Adrien Levy-Cariès : de la musique et de la politique

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François Hollande, François Fillon, LEJ, Orelsan, Jean Lasalle ou encore Najat Vallaud-Belkacem... Ils sont tous passés devant l'objectif d'Adrien, jeune photographe de 19 ans. Représenté par l'agence Hans Lucas, ce jeune photographe qui ira loin, on n'en doute pas, a trimballé avec lui un Sprocket Rocket et un LC-Wide et il partage avec nous ses photos.

Hello Adrien, présente-toi en 80 mots à la communauté.

Salut ! Je m'appelle Adrien Lévy-Cariès, j'ai 19 ans, je suis photographe et en parallèle je fais un BTS audiovisuel option image. J'ai un look de tekos randonneur, je passe ma vie sur mon vélo et mon sac c'est un peu la caverne d'Ali Baba avec pleins de trucs super inutiles dedans.

Photo par Boby

Depuis quand pratiques tu la photographie ? C'était quoi ton premier appareil ?

J'ai toujours fait de la photo mais ça a réellement commencé à mes 12 ans lorsque j'ai reçu mon reflex Canon 300D.

Peux-tu nous parler de ton rapport à la photographie ?

Dans ma famille tout le monde fait de l'image d'un manière ou d'une autre donc j'ai toujours baigné dans l'art visuel. La photo c'était comme une évidence, au départ c'était une passion et petit à petit c'est devenu mon boulot.

Que souhaites-tu raconter lorsque tu prends des photos ?

J'essaye de montrer ma vision des choses, de faire sortir les gens de leur quotidien en regardant mes images. Mon but c'est de leur montrer un meeting politique, un concert ou une manifestation avec un regard différent : le mien.

Avant de déclencher, quelle est la première chose à laquelle tu vas penser ?

À mon cadre. A ce que je veux mettre dans mon image finale. J'essaye de rendre l'image la plus parfaite possible afin de la retravailler au minimum.

Des sujets/domaines de prédilections ? Non, Boby, ça ne compte pas.

Hahaha ! J'adore la politique depuis que je suis tout petit donc c'est un peu mon domaine de prédilection. J'aime aussi beaucoup la musique aussi bien à photographier qu'à écouter. Je bosse souvent en musique, ça me donne un tempo pour prendre mes photos.

Tu as rencontré il y a quelques temps Boby et tu as pu collaborer avec lui. Qu'est-ce que ça t'a apporté dans ton travail et dans ton approche de la photographie ?

J'ai rencontré Boby en juin 2014 aux Solidays et depuis on s'est presque pas quittés !

Boby m'apporte encore aujourd'hui un regard critique sur mon travail en restant toujours bienveillant et il n'hésite pas à me dire quand je fais de la merde. Il m'a aussi permis de bosser avec DELUXE.

Quel est ton rapport à la photographie de presse ? As-tu un avis sur le sujet ?

La photo de presse c'est super difficile parce qu'aujourd'hui tout le monde peut s'y essayer. Donc moi je tente d'apporter un regard nouveau sur ce que je photographie. Par exemple sur un meeting politique on va être en moyenne 150 photographes ; moi mon but c'est de faire tout ce que ne font pas la plupart d'entre eux.

Tu suis la campagne présidentielle de 2017. A quelles difficultés es-tu confrontés ?

Ces derniers temps, c'est les services d'ordre qui me posent problème. J'ai pour habitude de me faufiler un peu partout mais les SO ont tendance à me rendre le travail un peu plus difficile, mais ça fait partie du jeu !

Penses-tu que la photographie politique peut-elle est totalement objective ?

Non, c'est pas possible d'être totalement objectif. Après pour ma part je tente de l'être le plus possible. C'est mon travail de couvrir un meeting de gauche de la même manière qu'un meeting de droite.

La photographie politique, c'est représenter l'homme plus que le politicien, non ? Qu'en penses-tu ? Et comment envisages-tu cette discipline ?

La photographie politique te force à tout représenter. Tu dois pouvoir, en une photo, représenter la personnalité politique, l'homme ou la femme qu'ils sont mais aussi l'émotion du moment, la tendance actuelle des choses.

Par exemple, j'ai photographié François Fillon lors de sa conférence de presse à propos du Pénélope Gate et j'en est sorti une photo de lui les yeux fermés, regard baissé, les mains jointes derrière son pupitre comme un enfant qui a fait une bêtise et qu'on gronde.

La photo politique t'oblige en une photo à raconter 10 histoires différents.

Penses-tu que la photographie politique est une forme de langage avec une syntaxe très codifiée et repose sur un système plutôt strict de représentations et d'images fixes ?

C'est évident que la photo politique c'est toujours les mêmes choses. C'est pour ça qu'une fois qu'on commence à bien connaître les règles, qu'on sait faire des jolies photos de meeting, on peut passer outre pour trouver des nouveaux angles. Il n'y a qu'en maitrisant vraiment bien ces règles qu'on peut aller plus loin, chercher de nouveaux cadres et donc évoluer. Si tu te contente de te mettre à chaque fois sur le praticable en face de la scène au fond de la salle bah tu fera toujours les même photo et ton travail photographique évoluera pas.

La politique c'est de la rhétorique, des gestes, des discours, des salles pleines de supporters. En fait, c'est un peu comme un concert de Deluxe ou de LEJ au Zenith en fait.

