LomoHome du mois : découvrez l'univers coloré et créatif de suzanneappealin
8 Share TweetUne fois tombé sous le charme de l'argentique il est difficile de s'en échapper ! C'est le cas de @suzanneappealin, qui tombe amoureuse de l'argentique en 2010 et qui depuis met tout son cœur dans la pratique. À travers ses photos, Suzanne nous partage ce qui l'entoure, de la plus belle des façons possible. Grâce à son œil avisé et ses talents pour l'art et la photographie, on assiste à des scènes fleuries, colorées et, plus que tout, chaleureuses. Comme l'un des innombrables trésors présent dans la maison de sa grand-mère, qu'elle partage généreusement avec nous, ses photos sont des clichés uniques, presque suspendu dans le temps, au cours desquelles se mélange nature, réconfort et parfois quelques grues. Qui se cache donc derrières ces clichés ? Pour le savoir, découvrons le témoignage de Suzanne !
Hello Suzanne ! Peux-tu te présenter au reste de la Communauté ?
Je m’appelle Suzanne, j’ai 33 ans et je suis ingénieure logiciel à Lyon. Je fais de la photographie par loisir depuis que j’ai 13 ans, et dans l’ensemble j’aime toucher de près ou de loin à un peu tout ce qu’il y a de créatif : photo, musique, dessin, couture…
Comment as-tu commencé la photographie, quelle place occupe-t-elle dans ta vie aujourd’hui ?
Je suis tout juste assez vieille pour avoir pris mes premières photos sur des appareils jetables en colonie de vacances quand j’étais enfant. J’ai ensuite découvert le numérique sur le Sony Cybershot de mes parents quand j’étais au collège. À l’époque je dessinais et je rêvais d’une carrière d’artiste, et j’ai tout de suite pris goût à cette autre manière de créer des images. J’ai eu un premier appareil numérique personnel bas de gamme offert par mes parents à un Noël, qui m’a apporté plus de frustration que de satisfaction avec ses images ternes et pixélisées. Je fréquentais des communautés d’artistes en ligne (deviantart, flickr, artlimited, forums…), et je bavais devant les photos partagées par des photographes bien mieux équipés que moi. Au lycée, j’ai cassé ma tirelire et je me suis acheté mon premier réflex numérique, un Nikon d40x, une entrée de gamme qui a changé ma vie à l’époque. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à faire de la photographie un véritable hobby.
J’ai vite abandonné l’idée de la carrière d’artiste, et je suis heureuse d’avoir une carrière (dans l’informatique) qui me permet d’investir raisonnablement comme je le souhaite dans ce loisir. J’ai une tendance à changer de passe-temps tous les six mois, mais la photographie a toujours été là, avec plus ou moins d’intensité. Il y a eu une phase il y a quatre ou cinq ans où je ne prenais pratiquement plus de photos, à part en voyage, mais je ne voyage pas toute l’année. C’est suite à cela qu’un switch s’est opéré vers la photographie argentique.
Aujourd’hui, il m’arrive encore de ressortir mon appareil numérique, mais seulement en voyage où pour une occasion. Mais la photo argentique est devenue une partie importante de mon quotidien, notamment lors de mes régulières sorties photo. Mais aussi, je consulte quotidiennement les nouveaux clichés postés sur Lomography, pour m’inspirer, ou bien parce que je sais que je tomberais à un moment sur un cliché qui me fera ressentir les émotions que seule une photo argentique est capable de me faire ressentir.
Qu’est-ce qui t'inspire ?
Je trouve que le monde est habité par la poésie, que ce soit dans ses décors artificiels, dans ses paysages végétaux où dans ses jungles urbaines. Je n’irais pas jusqu’à dire que je vois la beauté partout, mais je la trouve parfois dans les endroits les plus hostiles ou les plus ordinaires. J’essaye de montrer aux autres cette beauté qu’ils ne voient pas en la prenant en photo.
