Le LomoGraflok fait des vagues avec Pierre Lansac

Photographe girondin, Pierre Lansac a développé sa pratique de l'argentique car il avait envie de prendre d'avantage son temps pour créer. Par la suite, il s'est tourné vers la photographie à la chambre, un ralentissement de plus. Cependant, Pierre utilise sa chambre photographique en extérieur, dans des conditions pas forcément adéquates à ce type de photographie qui se fait le plus souvent dans le confort d'un studio. Le photographe étant passionné de sport et de nature, sa chambre photo le suit dans toutes ses aventures, de la randonnée aux sorties vélo. Dernièrement, il s'est rendu à Tarifa dans le sud de l’Espagne pour suivre l'un des membres d'un groupe de surfeurs qu'il photographie principalement en grand format depuis maintenant cinq ans. Il partage aujourd'hui avec nous les clichés qu'il a réalisé lors de ce voyage avec notre dos instantané LomoGraflok monté sur sa chambre Intrepid.

Photo prise par Pierre Lansac avec le LomoGraflok.

Bonjour Pierre, pourrais-tu te présenter à nos lectrices et lecteurs ?

Je m’appelle Pierre Lansac, J’habite à Bègles en Gironde. Dans mon métier je fais entre autre de la photo mais ce n’est pas la partie la plus importante. J’ai développé en parallèle une pratique personnelle de la photographie où je peux me faire plaisir. J’ai une prédilection pour le travail à la chambre et pour la photo en extérieur.

Quels sont les thèmes de prédilection de ta pratique ?

J’ai eu l’occasion de travailler sur différentes choses. Le plus petit dénominateur commun est qu’il s’agit de photo in situ. Je ne fais que très peu de studio, je travaille essentiellement en lumière naturelle et aussi en noir et blanc. À l’origine parce que je pouvais développer le film moi-même et que c’était moins onéreux mais maintenant aussi parce que j’aime beaucoup ça et que j’ai appris à réfléchir en termes de contrastes et plus de couleurs. Pour en revenir aux thèmes, si je photographie un peu tout et n’importe quoi, j’ai aussi développé un travail de série et j’ai notamment une série en cours depuis plus de 5 ans où j’accompagne un groupe de surfeurs que je photographie essentiellement à la chambre. Ils surfent une vague un peu particulière, qui s’appelle le mascaret et qui déroule à l’intérieur des terres. J’aime l’idée d’avoir à la fois une vision très classique de la photo de surf inspirée de l’iconographie de la première moitié du vingtième siècle mais aussi faire un pas de coté en photographiant des surfeurs dans les vignes et dans la boue. Par extension, je photographie aussi beaucoup en bord de mer et sur des thématiques proches du surf et de l’eau.

Photos prises par Pierre Lansac avec le LomoGraflok.

Comment est née ton envie de photographier ? Et plus particulièrement, quand as-tu débuté ton aventure dans l'univers de la photographie à la chambre ?

J’ai toujours photographié. Je suis d’une génération qui a fait ses premières armes avec du film. Ma pratique était alors très commune, photos de famille, de vacances, etc. Et puis pour mes études et plus tard pour mon boulot, j’ai du améliorer ma pratique pour répondre à des exigences techniques précises. En 2012, je me suis rendu compte que la technique c’était bien mais que mes photos manquaient d’un supplément d’âme. Je me suis dit que ça serait pas mal de trouver le moyen de ralentir mon rythme et de pousser un peu plus loin ma pratique personnelle. Je me suis alors tourné vers le film dont l’équipement valait alors une bouchée de pain. J’ai un peu tâtonné en faisant du moyen format, le 24x36 ne m’intéressait pas, je trouvais les proportions des images trop allongées et ça me rappelait ce que je faisais pour le boulot. Et puis les négatifs me semblaient trop étriqués.
En 2015, sur un forum que je fréquentais, un membre a mis en ligne une petite annonce où il vendait une chambre monorail Linhof avec des optiques, du film et des châssis, le tout à un tarif dérisoire. Je n’avais pas prévu de faire de la chambre et ça me semblait compliqué mais je me suis dit pourquoi pas. J’ai sauté le pas, de manière totalement imprévue et j’ai accroché. Au delà des qualités techniques (je ne me considère d’ailleurs pas du tout comme un technicien) des chambres photographiques, c’est surtout le retour qu’elle génère de la part des personnes que je photographie qui me passionne et cela m’a ouvert quelques portes qui seraient sans doutes restées closes si j’avais utilisé un autre matériel.

Photos prises par Pierre Lansac avec le LomoGraflok.

Peux-tu nous parler de tes photos que nous présentons aujourd'hui ?

Fred, un des surfeurs du mascaret passe ses hivers dans le sud de l’Espagne à Tarifa qui est un des principaux hotspots mondiaux de la pratique du kitesurf. J’essaie d’étendre mon travail en suivant « mes » surfeurs en dehors des sessions, alors quand il m’a invité j’ai sauté sur l’occasion. D’autant que si je commence à connaître un peu l’univers du surf, celui du kitesurf m’est totalement inconnu.

