Nuancier marocain : une escapade argentique avec Lena

Loin de la grisaille ambiante et à 3h30 à peine de Paris : le Maroc et ses teintes chaleureuses. Entre le bleu Majorelle, l'ocre du désert et l'infinité de nuances qui se déploient sur ces terres, suivez Lena Rochoux sur les routes de Marrakech, d'Aït-ben-Haddou, de Telouet et d'Essaouira.

Salut Léna ! Présente-toi à la troisième personne.

En voilà une drôle d'idée (rires) !

Elle est née dans les 90's, même si elle adore écouter des vinyls plus âgés qu'elle. Elle vit à Paris et suit des études de marketing digital. Elle aime le soleil, le kitch, le surréalisme sous toutes ses formes, la poèsie de la vie, l'architecture de Brasilia, Houellebecq, les huîtres, le blanc sur une peau hâlée, les oxymores. Il me semble que l'image est son langage.

Quelle est ton histoire avec la photo ? Comment as-tu commencé ?

Petite, j'avais à chaque vacances un petit jetable qu'on m'achetait souvent au dernier moment dans des gares, aéroport, supermarchés (c'est drôle, l'évolution des habitudes d'achats, non?). Il y avait mon index sur l'objectif au moins une photo sur deux (rires). Entre mes 12 et 18 ans, j'ai eu plusieurs numériques hybrides, et je piquais le reflex de mon père aux grands jours.

A 18 ans, à mon arrivée à Paris, j'ai redécouvert l'argentique avec le Diana F+. Depuis, je n'ai plus retouché au numérique pour les photos « plaisir » et ai testé plusieurs vieux appareils trouvés dans des marchés au puces. Je partage ces photos sur mon Tumblr.

De quelle manière ton style photographique a-t-il évolué depuis tes débuts ? Comment définirais-tu ton univers, ta pratique et ton esthétique ?

J'ai toujours aimé l'architecture urbaine, les scènes de vie, de rue et les situations incongrues. Sinon, j'ai un rapport très naturel à la photo. C'est dû au fait que mes appareils sont ultra compacts. Quand j'aime une scène ou une composition, je le sors de mon sac et je shoote.

Un pêché mignon ?

Le côté « homemade » des choses, artisanal : le charme de l'imparfait.

Tu utilises quoi comme appareils ? Et comme pellicules ?

En ce moment j'utilise le Konika Auto S3 pour les portraits et les photos un peu travaillées : c'est un excellent 38 mm. Au quotidien, j'embarque plus facilement mon petit Olympus Mju-II, très compact pour des photos de rue mais aussi de soirées grâce à son petit flash.

J'utilise des pellicules classiques : des Ektar 100 ou des Fujifilm à bas prix.

Tu as eu l’occasion de shooter avec le Diana F+. Qu’en as-tu pensé ?

A 18 ans j'ai repris l'argentique avec le Diana F+ : cet appareil est incroyable par sa légèreté, son look qui ne se prend pas au sérieux et les rendus uniques qu'il procure... Cela fait un certain temps que je ne l'ai pas utilisé. Je pense m'y remettre pour quelque chose de précis, (un voyage ensoleillé?) : les pellicules Lomo sont assez couteuses, il ne faut pas se planter sur le sujet et les conditions extérieures.

Parle-nous un peu de ta série et de ce voyage au Maroc. C’était comment ?

C'était génial ! J'avais oublié qu'il était possible de se dépayser à ce point à 3h30 de Paris ! Après 2 jours à Marrakech, ma mère et moi sommes allées à Aït-ben-Haddou et Teloeut, avant de rejoindre Essaouira. Le séjour a duré 6 jours et le fait d'alterner ville, montagne, villages et bord de mer m'a procuré un beau panorama de ce pays, même si il reste d'autres régions à découvrir.

Toutes les photos ont été prises avec l'Olympus Mju-II : je l'avais toujours sur moi. Mais le fait de ne pas pouvoir prendre des photos tout le temps réduit pas mal le champ de possibilités de prises de vues : du coup, il faut montrer autre chose.

Des recommandations sur place ? Des immanquables ?

La maison Majorelle à Marrakech : je ne me lasserai jamais de l'atmosphère de ses jardins. Aussi, Aït-ben-Haddou et Telouet : pour le dépaysement assuré, la route magnifique bien que désagréable et les habitations couleur terre.

Une photo favorite ? Pourquoi ?

J'aime bien la photo de rue de la « cariole poubelles » tractée par un âne. Au développement, j'ai découvert ce faisceau rose assez surréaliste que j'adore.

Si tu devais choisir un track comme BO de cette série, ce serait…

Par principe Röyksopp - Thank you : parce qu'il y a peu de titres qui le disent, alors que c'est poli de dire merci. Thank you Morocco, merci Maman et merci à toi, Lomography !

Le mot de la fin ?

Partir. Quelle que soit la durée.


Suivez Lena sur Tumblr et Instagram.

écrit par Théo Depoix-Tuikalepa le 2017-02-10 dans #Gens #lieux #maroc #argentique #lena-rochoux #olympus-mj-ii

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