Un week-end au festival féministe et inclusif Burning Womxn
1 Share TweetCapter l’instant, transmettre des émotions et célébrer la diversité : voilà ce qui anime Darya et Joy. Armées d’un objectif artistique Daguerreotype, d’un appareil photo Simple Use et d'une pellicule Lomography Color 400, Darya et Joy nous plongent dans l’univers coloré et inclusif du festival Burning Womxn. Ces deux photographes engagées nous ouvrent les portes du festival, où leur photographie sublime une ambiance aussi festive que militante.
Hello l'équipe ! Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?
D : Je m'appelle Darya Margolina. Je suis photographe, jeune réalisatrice de clip et de fiction et musicienne. Je suis une grande passionnée de l'argentique, je raffole du grain et je suis à la recherche de ce qu'on qualifierait "de défaut" dans ma pratique. Pour moi, une série photographique doit avant tout être narrative comme si l'on regardait un film ou que l'on découvrait un poème.
J : Je suis Joy, une jeune photographe de 23 ans. Je concentre mes photos autour de l’art, particulièrement des artistes de minorités ou engagé.e.s en accord avec mes convictions.
Pouvez-vous présenter le festival Burning Womxn ?
Le festival Burning Womxn est un festival d'art féministe intersectionnel et inclusif, qui laisse la scène, et donc l'expression, aux femmes et aux minorités de genre, que ce soit par la musique ou, les arts visuels ou des performances.
Qu'est-ce qui fait du Burning Womxn Festival un événement unique et inspirant selon vous ?
D : Le Burning Womxn est un festival unique par sa diversité et son engagement. On s'y sent bien, c'est un espace à la fois militant et de fête, ce qui est pour moi intrinsèquement lié. C'est très inspirant de voir des femmes et des minorités de genre s'emparer de l'espace et des différentes possibilités d'expression pour chanter, danser, photographier, rire, réfléchir ensemble, se retrouver et aussi crier. Ça fait du bien aussi, pour élargir nos représentations de la scène musicale et nourrir notre imaginaire collectif ! Et en plus de ça, on découvre plein de nouvelleaux artistes ! En tant que femme artiste, ça m'a juste donné envie de porter mes projets parce qu'une scène existe !
Qu'est-ce qui, selon vous, rend la communauté du Burning Womxn unique et spéciale ?
D : La communauté du Burning Womxn est authentique dans le sens où les festivalier.es portent en elleux et/ou s'inspirent des valeurs de liberté, solidarité, entraide, amour, amitié, lutte, respect, du vivre ensemble que les organisateurices ont parfaitement insufflé.es au sein du festival. On se sent aussi en sécurité parce que tout le monde est vigilant.e des un.es et des autres. On ne vient pas seulement danser, on lutte pour de nouveaux espaces et de nouvelles représentations, ensemble.
J : J’ai rejoint Burning cette année donc je ne connais pas parfaitement la communauté du Burning Womxn. Je dirais que c’est un mélange de passions au même endroit qui est intéressant. De voir des personnes venir pour le drag show, d’autres pour les concerts ou bien encore pour le market place, c’est réjouissant. Ça permet de brasser un public large aux centres d’intérêts variés, le rendant unique et particulier.
Quels sont les types de performances ou d'expressions artistiques que l'on peut voir au festival ?
Le festival montre une large palette d’arts et de moyens d’expressions. On a globalement de l’art graphique, de la littérature, des performances, de la dance, et évidemment de la musique.
Quels éléments ou aspects du festival vous ont le plus marqué cette année ?
D : La diversité des performances et l'ambiance ! Le concert que j'ai préféré est celui de Grove, son énergie est incroyable sur scène !
J : Ce qui m’a le plus marqué à cette édition, ce sont les bénévoles de l’association. Comme je suis arrivée il y a peu dans l’association, ce fut ma première édition du Burning, donc ce fut une grande découverte. C’est toujours difficile de débarquer dans un collectif, et de mon côté ça s’est très bien passé ! C’était chouette de rencontrer chaque personne ! Je n’ai pas encore eu le temps de bien discuter avec tout le monde mais ce n’est pas l’envie qui manque.
Pouvez-vous nous parler d'un moment particulier du festival qui vous a profondément touché ou inspiré ?
D : J'ai été scotchée par la performance de Dushime, elle a une voix sublime, envoûtante. Avec une personne que j'ai rencontrée sur le festival, nous nous sommes échangé un regard, nous étions toutes les deux bouleversées, dès lors que nous avons entendues les premières notes sortir de sa bouche. C'est la première fois que j'ai eu envie de poser mon appareil photo, pour profiter pleinement de l'ambiance spirituelle, je dirais, de ce concert. A la fin de ce dernier, nous sommes allées toutes les deux prendre l'air pour nous remettre de ces belles émotions transmises par l'artiste.
J : Un moment particulier pour moi lors de cette édition fut lors de la chanson « Le ragazze di Calvairate » de Comagatte. Ce fut l’apothéose du festival, le moment où on pouvait se dire : ok on a réussi à produire une très belle édition.
Comment pensez-vous que le festival a évolué depuis ses débuts ?
D : Je suis heureuse de voir l'évolution du festival notamment par son succès cette année, il y a eu il me semble, deux fois plus de visiteur.euses que l'année précédente et je suis ravie que ce festival puisse devenir un espace et un emblème de l'art féministe et queer.
J : Depuis ses débuts, le festival a sûrement évolué et changé. Déjà il y a beaucoup plus de festivalier.e.s à chaque édition. Ensuite, dans le format également avec maintenant deux soirs de concerts et une nuit de DJ sets. Etant arrivée sur la fin, je n’ai pas tout l’historique. Il me semble que l’identité du festival et le but de l’association, eux, n’ont pas tant changé, à savoir que l’on souhaite mettre en lumière des artistes d’horizons variés.
