtes. À l’année ils vivent entre 3 maisons, la maison d’automne, la maison d’hiver, la maison de printemps. L’été ils reprennent un mode de vie plus traditionnel dans les yourtes.
Que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?
De retourner en Mongolie :)
Merci à Cécile André d'avoir partagé un extrait de son fabuleux documentaire photographique avec nous. Retrouvez le reste de ses projets sur son site internet, sa page Instagram et enfin, lors de sa prochaine exposition !
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