Solène Ballesta : matin brumeux au Daguerreotype Achromat

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Solène Ballesta est une photographe parisienne qui a commencé la photographie à l'âge de 15 ans. Cette jeune photographe talentueuse a obtenu en 2014 la mention spéciale du Prix Picto de la jeune photographie de mode. A chaque photo, Solène nous entraîne dans un univers enchanteur qui appelle à de multiples histoires. Avec cette série qu'elle signe au Daguerreotype Achromat, la photographe nous raconte l'histoire d'une figure féminine plongée dans l'attente, dans son petit théâtre, qui s'aventure dans la brume. "C'est l'incertitude qui nous charme. Tout devient merveilleux dans la brume..." disait Oscar Wilde.

Nom : Solène Ballesta
Site : soleneballesta.com
Instagram : @soleneballesta
Facebook : solene.ballesta
Objectif : Daguerreotype Achromat

Hello Solène ! Est-ce que tu peux te présenter à la communauté ?

Salut ! Je suis une photographe parisienne, qui travaille essentiellement dans la mode et le portrait. J'ai aussi une production plus personnelle, qui est représentée par la Micro Galerie. Je suis passionnée de cinéma, d'histoire de l'art, et par les curiosités.

Raconte-nous ta petite histoire avec la photographie ? C’était quoi ton premier appareil ? A quel moment tu as souhaité en faire ton métier ?

J'ai commencé à m'intéresser à la photographie vers 15 ans. Auparavant j'aimais réaliser des petits films, des petites histoires et je dessinais pas mal. Finalement l'aspect très intuitif et « libre » de la photographie m'a convaincue et j'ai privilégié ce medium. Petit à petit, je n'ai plus réussi à m'en passer ! C'est devenu mon métier à plein temps depuis 3 ans. Mon premier boîtier était un compact des années 2000 complètement nul, puis j'ai eu pas mal de boîtiers différents pour essayer plusieurs choses (et c'est toujours le cas).

Parle-nous de ton quotidien de photographe ? Comment ça se passe ?

La joie du métier de photographe est qu'il n'y a pas vraiment de quotidien ! Mais disons tout de même que mon temps se partage entre organiser des shootings, répondre à des clients, booker, rencontrer des gens, beaucoup de temps devant Photoshop, à préparer des editos, des expos...

Cela en parallèle de ma recherche théorique sur la photographie, au sein d'un master d'art contemporain à l'université Paris 8. En ce moment je travaille également sur un gros projet avec des amies artistes, une affaire à suivre ;)

Comment définirais-tu ton style ?

Quelque chose entre Baudelaire et Hiroshige

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Le théâtre, le cinéma (fantastique surtout), la peinture du XIXème, l'art nouveau, le romantisme noir, l'art asiatique et l'orientalisme, le monde végétal, la haute couture et les cabinets de curiosités... mais aussi l'élégance et les petites bizarreries du quotidien.

Pour les photographes (quand même), je dirais Paolo Roversi, Sarah Moon, Deborah Turbeville, Tim Walker, Irving Penn.

Un sujet de prédilection ?

Les rêves

Un sujet que tu détestes prendre en photo ?

Je ne déteste rien, je crois

Tu continues de faire un peu d’argentique. Avec quel appareil et pourquoi ?

J'utilise l'argentique pour la texture que cela apporte aux images, inégalable en numérique. Cela suppose aussi une prise de vue très particulière, plus concentrée et plus calme. Et puis il y a l'excitation du développement. J'utilise des appareils d'occasion, de préférence en mauvais état. Il y a une histoire derrière, et les films se bloquent, se déchirent, prennent la lumière, je ne sais pas ce que ça va donner... c'est toujours la galère et c'est ça qui est amusant ! En ce moment j'utilise un Zorki 4, un Nikon FG-20 et un FM2.

Penses-tu que l’argentique apporte quelque chose à ta pratique du numérique ? Pourquoi ?

Les deux se complètent totalement dans ma pratique. Parfois une même série va mélanger les deux, ou je réalise une post-prod numérique sur des films numérisés... j'adore hybrider les techniques, cela donne un aspect très étrange aux images.

Pourquoi est-ce qu’on continue de faire de l’argentique ?

Parce que l'argentique, c'est l'argentique.

Parlons peu, parlons Daguerreotype Achromat ! Tes premières impressions en découvrant la bête ?

J'ai déjà été complètement séduite par son aspect vintage, et par les ouvertures manuelles, ça donne un petit côté « retour aux sources ». Je me suis dit qu'avec le boîtier numérique, ça allait faire un appareil vraiment bizarre !

Et en l’utilisant ?

Il faut vraiment se focaliser sur sa visée, on est donc très concentré pendant la prise de vue. J'ai eu l'impression de plus réfléchir avant de shooter, de plus prendre mon temps pour faire le point, changer les diaph' pour voir ce que ça donnait... comme avec une chambre ou un objectif télémétrique ! Une belle expérience aux frontières du temps.

Pourquoi avoir choisir cette optique pour ce shooting ?

Pour son côté cotonneux, comme une vision onirique. En fait, j'ai plutôt choisi ce thème pour l'optique ;)

Raconte-nous l’histoire de cette série. On espère que tu as pas eu trop froid !

L'histoire est celle d'une femme, dans son petit théâtre, qui attend quelqu'un, ou peut être quelque chose... une brume apparaît, avec un château au loin, elle tente l'aventure. Le reste, c'est à vous d'en décider. En tout cas non, ni elle ni personne n'a eu froid !

Qu’est-ce que le Daguerreotype Achromat, ou les objectifs artistiques, peut apporter aux photographes ?

Une plongée dans une atmosphère, une déformation de la vision immédiate et immersive, une prise de vue qui sort de l'ordinaire.

Qu’est-ce que tu as préféré chez cet objectif ?

Le fait de pouvoir observer directement les variations de flou, le côté un peu « bricole » avec les diaphragmes séparés, et puis bien sûr le design !

As-tu des astuces quant à son utilisation ?

Prendre son temps

Si cette série était une chanson, ça serait…

Mysteries of love de Julee Cruise... ou n'importe quel morceau de Lynch

Un dernier mot ?

« Monde de merde »

écrit par mpflawer le 2017-02-13 dans #fashion #portrait #photographie #objectif #daguerreotype-achromat

Daguerreotype Achromat 2.9/64 Art Lens

Le premier objectif optique au monde crée en 1839 a été repensé pour fonctionner avec les appareils photo numériques et argentiques modernes, et ainsi offrir une esthétique unique. Compatible avec les montures Canon EF et Nikon F, et beaucoup plus en utilisant des adaptateurs.

3 commentaires

  1. argentic-translation
    argentic-translation ·

    Un peu d'onirisme, ça fait du bien aux yeux.

    Merci pour cette jolie découverte :)

  2. mpflawer
    mpflawer ·

    @argentic-translation avec plaisir :D

  3. jeanmichel
    jeanmichel ·

    J'aime beaucoup

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