Que pensez-vous des résultats de l'objectif Daguerreotype ? Qu'est-ce qui vous a intéressé dans cet objectif ?
D : J'aime bien l'aspect nébuleux de l'objectif Daguerreotype sur les photographies que j'ai pu réaliser. L'objectif leur a donné une identité forte et intemporelle, grâce à son bokeh très prononcé et son grain particulier, que j'aime énormément, c'est exactement ce que je recherche dans la photographie. En revanche, pour un festival, il est assez difficile de tirer de ses meilleurs avantages, ayant un flou de profondeur de champ très prononcé, il est préférable de prendre des portraits très serré et plutôt posés, si on veut un peu de netteté, ce qui n'est pas forcément le plus adapté pour ce genre d'événements. On va dire qu'au sein d'un festival avec cet objectif, il faut lâcher prise et expérimenter.
J : Il y a de belles photos prises avec l’objectif Daguerreotype. Ce qui m’a amusé avec cet objectif c’est qu’il donne un grain particulier à la lumière, une texture spécifique amusante. On peut s’amuser à prendre des photos surprenantes.
Vous avez décidé de passer nos appareils Simple Use aux festivaliers, pourquoi ?
Nous avons passé les appareils photos Simple Use aux festivaliers car ce sont des appareils photos très simples à utiliser, on recharge et on déclenche, il n'y a pas besoin d'avoir des connaissances poussées en photographie pour s'en servir seulement un peu d'imagination et surtout beaucoup de fun. Le Burning Womxn étant un festival qui fait l'union entre chacun.e, on voulait que les photos représentent aussi les souvenirs de celleux qui y participent ! Une manière de varier les regards aussi.
Qu'avez-vous pensé des résultats ?
D : Les résultats sont amusants et retranscrivent bien l'ambiance du festival, un peu comme si on découvrait des archives photographiques, j'aime beaucoup l'utilisation des filtres colorées qui se prêtent bien à l'événement. Le seul conseil que je peux donner pour la prochaine fois c'est d'utiliser le flash à chaque fois (sauf en cas de grand soleil en extérieur ;)
J : En voyant ces sourires sur les photos, je me dis que c’est une réussite, que le public a passé un super week-end. Toutes les photos des festivalier.e.s ne sont pas des œuvres d’art mais ce n’était pas le but. La 1ere réaction que j’ai eu en voyant les photos : je me suis dit qu’elles avaient le style de vieilles photos d’archive, que ça pourrait être mes parents qui me les montrent en me racontant un beau souvenir.
Quelle est votre photo préférée prise avec les produits Lomography, et quelle histoire se cache derrière cette image ?
D : Ma photo préférée prise avec les produits Lomography est celle-ci :
Je l'ai réalisé avec le Simple Use. C'est une simple photo des festivalier.es mais je trouve qu'elle dégage une belle énergie, il y a des expressions différentes malgré le fait que tout le monde regarde dans la même direction. Il y a du mouvement dans cette photographie, on ressent l'instant. C'est net, le regard d'un membre du public à droite de la photographie, rayonne, il guide notre regard vers la gauche, côté scène. J'adore la lumière chaleureuse et très contrastée qui met en avant les danseur.euses, c'est eux qui font que le festival existe et continuera d'exister, c'est aussi important de les mettre en avant. On pourrait presque entendre la musique, la foule qui crie, qui s'amuse, qui vit. Pour cette photo, je me suis mise au cœur de la foule et je n'ai pas cadré au viseur, on le voit très bien d'ailleurs, le cadrage sur cette photo n'est pas très maîtrisé car j'ai levé mon bras pour être un peu au-dessus des spectateur.ices et visé à l'aveugle. J'ai aussi attendu que la lumière du concert soit assez intense sur le public pour éviter l'utilisation du flash, ce qui la rend à la fois instantanée et intime. Il y a plein de détails dans cette photo !
J : Ma photo préférée est une photo issue d’une pellicule Lomography, prise par Darya :
Elle me parle beaucoup puisqu’elle me rappelle un moment fort du festival, et aussi plusieurs aspects que j’apprécie dans la photographie notamment le fait de capturer des instants, de mettre en lumière et de montrer des artistes talentueux.se.s. Cette photo démontre que la technique n’est que secondaire et ne fait pas l’essence d’une photo.
Quels conseils donneriez-vous à d’autres photographes qui souhaitent utiliser des objectifs et des pellicules Lomography pour des événements similaires ?
D : Utilisez le flash, amusez-vous avec les filtres et les autres aspects très vaporeux des produits Lomography comme avec l'objectif Daguerreotype. Ce ne sont pas des appareils photos très techniques, alors il vaut mieux s’assurer du bon fonctionnement de l’appareil puis laisser sa part expressive prendre le relais, c'est parfait si on a envie d'expérimenter de nouvelles choses et lâcher prise grâce à l'argentique !
J : Je conseillerais d’utiliser le matériel Lomography pour s’amuser, expérimenter. La photo n’est pas une histoire de technique, selon moi c’est une histoire de regard et travailler sa vision des sujets. Lomography propose une alternative en s’affranchissant d’une pression de résultats très techniques pour laisser libre court à la créativité.
On se dit à l'année prochaine pour le festival ?
A l’année prochaine, ou peut-être avant… Suspense !
Merci à Darya et Joy d'avoir accepté de répondre à nos questions. Un grand merci aussi à l'organisation du festival Burning Womxn de nous avoir accompagné dans ce partenariat. Ne manquez pas la prochaine édition du festival, en 2025 !
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