Il y a des passerelles entre photographie de concert et la photo politique non ? Qu'en penses-tu ? Et dans quelle mesure ces deux sujets conditionnent tes choix (cadrage, lumière, moment choisi etc.) ?

En effet il y a beaucoup de points communs entre photo politique et photo de concert surtout avec les meetings de Macron (haha). On essaye de plus en plus de concevoir les meeting politiques comme des concerts de rock star. C'est beau, le public est content d'être venu et ça rend bien à la télé et sur les photos.

Comment arrives-tu à approcher les personnalités ?

Le plus important c'est d'être gentil je pense ! Pas genre bisounours mais d'être vraiment quelqu'un de sympa. Si le SO (service d'ordre) te trouve pas sympa dès le premier regard tu passeras nulle part. En plus de ça, il faut être sûr de soi, faire comme si c'était normal d'être là.
Si tu es pas à ta place et que tu es pas serein la sécurité va s'en rendre compte et tu pourras plus faire de photos. Ajoute à ça beaucoup de chance et tu as ta recette miracle.

Tu as testé deux appareils de chez nous. Du coup, team LC-Wide ou Sprocket ?

J'arrive pas à me décider ! J'aime beaucoup le Sprocket (que j'ai essayé en premier) il est super léger, simple d'utilisation et vraiment pas agressif (c'est utile pour faire des portraits). En plus j'adore le rendu avec les dents de la pelloche sur la photos finale. Après en basse lumière c'est vraiment trop compliqué de shooter avec, sauf à avoir un flash.

Le LC-Wide est vraiment agréable en basse lumière il est bien meilleur que le Sprocket il faut juste un peu plus de temps pour comprendre comment marche le mode double expo mais sinon il est vraiment super à utiliser.

Si je dois choisir je dirais quand même Sprocket !

As-tu eu des réactions lorsque tu utilisais l'appareil ? Qu'est-ce que les gens ont pu te dire en te voyant dégainer nos appareils ?

Quand j'ai fait des portraits de personnalités politiques, ils étaient souvent étonnés que je fasse qu'une seule photo d'eux. D'habitude le photographe mitraille pour être sur d'avoir une photo qui sera bonne. Alors qu'avec le Sprocket je faisais juste une photo ! Jean Lasalle (candidat à l'élection présidentielle) je l'ai fait poser devant une affiche ''Champion du Monde'' et il m'a dit (à lire avec l'accent béarnais) « Vous, vous êtes un artiste ! Vous irez loin : je vous donne mon numéro de portable ! » et il m'a filé son 06. Les photographes autour de moi en revenaient pas !

Najat Vallaud-Belkacem a aussi été intriguée par le Sprocket Rocket, elle m'a demandé ce que c'était comme appareil et de lui envoyer la photo, ce que j'ai toujours pas fait d'ailleurs (hahaha).

En parlant de ça, on a toujours tes indications collées au scotch orange sur le Sprocket Rocket. Du coup, des astuces et des conseils à donner quant à la maîtrise de l'engin ?

Je l'ai bien customisé ! Il faut se faire confiance et surtout pas hésiter à mettre le flash. Si tu te demandes si tu as assez de lumière c'est déjà que t'en as pas assez !

Concernant ta série, des anecdotes à nous raconter ?

Franchement j'en ai beaucoup ! La meilleure : c'était en juin 2016 je venais d'avoir mon Sprocket et je me retrouve à discuter avec Élisa et Juliette de L.E.J (Elijay) dans l'espace presse des Solidays. Des journalistes viennent les prendre en photo donc je leur tiens clopes et boissons. Avant de partir je demande si je peux faire un petit portrait d'elles. Je fais donc ma photo, Élisa trouve mon appareil trop cool, je lui dit que je leur enverrai la photo. On se claque la bise et au revoir. L’histoire aurait pu finir comme ça sauf que j'ai voulu changer de pellicule le lendemain. Je rembobine ma pelloche et j'ouvre le sprocket... trop tôt, elle est pas encore entièrement rembobinée. Je referme direct l'appareil mais c'était trop tard ma photo avait disparu.

J'ai donc envoyé la photo aux filles en leur disant que j'aimerai bien en refaire sans cramer la photo. Et c'est comme ça que j'ai commencé à bosser avec Lucie, Élisa et Juliette.

Un dernier mot ?

Allez l'OM !

écrit par mpflawer le 2017-04-05 dans

4 commentaires

  1. frenchyfyl
    frenchyfyl ·

    Bravo, j'ai adoré cette lecture.
    Y'a juste un truc que j'ai pas compris à la fin : c'est quoi "l'OM" ?
    Objectif Macro ? Optique Manuelle ? ;-)

  2. mpflawer
    mpflawer ·

    @frenchyfyl ahaha effectivement, je ne suis pas très foot non plus ! Et en vrai, le jeune homme est tout aussi charmant et intéressant ! Faut le garder en tête ce petit gars, il ira loin :)
    Il avait bossé avec Boby qu'on avait déjà présenté sur le magazine :)

  3. frenchyfyl
    frenchyfyl ·

    @mpflawer Je ne pensais pas voir un jour nos politiques (dont certains sont même candidats à la présidentielle) sur des clichés au Sprocket Rocket ! ;-)))

  4. mpflawer
    mpflawer ·

    @frenchyfyl effectivement moi non plus. J'espère qu'il va lancé une mode :)

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