Petzval 85 Lomo Amigo : un moment avec William Bibet

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Douceur. Automne. Symétrie. Confiance. Voilà quelques mots que nous suggère la série réalisée au Petzval 85 par la photographe William Bibet. Une série de portraits de Slanelle shootés dans un studio où des grues en origami viennent encadrer le doux visage de la jeune femme, ou en extérieur, par une fraîche journée hivernale. Une balade photographique stellaire qui ne nous laissera pas de marbre.

Nom : William Bibet
Site : http://williambibet.com
Modèle : Slanelle
Instagram & Twitter : Williamouchoir
Appareil : Nikon D7000
Objectif : Petzval 85

Hello William ! Comment vas-tu ?

Hello. Plutôt bien, c’est gentil. Ravi de mes diverses expériences Lomographiques.

SUPER ! Alors, est-ce que tu peux te présenter à la communauté Lomography ?

Je m’appelle William, j’ai 24 ans, je suis photographe de mode et vous pouvez retrouver ma lomohome au nom de williamouchoir (tout comme mon compte Instagram d’ailleurs), j’y poste des instantanés de backstage de mon travail pro ou des moments que j’ai souhaité garder en mémoire.

Peux-tu nous parler de ton parcours et de ton histoire avec la photographie ?

Suite à mon baccalauréat, je souhaitais intégrer l’école Louis Lumière en photographie. C’est à partir de ce moment là que je me suis décidé à vraiment faire de la photo. Cependant pour pouvoir y entrer, il faut d’abord être titulaire d’un Bac + 2 pour tenter le concours. Je me suis dit que cela aurait été intéressant de tout d’abord faire une formation plus large et j’ai donc suivi une licence en audiovisuel et multimédia à Valenciennes. Pendant mes études, notamment à Louis Lumière, mon goût pour la photographie de mode s’est affirmé et j’ai commencé les collaborations avec différentes créatrices de vêtements, bijoux, etc. Maintenant je suis aussi assistant photo pour des photographes de mode et la photo fait donc totalement parti de ma vie.

Pourrais-tu nous parler un peu de ton univers et de tes inspirations ?

C’est plutôt compliqué de décrire son propre univers. Je dirais que j’aime réaliser des portraits simples avec des modèles qui dégagent réellement quelque chose, que ce soit par le physique ou tout simplement par l’attitude. Je m’inspire de pas mal de photographes de mode dont j’apprécie beaucoup le travail. Que ce soit dans la photographie des années 30 avec Cecil Beaton ou Louise Dahl-Wolfe, la photographie beaucoup plus directe et sobre avec David Sims ou Paul Jung, la photographie plus travaillée au niveau de la mise en scène et de l’univers onirique comme Tim Walker ou Miles Aldridge ou le mélange de la sobriété et d’un réel univers avec Nicolas Valois et Julia Hetta. Après il y a bien évidemment d’autres photographes qui ne font pas spécialement de la mode mais qui m’inspirent beaucoup. Diane Arbus pour ses portraits d’êtres en marges et Francesca Woodman pour ses autoportraits et son travail sur le corps. Je pense que mon intérêt est en parti dû à leurs démarches photographiques qui ont eu un grand impact dans leurs vies personnelles et qui parfois n’ont pas eu de limites.

Tu fais essentiellement du portrait. Aurais-tu des astuces et des conseils pour nous aider à mieux maîtriser cet art délicat ?

Je pense qu’il faut surtout être à l’écoute de son modèle. Qu’il faut bien l’observer avant de commencer une prise de vue, le mettre à l’aise en discutant. Ce qui est très important je pense, c’est d’être sûr que l’on va dans la même direction, que l’on soit d’accord sur l’intention finale et dans ce cas, tout se passe pour le mieux.

Quelle place occupe la photographie argentique dans ta pratique ?

Je faisais beaucoup de photographies argentiques pendant la fac, je développais les négatifs et je les tirais moi-même. Quand j’ai intégré l’école, nous avions beaucoup de cours sur l’argentique et nous avons vu énormément de pratiques différentes et de différentes époques. À partir de ce moment, j’étais moins attiré par la photographie argentique pour mes démarches professionnelles. Mais comme je n’aime pas vraiment faire des photos avec mes boitiers numériques lors de mes voyages par exemple, ou que je ne suis pas tout le temps avec l’un d’eux, je m’y suis retrouvé en cherchant des moyens de faire ce que nous ne sommes pas capable de faire en numérique sans passer par un logiciel de retouche. C’est le cas par exemple avec la photographie instantanée où le Lomoinstant permet même de faire des doubles voir multiples expositions très facilement.

Pourquoi penses-tu que l’on continue d’acheter des « pelloches » ?

Le large choix de pellicules argentiques avec des couleurs particulières par exemple qui peuvent laisser plus de place à la créativité tout en se concentrant sur la composition d’une image unique sans avoir l’envie de photographier en rafale pour avoir LA bonne photo. On a vraiment l’impression de réfléchir lors du déclenchement de l’appareil. Y a quelque chose de magique et on a l’impression de retrouver quelque chose qui se perd un peu maintenant. Et puis comme pour moi, certains appareils argentiques ne sont pas très gros et permettent donc de les transporter partout avec nous, ce qui est très pratique pour les voyages en avion par exemple et le fameux (trop) petit bagage en cabine.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur la série que tu as réalisée en compagnie de Slanelle ?