Avec le vent et le sable, la plage ne présente pas forcément les conditions idéales pour ce type de photographie et tu sembles pourtant beaucoup vadrouiller avec ta chambre. Est-ce que c'est un défi pour toi de photographier dans ce type de contexte ?

Ce n’était pas la première fois que j’emportais ma chambre à la plage ou que je la sortais dans des conditions difficiles. J’ai voyagé à l’étranger, j’ai randonné en raquettes sur plusieurs jours, je marche régulièrement à la montagne à la journée et je fais des sorties vélo sur plusieurs jours avec, donc ce n’était plus vraiment un défi. Par contre choisir de produire des image dans cet environnement à la chambre entraîne clairement des contraintes importantes. Le sujet ne se prête pas non plus vraiment au travail à la chambre qui n’est pas vraiment l’outil le plus approprié pour de la photo d’action, mais j’aime les contraintes :-). De plus l’usage du dos LomogGraflok rajoutait une étape de plus et augmentait les risques de problèmes avec le sable et les embruns. Mais en étant un peu méticuleux, ça ne s’est pas trop mal passé !

Photo prise par Pierre Lansac avec le LomoGraflok.

Parles-nous de ton expérience avec le LomoGraflok. Avec quelle chambre photo l'as-tu utilisé ? Qu'est-ce que tu as le plus apprécié chez notre dos instantané ?

J’ai travaillé avec une Intrepid 4x5 mk4. Si je ne dis pas de bêtises, il me semble d’ailleurs qu’Intrepid Camera avait été sollicité par Lomography pour tester le dos avant sa commercialisation [Note de Lomography : c'est exact]. L’Intrepid est une des chambres les moins chères mais aussi les plus légères du marché ce qui me convient parfaitement. J’ai malheureusement souffert d’un léger problème d’ajustement du dos qui faisait que j’avais de très légères fuites de lumière. Je pense que le problème venait de la chambre car j’avais déjà testé le dos sur une autre chambre sans aucun problème. J’ai résolu le problème temporairement en laissant le voile sur le dos quand le volet qui le ferme n’était pas en place.
J’ai apprécié plusieurs choses sur le dos. D’un point de vue technique, sa facilité de mise en œuvre et son intuitivité. Ensuite le crop factor. Ma focale la plus longue est un 400 mm ce qui correspond à un 120 mm en 4x5. Avec le format des Instax Wide, je passais à un 170 mm environ ce qui est appréciable quand les sujets sont un peu loin. Je craignais un peu la forte sensibilité du film (800 ISO) mais elle s’est révélée être aussi un avantage ; J’ai souvent photographié en fermant à F45 ou F32 ce qui offrait une forte profondeur de champ et qui m’était bien utile. Enfin, bien sur j’ai apprécié l’instantanéité de l’image pour deux raisons. Pouvoir visualiser de suite le résultat et un gros plus surtout quand on est pas sur de ses réglages notamment en matière d’exposition car le bord de mer peut offrir (ou infliger ça dépend des points de vue) des contrastes très importants et surtout très changeant. La seconde raison est que je pouvais aussi montrer le résultat voir offrir une image ce qui met tout de même beaucoup de lubrifiant quand on photographie des inconnus. Je n’ai qu’un véritable regret pour le dos, c’est que Lomography n’ai pas (encore?) proposé un dispositif pour faciliter la numérisation des images. Il m’a fallu un peu me bagarrer contre les anneaux de Newton.

Photos prises par Pierre Lansac avec le LomoGraflok.

Comment as-tu intégré le LomoGraflok dans ton travail photographique ?

Sur place il s’agissait surtout de tester le dos de manière intensive. J’ai fait une cinquantaine d’Instax en 5 jours mais seulement une dizaine de vues classiques à la chambre. J’avais aussi emporté 2 boitiers 24x36, un Minolta X300 avec plusieurs téléobjectifs mais aussi un Nikonos 4A équipé d’un 35 mm que j’ai utilisé en me mettant à l’eau le dernier jour. Le dos à trouvé sa place dans la chaîne technique de production des images mais j’avoue que l’Instax est nouveau pour moi donc je ne sais pas encore vraiment comment je vais pouvoir intégrer les images produites dans mon travail… mais je ne doute pas que je trouverai...

Quels conseils donnerais-tu à une personne qui utilise le LomoGraflok pour la première fois ?

D’un point de vue technique, il n’y a pas vraiment de conseil particulier. Il faut juste être aussi méticuleux que lorsque l’on travaille à la chambre de manière plus classique. Pour le reste, il ne faut pas hésiter à tester, à griller du film pour bien prendre ce nouveau mode de production de l’image en main et surtout ne pas oublier de s’amuser !


Pour voir plus des réalisations de Pierre Lansac, vous pouvez visiter son site internet et son compte Instagram.

Retrouvez le LomoGraflok sur notre boutique en ligne.

écrit par florinegarcin le 2022-04-13 dans #équipement #Gens #lomograflok

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