Nicolas Southon à l'Opéra Comique

Suite à notre appel à candidatures lancé en partenariat avec le Théâtre National de l'Opéra Comique et Wipplay, quelques photographes ont pu profiter d'un accès inédit à l'Opéra Comique à Paris. Musicologue et passionné de photographie, Nicolas Southon est l'un des artistes qui a participé à cette après-midi avec son appareil argentique en bandoulière. Pour son exploration, il a choisi la pellicule Lady Grey 35 mm, une pellicule noir & blanc qui lui a permis de capturer des images délicates et intemporelles. Découvrez les résultats des flâneries de Nicolas dans l'institution parisienne.

Photo prise par Nicolas Southon avec la pellicule Lady Grey B&W 35 mm 400 ISO.

Pourrais-tu te présenter aux lectrices et lecteurs du Magazine Lomography ?

J’habite Paris, où j’exerce une activité de musicologue, c’est-à-dire d’historien de l’art spécialisé dans la musique (dans mon cas le répertoire classique des 19e et 20e siècles). Je suis donc chercheur et auteur, et j’enseigne cette année au Conservatoire de Paris et à l’Université de Metz. La photographie est présente dans ma vie depuis longtemps, mais de façon plus sérieuse depuis cinq ou six ans. Je pratique surtout la photo de rue, dans l’esprit des « humanistes » français comme de la « Street Photo » américaine, essentiellement en numérique mais aussi en argentique.

Photos prises par Nicolas Southon avec la pellicule Lady Grey B&W 35 mm 400 ISO.

Que représente l’Opéra Comique pour toi et pourquoi as-tu décidé d’envoyer ta candidature pour ce projet ?

Je suis souvent allé à l’Opéra Comique comme spectateur ou dans le cadre de mes activités professionnelles. Je connaissais donc déjà bien ce lieu chargé d’histoire (c’est là par exemple qu’ont été créés Carmen de Bizet et Pelléas et Mélisande de Debussy). J’ai eu envie de m’y confronter et de le regarder différemment, en tant que photographe, sans chercher non plus à en faire un lieu neutre : j’ai assumé de le connaître. En réalité, je n’ai réussi à préciser mon approche, et à définir les images que je voulais faire, que vers la fin de l’après-midi qui nous était offerte. Et plus encore au moment de l’editing, après avoir découvert mes négatifs. Il m’aurait fallu une autre session pour poursuivre ce que je n’ai fait qu’esquisser. Mais la contrainte faisait partie du jeu, bien sûr.

Photos prises par Nicolas Southon avec la pellicule Lady Grey B&W 35 mm 400 ISO.

Comment l’Opéra Comique t’a inspiré pour ta série de photos ?

J’y suis arrivé sans idée préconçue, un peu comme pour de la photo de rue, même si la comparaison s’arrête là. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai découvert ce que je voulais faire en le faisant, au cours de ma déambulation. Je suis quand même satisfait de certaines images, qui reflètent plusieurs choses. D’abord, pour moi le lieu n’est pas un écrin mais le sujet même, avec son histoire. D’où une approche assez frontale et simple. J’ai fait des photos de la salle, et des zones inaccessibles au public, qui correspondent à d’autres fonctions du lieu : la salle de maquillage, et la partie administrative, avec ce couloir décoré d’affiches de spectacles passés (notamment La Dame blanche de Boieldieu, l’un des grands succès de l’institution au 19e siècle, mais aussi du récent Macbeth Underworld de Pascal Dusapin, compositeur contemporain qui d’ailleurs pratique lui-même l’argentique très sérieusement). Malheureusement je n’ai pas assez exploré l’arrière-scène, et je n’ai pas réussi à photographier le buste de Debussy de façon intéressante. Mais j’ai conservé le buste de Fauré, qui semble observer les danseuses de la peinture face à lui, ce qui lui va assez bien. Une autre photo montre l’Opéra Comique se refléter dans la façade vitrée de l’immeuble d’en face ; c’est une forme d’autoportrait (on m’y aperçoit) dont j’aime l’aspect graphique et la symbolique. J’ai aussi cherché à développer une veine plus poétique, s’attachant à des détails, présente ici à travers les images du rideau et de l’escalier de service illuminé par le soleil au dernier étage.

Qu’est-ce qui t’a plu dans le fait de pouvoir photographier l’Opéra Comique en argentique ?

Le procédé argentique et ce lieu me sont apparus naturellement en accord. En tout cas c’est ainsi que j’ai choisi de voir les choses. C’est pour cette raison que j’ai opté pour la pellicule noir et blanc Lady Grey, et une focale fixe de 50 mm : difficile de faire plus classique. La lumière était mon inquiétude principale, car même les 400 ISO de la Lady Grey auraient pu être insuffisants en intérieur, sans flash ni trépied. Mais dans la majorité des cas, j’ai été rassuré par le résultat.

Photos prises par Nicolas Southon avec la pellicule Lady Grey B&W 35 mm 400 ISO.

Qu’est-ce que tu as pensé de la pellicule Lomography que tu as utilisée ? Est-ce qu’elle a pu t’aider à développer ta créativité ?

J’ai beaucoup apprécié la Lady Grey. Je trouve le résultat naturel, les gris assez doux mais propices à un traitement plus contrasté si besoin. Comme je l’ai dit, j’ai choisi cette pellicule car je souhaitais un rendu assez classique, et je n’ai pas été déçu, au contraire. Elle rejoindra certainement mes pellicules noir et blanc habituelles.


Vous pouvez retrouver Nicolas sur son site et son Instagram.

Découvrez les images réalisées par les autres photographes qui ont participé à cette journée organisée en partenariat avec l'Opéra Comique et Wipplay en cliquant sur ce lien.

écrit par florinegarcin le 2022-10-17 dans #culture #Gens #lieux #lady-grey #wipplay #opera-comique #nicolas-southon

Produits mentionnés

Lomography Lady Grey B&W 400 35mm

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