Les autres m’inspirent aussi par leurs photos. Il m’arrive souvent de voir un cliché et de me dire que j’aurais aimé le prendre. Et chaque fois que je sors mon appareil photo et que j’appuie sur le déclencheur, je suis inspirée par toutes les photos que j’aurais voulu prendre. En revanche, je ne prends presque jamais en photo les autres. Lorsque le sujet principal d’une photo est une personne, il me semble que c’est le modèle qui devient l’artiste de la photo, et je n’ai plus envie de m’en revendiquer l’auteure.
J’ai des thèmes de prédilections, comme les grues, les ruelles et les fleurs. Un de mes modèles favoris est la maison de ma grand-mère, qui a jardiné et collectionné les antiquités dans le lieu unique qu’elle habite depuis 40 ans. Le résultat semble être fait pour être capturée par la pellicule.
Pourquoi as-tu décidé de faire de l’argentique ?
Au début des années 2010, j’étais très influencée par les contenus de flickr, pinterest et tumblr. À cette période, l’esthétique hipster était à son apogée, accompagnée de ribambelles de photographies argentiques aux tons désaturés et au grain appuyé. Ici une manette nintendo 64, là une étagère remplie de pulls vintages colorés, parfois une grande roue ou de jambes de femme nues. Une copine de la fac s’était acheté un holga et j’ai été soufflée par la personnalité des clichés qui en sortait. J’étais captivée par ce rendu propre à l’argentique que je ne pouvais pas obtenir avec mon reflex, et j’ai eu envie de m’y mettre. Je me souviens tout particulièrement d’un cliché pris par un photographe japonais d’un mannequin de couture en vitrine décoré de nœuds en tissu multicolores. Jamais une photo ne m’avait autant captivée. Son esthétique semblait entrer en parfaite résonance avec ce qui se trouvait dans mon cœur à ce moment-là. J’avais envie de vivre dans le monde de cette photo, et aussi, j’avais envie de prendre cette photo.
J’ai d’abord eu un polaroïd, trouvé à 12 euros sur le Bon Coin. C’était le début de The Impossible Project, et l’expérience de rater une photo sur trois au prix que cela revenait d’importer les films m’a très vite freinée dans la pratique de l’argentique instantané. Peu après, alors que je vivais au Canada, un ami m’a offert pour mon anniversaire un Nikon FM qu’il avait trouvé dans une brocante de Montréal, pour 50$ à l’époque. Une autre amie m’a offert des pellicules, deux noir et blanc et une couleur. La première pellicule développée que j’ai récupérée au laboratoire était vide, car je l’avais mal enclenchée dans le boîtier. Je crois que c’est l’expérience universelle de l’argentique, de débuter par beaucoup de frustration. Mais dès la deuxième pellicule, le charme a opéré.
À l’époque, j’étais étudiante et fauchée. Je pouvais passer plusieurs années sans développer une seule pellicule, mais quand cela arrivait, c’était toujours une expérience magique. Après avoir quelque peu délaissé la photographie numérique, j’ai repris mon Nikon FM et j’ai fini la pellicule qui trainait dedans, puis je l’ai amenée au laboratoire. En récupérant ces photos, j’ai réalisé qu’aucun autre de mes loisirs ne me procurait autant de satisfaction que cette découverte à retardement de photographies prises des semaines plus tôt, de leurs artefacts et de leurs teintes. Par chance, cela a coïncidé avec un moment de ma vie où j'ai commencé à avoir plus de budget à investir dans ce qu’il me plaisait. Depuis, je pratique la photographie argentique de manière plus régulière, environ une à deux pellicules développée par mois.
As-tu déjà eu envie de tester l'un de nos produits, si oui lequel et pourquoi ?
J’ai tout de suite flashé sur les photos prises à la LomoChrome Color ’92 Sun-kissed 35 mm ISO 400 qui ont été partagées sur le site Lomography après son lancement. J’aimerais beaucoup m’essayer à ses tons chauds et nostalgiques à l’occasion !
Y-a-t-il un appareil ou une pellicule que tu préfères ?
