Community Amigo : @velourscotelette

Partons à la rencontre du Lomographe @velourscotelette, photographe portraitiste talentueux dont les photos ont retenu notre attention à de multiples reprises ! Il vous raconte aujourd'hui son parcours argentique qui débuta en Allemagne.

Salut Corentin, pourrais-tu te présenter à la Communauté ?

Alors je m'appelle Corentin, à côté de la photo je suis musicien et étudiant en cinéma, je dessine aussi beaucoup et j'apprends le tatouage (difficile de se décider). J'ai grandi dans une toute petite ville de Normandie, je suis venu en région parisienne il y a 5 ans pour mes études.

Depuis combien de temps es-tu Lomographe ?

J'ai eu quelques essais ratés, mais ça fait un moment que l'argentique me tente. Quand j'avais 17-18ans, j'ai déménagé, et en déballant les cartons de ma mère j'ai trouvé un vieux Fujica, je l'ai trouvé très joli alors je l'ai piqué et il m'a servi de déco pendant un moment. Au début de mes études, j'ai acheté une pellicule, j'ai pris quelques photos sans trop savoir comment faire, l'appareil s'est bloqué et ça s'est arrêté là. J'ai toujours la pellicule d'ailleurs, il faudrait que j'essaie de la développer pour voir. Après ça, je me suis fait offrir un Holga, qui est resté sur une étagère pendant des années et que j'ai fini par oublier, jusqu'à il y a 2 ans, l'été 2019, où je suis parti à Berlin avec mon amoureuse et mon frère. C'était complètement compulsif, elle avait récupéré un petit compact chez ses parents, moi j'ai ressorti mon Holga, on s'est bourré les poches de pellicules et on est parti.es, c'était le plus beau voyage de ma vie. Sur place je me suis rendu compte que le Holga était un peu contraignant et le compact a lâché, alors on est entré.es dans une vieille boutique photo et on a pris l'appareil le moins cher, un vieux Exa 1B d'Allemagne de l'Est. En rentrant en France, on s'est rendu.es compte que la plupart des photos étaient évidemment ratées, et bizarrement ça a fini de nous rendre addict. Dès que j'ai eu un peu d'argent je me suis offert un Minolta avec une cellule parce que c'est quand même bien plus pratique, et puis voilà, depuis je prends des photos.

Pourquoi l’argentique plutôt que le numérique ?

Je côtoie beaucoup le numérique parce que je fais aussi de la vidéo, et c'est une pratique totalement différente. Déjà, j'aime bien l'idée d'utiliser des appareils plus vieux que moi alors qu'en numérique on est sans cesse en train de craindre que notre matériel devienne obsolète ou dépassé, ça devient une obsession, une source d'angoisse. J'ai eu un appareil numérique pendant quelques années avant de me mettre à l'argentique, et ma pratique de la photo était complètement différente : je prenais des photos de ma famille ou de mes potes sans trop savoir quoi en faire, j'ai rempli des dossiers et des dossiers de photos inutiles. Avec l'argentique, j'ai commencé à mettre beaucoup plus de sens sur le fait de prendre une photo, c'est devenu d'un coup super important, je me suis mis à imaginer des décors, des mises en scène... Et puis je trouve ça super ludique, le fait de tester différentes pellicules, d'être tributaire de ce que tu as chargé dans ton appareil, du fait d'être en noir et blanc, en couleur, sensible, pas sensible, le fait d'être obligé de m'adapter à tout ça. Sans compter le plaisir de développer et scanner soi-même. Et la dernière chose qui est peut-être la plus importante, ça permet de créer des liens avec les gens : les personnes que je prends en photo sont toujours hyper intéressées par le procédé. Par exemple, j'ai shooté mon petit frère, il est venu développer avec moi, ça lui a plu, je lui ai retapé et offert un appareil et maintenant il m'envoie ses pellicules. J'ai un autre ami qui s'y est mis après un shooting, maintenant on développe ensemble dans ma cave.

As-tu des sujets de prédilection en photographie ?

Je ne fais quasiment que des portraits, parce que j'adore regarder les visages, c'est à peu près la seule chose qui m'intéresse et j'adore essayer de faire en sorte que les personnes que je photographie se trouvent belles. Depuis peu j'essaie de prendre les gens en entier, c'est cool mais je trouve ça plus compliqué, j'ai du mal à leur dire comment se tenir. Je ne suis pas très sensible à la photo de rue ou de paysage, alors j'en fais très peu, sauf quand il y a un but particulier, comme un docu que j'ai fait à partir de photos sur la ville où j'ai grandi.

Tu as beaucoup de photos sur ta LomoHome, en as-tu une préférée ?

C'est très très compliqué mais je dirais celle-ci dessous, déjà parce que je la trouve belle, mais surtout parce que c'est mon petit frère sur la photo. C'est quelqu'un d'assez renfermé, moi aussi, et on a souvent du mal à se parler, même si on s'aime beaucoup. J'avais imaginé cette photo pour lui, parce que je sais qu'on adore les oiseaux tous les deux, et j'étais retombé sur une photo chez mes grands-parents où il est tout petit et il est allongé dans l'herbe avec les bébés oies de ma grand-mère. Si j'ai le droit d'en choisir une autre, je prends celle-ci dessous : c'est Mathilde, mon amoureuse, avec qui je fais à peu près tout (la photo, la musique, le ciné...), entourée de toutes les choses qu'elle aime. C'est une photo en noir et blanc à la base, que j'ai colorisée sur photoshop. J'adore faire ça, ça me permet de donner une toute autre interprétation à la photo de base, en choisissant des couleurs un peu irréelles.

Des LomoHomes que tu aimes suivre ?

Alors évidemment il y a @petite_guenon, c'est mon amoureuse et aussi ma photographe préférée. Il y a aussi @cancrelat777, parce que déjà j'adore ce qu'elle fait, c'est tout ce que j'aime, je trouve ça très sensible et grunge, et aussi parce qu'on est devenu.es ami.es grâce à la photo, et je trouve que c'est très important dans une pratique artistique de ne pas se sentir seul.e, d'avoir des personnes que j'admire et qui me soutiennent, c'est aussi ce qui me fait continuer.

Merci Corentin alias @velourscotelette d'avoir pris le temps de répondre à nos questions et d'avoir partagé tes photos avec nous ! N'hésitez pas à aller le suivre sur son compte Instagram.

écrit par laurine-savigny le 2021-06-03 dans