Guillaume Flandre : reflets et jeux de lumière au Minitar-1 Art Lens

Ingénieur web et photographe, Guillaume vit à Paris depuis près de 8 ans. Il commence la photographie aux côtés d'un Point & Shoot avant d'investir dans un réflex lorsqu'il habitait à New York. Photographe curieux, Guillaume s'intéresse en ce moment à la lumière, aux textures et aux reflets qui viennent brouiller les frontières entre photographie et peinture. Cet hiver, il a emporté dans ses nombreuses balades l'objectif Lomo Minitar-1 Art Lens pour capturer la magie des moments qui se sont offerts à lui.

Nom : Guillaume Flandre
Site : guillaumeflandre
Instagram : gflandre
Appareil : Fuji X-Pro 1
Objectif : Lomo Minitar-1 Art Lens

Hello Guillaume ! Parle-nous un peu de toi, que fais-tu dans la vie ?

Hello, moi c'est Guillaume, j'ai 30 ans et je vis à Paris depuis 8 ans. J'aime construire des choses, partir de rien et créer. C'est le trait commun entre mon activité de photographe et mon activité d'ingénieur web. Je suis passionné de belles images, qu'elles soient sous la forme de photos, d'illustrations, d'un design, d'objets, de tableau...

Depuis quand fais-tu de la photographie ? Raconte-nous ton histoire !

Ça fait 9 ans que je fais de la photo.

J'ai toujours aimé regarder des photos, mais je ne me suis pas mis à prendre moi-même des clichés tout de suite. J'avais un appareil photo de base, de type Point & Shoot que j'utilisais pendant mes voyages. Je me rappelle commencer à m'intéresser de plus en plus au cadrage et au sujet de mes photos jusqu'à ce qu'en 2009 j'achète un reflex. J'habitais à New York à l'époque et je ne voulais pas rater l'occasion de prendre des photos de cette ville.

C'était un Canon 450D d'entrée de gamme avec un objectif 18-50mm fourni avec. Pourtant j'ai continué à utiliser cet appareil pendant bien des années. Je me rendais bien compte que l'appareil n'allait pas améliorer mes photos, mais que la pratique, oui.

Quand j'ai eu un smartphone pour la première fois, c'est aussi à ce moment que j'ai commencé à l'utiliser comme appareil photo et que j'ai pu vraiment m'améliorer. Le challenge était de prendre des photos tous les jours avec un appareil de moindre qualité, ce qui a beaucoup aidé dans mon apprentissage de la photo.

Il y a trois ans, en revenant d'un voyage au Pérou, j'ai décidé de me lancer un peu plus dans la photo et d'essayer de les publier, ce qui a pas mal fonctionné et m'a donné confiance pour continuer plus sérieusement dans cette direction.

Comment définirais-tu ton style ?

J'imagine que la plupart des gens me voient comme un photographe qui oscille entre photos de voyage, de portraits et de street photography. Mais la vérité c'est que je m'intéresse à tous les domaines de la photo (still life, mode, ...) et j'aime expérimenter, donc ce n'est pas forcément la façon dont je me définirais moi.

Je me vois comme un photographe curieux.

Avec quelles focales as-tu l'habitude de travailler et pourquoi ?

Je travaille pas mal en 23mm (APS-C). C'est la focale la plus intéressante pour faire de la street photo je trouve, elle permet d'inclure pas mal d'éléments dans la photo sans trop de déformation.

Quelle est la première chose à laquelle tu penses lorsque tu fais une photo ?

Je pense à la lumière. Si je suis en train de me balader sans but avec mon appareil photo, c'est une lumière intéressante qui va m'attirer en premier. Un bon sujet, ou une bonne situation me donnent également envie d'appuyer sur le déclencheur, mais en cas de mauvaises conditions de lumière je vais me sentir malchanceux.

Quelles sont les choses qui vont t'inspirer ?

Me balader. J'aime marcher, même sans but, juste pour voir des choses. Même si c'est un trajet que j'ai fait 1000 fois je vois les choses différemment donc ça ne m'ennuie pas. Je laisse les photos venir vers moi quelque part et il y a une grande part de hasard de chance, même s'il faut parfois la provoquer.

Dans quelle mesure ton utilisation d'Instagram t'a fait évolué dans ta pratique de la photographie ?

Comme je l'ai dit, avoir un smartphone m'a permis de cumuler des heures de pratique très facilement. J'ai appris beaucoup en prenant des photos et en me rendant compte qu'elles n'étaient pas bien cadrées, en recommençant, en corrigeant etc.

Je me suis donné un challenge à l'époque qui était de poster une photo prise avec mon smartphone par jour sur Instagram. Ça m'a beaucoup aidé. Le fait que des gens regardent ce que je fais m'a forcé à m'appliquer et à trouver des sujets qui sortent de l'ordinaire.