Depuis le début, je reste fidèle à mon premier Nikon FM. Je n’ai découvert que récemment qu’il était doté d’un posemètre pour guider les réglages d’exposition. Je ne l’ai jamais su, car je l’ai acheté sans pile et je n’en ai jamais mis, et j’ai toujours effectué les réglages en suivant entièrement mon intuition et mon expérience de photographe. Je remercie pour le résultat mes années numériques en mode manuel qui m’ont bien servi ! J’ai depuis acheté un argentique compact point and shoot, un Olympus Superzoom 70, mais je continue 90% du temps à préférer le piqué et la polyvalence du Nikon FM au poids plume et à la facilité d’usage du compact.
Concernant les pellicules, j’aime bien varier les plaisirs. J’ai très récemment essayé pour la première fois une Fujifilm 200 et je suis immédiatement tombée amoureuse de la douceur de ses tons. La Portra 400 est une pellicule plus onéreuse que j’apprécie beaucoup pour ses couleurs riches et fidèles. Mais en cas de doute, je recommande toujours la Kodak Gold 200 pour sa polyvalence et son accessibilité.
Je pratique moins le noir et blanc, et quand c’est le cas j’ai tendance à utiliser des pellicules périmées qui trainaient ou dont des proches se débarrassent, je n’ai donc pas encore de pellicule de prédilection dans ce domaine.
As-tu une photo préférée et pourquoi ?
C’est toujours difficile de choisir une préférée, mais j’ai envie de parler de celle-ci :
La plupart du temps quand j’appuie sur le déclencheur, j’ai juste vu quelque chose de plaisant esthétiquement que j’ai voulu retranscrire sur une photo sans arrière pensée. Mais cette photo-ci a une histoire. C’était le jour des funérailles de mon grand-père. Il pleuvait, et j’avais passé la matinée à cueillir des fleurs des prés pour faire des bouquets. J’ai pris cette photo en rentrant après la cérémonie, et on y voit l’abreuvoir à oiseaux que mon grand-père avait offert à ma grand-mère quelques années plus tôt et les bouquets multicolores dans lesquels j’avais mis tout mon deuil le matin même, entourés de pétales qui jonchent le sol comme des larmes dans la lumière triste d’une après-midi pluvieuse. On dit que le deuil, c’est de l’amour qui n’a nulle part où aller. C’est une photo qui m’évoque avant tout de l’amour.
Quels conseils donnerais-tu aux photographes qui souhaitent se lancer dans la réalisation de photos argentiques ?
Ne pas avoir peur : des pellicules périmées, des photos qui ne respectent pas la règle des trois tiers, d’avoir l’air ridicule en s’arrêtant dans l’espace public pour prendre une photo, de faire comme les autres, de ne pas faire comme les autres, de rater une photo, de s’inspirer.
As-tu des projets à venir ? Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour l'avenir ?
Je n’ai encore jamais eu l’occasion de faire de tirages de mes clichés argentiques, que ce soit pour moi, pour offrir ou pour les vendre, voire même qui sait pour les exposer ? C’est quelque chose que j’aimerais creuser dans les mois à venir.
Y-a-t-il autre chose que tu aimerais nous partager ?
Bonnes fêtes de fin d’année !
Un grand merci à @suzanneappealin d'avoir accepté de répondre à nos questions. N'hésitez pas à vous rendre sur sa LomoHome pour découvrir toutes ses autres photos !
Et si, comme @suzanneappealin, vous êtes amoureux d'argentique et vous ne cessez jamais de retomber amoureux de cette pratique, pourquoi ne pas vous lancer dans l'aventure Lomography ? Créez dès maintenant votre propre LomoHome et rejoignez notre communauté passionnée de Lomographes. Partagez vos chefs-d'œuvre, échangez avec d'autres enthousiastes et laissez libre cours à votre créativité. Qui sait, peut-être serez-vous le prochain Lomographe mis à l'honneur ?
2024-12-16 #Gens
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