Rendez-vous exposition : Sans Détour de Grégoire Huret

1

Le photographe Grégoire Huret, a.k.a Tête de Loup, présente son univers argentique sans apparat et sa prochaine exposition dans ce bref entretien. Les plus curieux sont invités à la Mairie de Tourrettes-sur-Loup dans les Alpes-Maritimes, du 22 mars au 6 juin 2019 à l'occasion du Printemps de la Photo pour son exposition « Sans Détour » !

"L’exposition est intitulée SANS DETOUR et elle retranscrit la philosophie qui guide mon écriture photographique, ne montrer que l’essentiel, sans mise en scène… Sans détour… Juste la vie dehors."
Skater, Paris, 2018 - Chevrolet El Camino, New York, 2014 - Le plongeoir, Nice, 2013 © Grégoire Huret

Quand est-ce que tu as eu le déclic argentique ? As-tu une anecdote à nous raconter ?

Lors de mon 1er voyage à New York, en 2013. J’avais avec moi deux appareils photo, un hybride et un petit Rollei 35 SE qui appartenait à mon père. Aller à New York était un rêve de gosse et j’avais l’impression qu’en prenant des photos en argentique et en les développant à Paris, ce serait une façon de ramener un peu de New York à la maison.

Au début du voyage, j’alternais les prises de vues, un jour avec le numérique puis un jour avec l’argentique. Très vite j’ai délaissé le numérique, déjà parce que le Rollei était plus petit et plus pratique et aussi parce que je perdais moins de temps, je profitais beaucoup plus de mon voyage et de mon expérience. De retour à Paris, j’ai développé mes pellicules (Kodak Tri-X 400) et là j’ai vraiment été séduit par le résultat. On n’était plus dans la recherche de la photo parfaite, nette et bien cadrée, on venait de basculer dans l’expérience, le ressenti, le voyage.

Dès lors je n’ai cessé de shooter en argentique, en testant différents appareils et différents films. Je suis même retourné deux fois à New York, avec toujours la même faim de photographier les gens, les rues, les bâtiments. Cette ville est complètement liée à ma passion pour la photographie argentique.

Penses-tu que tu créerais les mêmes images avec un appareil numérique ?

D’un point de vue purement théorique, je pense que oui, mais dans les faits tout change. Le fait de ne pas voir instantanément le résultat est une contrainte qui se transforme très vite en atout. Elle permet de ne pas perdre de temps, d’être beaucoup plus impliqué dans sa démarche… d’être dans l’instant. Avec un numérique, j’aurais tendance à rester caché, ou à déclencher sans conviction… « juste au cas où ».

Avec l’argentique impossible de me cacher, j’ai une focale fixe 35mm, je dois être assez proche de mes sujets. Le plus souvent je déclenche sans un mot, mais parfois c’est plus compliqué, je suis obligé de sortir de ma réserve et je dois aller échanger avec mon sujet. Je pense qu’avec un numérique, j’aurais tendance à moins m’impliquer physiquement et émotionnellement. Souvent il m’arrive de me faire « engueuler » car les gens n’aiment pas que je les prenne en photo, mais si je ne teste pas alors je me sens mal.

Alors oui, aujourd’hui on peut rajouter du grain à nos photos numériques, on peut appliquer des filtres etc, mais je suis convaincu que l’expérience lors de la prise de vue se ressent dans le résultat.

Off White, PFW SS19 - Baohaus waitress, New York, 2014 - 15 juillet 2018, place de la Concorde, Paris © Grégoire Huret

Quels sont les artistes qui t'inspirent ?

Ils sont nombreux, mais si je devais en choisir trois… Je dirais Garry Winogrand, Bruce Davidson et Raymond Depardon.

Garry Winogrand parce que je trouve dans ces photos une sincérité très touchante. La proximité avec ses sujets rend ces photos d’une évidence redoutable. J’aime également son personnage qui disait que le vrai métier de photographe, c’était avant tout de capturer un peu de réalité, et que si plus tard cette réalité représentait quelque chose pour quelqu’un d’autre, alors tant mieux.

Bruce Davidson pour son travail remarquable dans le métro de New York, ses photos sont vraiment impressionnantes. Son livre « Subway » a été l’un des tout premiers livres que j’ai acheté. Depuis quelque temps, je prends de plus en plus de photos dans le métro, et à chaque fois je repense à lui et je me demande « comment il ferait Bruce ? ».

Enfin Raymond Depardon, et là encore New York n’est pas très loin, ses photos américaines sont exceptionnelles. Le grain, les cadrages, les sujets… J’aime absolument tout.

Pourquoi devrions-nous aller à ton exposition ?

Déjà parce que j’ai mis tout mon cœur dans cette exposition ; elle présentera 18 photographies N&B, à Paris, Nice, Marseille mais aussi aux USA et en Finlande. L’exposition est intitulée SANS DETOUR et elle retranscrit la philosophie qui guide mon écriture photographique, ne montrer que l’essentiel, sans mise en scène… Sans détour… Juste la vie dehors.

Ensuite parce que ce sera le printemps de la photo 2019 et qu’il y aura d’autres expositions à voir.

Et enfin, parce qu’elle se passe à Tourrettes-sur-Loup, magnifique village médiéval dans l’arrière-pays niçois. Antti Lovag y a construit des maisons bulles, et Jacques Prévert y a vécu pendant l’occupation. Ça c’était pour la culture. ;)

Aurore, Paris, 2014 - Backstage défilé Stéphane Rolland, PFW SS19 © Grégoire Huret

Rendez-vous le 22 mars à la Mairie de Tourrettes-sur-Loup pour le vernissage de « Sans Détour » ! L'exposition se déroulera du 22 mars au 6 juin 2019. Plus d'informations sur l'événement.

Retrouvez l'intégralité des travaux de Grégoire Huret sur Instagram, sur Facebook et sur www.tetedeloup.com.

Découvrez les 5 volumes de ses fanzines intitulés How to find your way téléchargeables sur son site. Le 6ème volume dédié à la French Riviera sera disponible lors du vernissage et tout au long de l'exposition dans la limite des quantités disponibles.

2019-03-18 #Gens #people #exposition #gegoire-huret #sans-detour

Les articles les plus captivants