Penses-tu justement que ce type de réseau est-il bénéfique aux photographes ou le cas contraire, pourquoi ?

Je pense forcément que c'est bénéfique, car j'en ai bénéficié énormément. C'est en grande partie grâce à Instagram que beaucoup de personnes, m'ont découvert. Il y a de tout sur cette plateforme, mais une grande communauté est centrée autour de la photographie. Ceci dit il y a beaucoup de choses à améliorer.

Quelles choses faudrait-il améliorer du coup ?

Les choses à améliorer que je vois seraient notamment sur la découverte de comptes (onglet explore etc.) qui est très orienté célébrités et pas vraiment photo, ce que je trouve assez dommage. La conversation entre photographes pourrait également être améliorée dans les commentaires. Ce n'est plus l'outil orienté photographie en tant qu'art de ses débuts. C'est tant pis pour les gens comme moi mais il en faut pour tout le monde.

Nous sommes bombardés d'images. Constamment. Notre œil ne parvient plus à véritablement voir les choses. Comment "consommes-tu" les images qui passent devant ta rétine ? Et que penses-tu de tout ça ?

On peut, dans une certaine mesure, décider de ce que l'on voit. Donc je fais en sorte que les images qui passent devant ma rétine soient de belles photos. Mais en effet il y a une certaine overdose, même avec les belles photos et on est de plus en plus blasé par ce qu'on voit même s'il s'agit d'un chef d’œuvre.
C'est pour cette raison qu'il est bon, selon moi, d'acheter des bouquins photos, de pouvoir se poser et prendre le temps de regarder chaque image individuellement et à son rythme. J'essaye d'aller à des expos également, pour la même raison.

Je pense que ce bombardement d'images affecte moins les photographes.

On connait l'envers du décor, donc je me prend souvent au jeu de décortiquer les images que je vois et m'en servir d'inspiration : "tiens, il faudrait que j'essaye cet angle, c'est une bonne idée", ou "comment a-t-elle pu faire pour prendre cette photo ? Peut-être comme ça..."
Mon cerveau est aussi constamment dans un mode "création d'image", qui contrebalance le mode "consommation d'image", je me sens donc moins affecté.

Tu as réalisé une série toute en textures et reflets. Peux-tu nous en parler davantage ?

Il se trouve qu'une de mes obsessions du moment est l'utilisation de la lumière en photographie afin de créer des images qui pourraient brouiller les pistes entre la photographie et la peinture.
Je me suis donc dit que le Minitar était l'objectif parfait pour m'essayer à cet exercice.
J'ai donc parcouru Paris avec mon objectif en main et j'ai shooté mes sujets à travers différentes "couches". Presque jamais en ligne directe entre l'objectif et le sujet. afin de laisser la lumière se refléter et se déformer.

Si ta série était une chanson, ça serait ?

Knee Play 5 de Philip Glass dans Einstein on the Beach pour le côté destructuré et en plusieurs couches.

Quelles ont été tes premières impressions en utilisant le Minitar-1 ?

J'ai utilisé le Minitar sur plusieurs types de sujets dès que je l'ai eu en main afin de comprendre ses spécificités et comment j'allais l'utiliser.
Je me suis vite rendu compte qu'il produisait des images très douces, très intimes. C'est pour ça que j'ai vu l'occasion de l'utiliser dans le cadre de cette série.

Pour quelles situations recommanderais-tu cet objectif ?

Je le recommanderais pour des portraits intimistes, de membre de la famille (j'en ai pris quelques uns), des photos de détails.

Qu'est-ce que tu as préféré chez cet objectif ?

J'ai aimé plusieurs choses : la douceur des images produites, dont j'ai déjà parlé, mais également sa taille minuscule qui permet d’être très discret, et la facilité avec laquelle on peut faire la mise au point, par "zones".

Un conseil à donner aux utilisateurs du Minitar ?

De la patience et de l'expérimentation. Je pense que c'est un objectif qui se maitrise avec la pratique, ce qui le rend encore plus intéressant.

Des projets photo en 2017 ?

Plusieurs voyages, donc les photos qui vont avec, et des expérimentations avec de la lumière artificielle, ce qui devrait ouvrir un champ des possibles quasi infini. Tout un programme !

Un livre de chevet ?

Je lis énormément donc c'est difficile de choisir.

Le dernier qui m'a marqué est assez politique, ce qui est rare pour moi, c'est How the World Works de Noam Chomsky.

Un dernier mot ?

"Of course it's all luck" (Ma citation photo préférée, par Cartier-Bresson)

écrit par mpflawer le 2017-02-01 dans

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