Suite à la possession du Petzval 85, j’ai eu envie de marquer le coup en photographiant une personne qui était capable de composer un univers avec moi. Une blogueuse mode pouvait être très intéressante car elle allait elle-même composer son look pour faire quelque chose d’harmonieux. J’ai pensé à Slanelle car je pense qu’elle se rapproche énormément des personnes que j’aime photographier. Elle a du caractère, elle est plutôt magnétique et surtout j’étais sûr que nos deux univers allaient très bien s’harmoniser. On a donc décidé de faire deux séries pour mettre en avant les caractéristiques du Petzval 85, une en extérieur avec un look outdoor et une seconde en studio avec un look un peu plus cosy.

Comment avez-vous construit ensemble cette série protéiforme ?

Nous nous sommes pas vraiment concertés. J’avais envie qu’il y ait une part de spontanéité. Je savais que nous allions shooter vers Porte Dorée, alors j’ai repéré des lieux autour pour la prise de vue en extérieure. C’est pour cela que nous nous sommes rendus à la Coulée Verte. J’avais envie de mettre en avant ses cheveux roux et sa coupe courte, les couleurs d’automne allaient être parfaites pour ça. Et le mur, je l’avais trouvé très graphique et j’étais sûr qu’on pouvait en tirer quelque chose. Nous nous sommes rencontrés avec Slanelle le jour de la prise de vue en compagnie de Sarah Da Silva, la maquilleuse pour ce shooting. J’avais déjà préparé le décor du studio avec les petits origamis et le courant est tout de suite bien passé. Elle attendait un colis de la marque TheWhitePepper et elle voulait le shooter avec moi suite à ma prise de contact avec elle. Je ne lui avais pas demandé de me décrire sa tenue car je voulais vraiment garder cette part de mystère de nos deux côtés, elle ne connaissait d’ailleurs pas non plus les décors que j’avais choisi. Puis finalement en prenant comme référence ses différents looks et pour sa part mon site internet, nos inconscients se sont bien trouvés car elle souhaitait pour sa tenue « spécial studio » faire quelque chose de très doux s’inspirant de « Pierrot La Lune » et c’était exactement ce que je cherchais aussi.

Quelles difficultés as-tu rencontrées quant au maniement de notre petit golden bolide, le Petzval 85 ?

Je ne suis pas un expert de la mise au point manuelle. Et là, je n’avais pas d’autres choix que de passer par là. Mais finalement, c’est très agréable de se concentrer sur la mise au point et de bien prendre son temps pour s’assurer qu’elle est bonne. Ça force à discuter avec le modèle en même temps pour ne pas qu’il ou elle s’impatiente, qu’il ou elle garde une pose un peu plus longtemps et ça ajoute je pense à la bonne harmonie de l’équipe.

Qu’est-ce que tu aimes chez cet objectif ?

Le flou bien évidemment ! Il est si particulier et c’est tellement agréable d’avoir ce rendu sans post-production particulière. Et puis changer les ouvertures manuellement à l’aide de petites languettes, c’est tout de même surprenant et ça donne du cachet à l’optique. La possibilité de créer soi-même ses propres ouvertures en fonction de la composition de l’image, ça aussi c’est un sérieux avantage !

Quelles ont été tes premières impressions quand tu as découvert le Petzval ?

J’avais tout de suite envie de le tester ! Et puis en doré, on ne peut pas le louper ! Ça dénote totalement des boitiers reflexs pro qui sont tout noirs.

Quels conseils donnerais-tu aux nouveaux, et on espère heureux !, propriétaires d’un Petzval ?

De bien le tester avant de se lancer dans une vraie prise de vue. De l’essayer pour du portrait, de la nature morte, etc. De voir ce qui se passe lorsque le sujet est bien centré dans l’image ou lorsqu’il est plutôt décalé. La prise en main est assez rapide mais c’est vrai que parfois le résultat est un peu surprenant. Mais ça, c’est ce qui fait le charme de Lomography, on est souvent agréablement surpris.

Si l’objectif devait être utilisé de manière improbable, à quoi le destinerais-tu ?

On enlève toutes les lentilles et on en fait un un magnifique support d’ampoule. Parfait pour une lampe moderne et design avec cette petite couleur dorée !

Ahah bonne idée ça ! As-tu des projets futurs artistiques dont tu aimerais nous parler ?

En ce moment je fais des petites vidéos promotionnelles pour de jeunes créateurs et c’est aussi quelque chose qui me plaît beaucoup. Et pourquoi pas utiliser le Petzval pour certaines images ? J’y pense particulièrement.

Un bon souvenir lié à la photographie que tu aimerais partager avec nous ?

Les projets communs avec d’autres photographes. C’est toujours très enrichissant de mélanger plusieurs pratiques photographiques pour former un résultat final cohérent. La photographie de mode et la photographie d’architecture. La photographie de mode et la photographie beaucoup plus spontanée. J’ai d’ailleurs peut être un ou deux projets prévus avec Marine Toux @wildhorses , mais ça, c’est encore un secret…

Merci William pour ton temps et cette superbe série !

écrit par mpflawer le 2015-12-10 dans #Gens #portrait #bokeh #paris #lomoamigo #petzval #slanelle

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