"Coney Island" réalisé par Jules Renault avec le LomoKino

Le photographe et réalisateur Jules Renault est très inspiré par la Street Culture, une influence que l'on retrouve dans ses travaux personnels comme dans ses publicités. L'artiste est également passionné par l'argentique, c'est pourquoi nous lui avons confié notre LomoKino. Il s'est rendu à Coney Island avec notre caméra argentique 35 mm et notre pellicule Lomography Color Negative 400 ISO pour nous livrer sa vision de cette célèbre plage. Jules a réalisé un film contemplatif qui nous donne une sensation de nostalgie renforcée par l'esthétique propre au LomoKino. Découvrez son court-métrage et rencontrez Jules grâce à notre interview :

Hello Jules et bienvenue sur le magazine Lomography ! Pourrais-tu te présenter à nos lecteurs ?

Hello Lomo ! Jules Renault, photographe et réalisateur, je vis à Paris.

Quelles sont tes sources d'inspirations ?

Je suis passionné de musique et de Street Culture, j'ai longtemps fait du roller street et c'est de là que j'ai commencé à faire de l'image.
Mes inspirations viennent beaucoup des clips Rap US de mon enfance avec des réalisateurs comme Hype Williams ou aujourd'hui Kahlil Joseph. En photo c'est les travaux de Jonathan Mannion, Estevan Oriol, Vivian Maier, Sally Mann et Brassaï et leurs façons de documenter leurs sujets qui me fascinent.

Quelle est la place des médiums analogiques dans ta pratique ?

Lorsque j'ai commencé à shooter pour la première fois en pellicule c'était avec le Lubitel 166+. La "contrainte" des réglages précis du boîtier et le coût de la pellicule te pousse à beaucoup réfléchir sur ta prise de vue. J'ai trouvé ça passionnant et cet exercice m'a énormément nourri en vidéo que ce soit pour la Pub ou le clip. J'ai toujours une passion pour le look nostalgique de l'image et le côté ultra organique des lumières. J'ai beaucoup bossé en Super 8 par la suite.

Tu es parti filmer Coney Island avec le LomoKino, qu'est-ce que représente ce lieu pour toi ?

Je vais souvent à NY et je trouve que Coney Island est un passage obligatoire pour le simple fait que tu peux respirer un moment à l'abri de l’hyperactivité de la ville.
Pour moi Coney Island c'est l'imagerie de Darren Aronofsky dans "Requiem for a Dream" ou la récente cover "Gorilla Monsoon" de Nems, c'est quand le village est fermé qu'il se transforme en ghost town. J'adore aller là-bas quand c'est totalement vide et prendre le temps de voir cette multitude d'architectures et ce mélange d'époques que l'on retrouve dans les attractions vintage.

"Coney Island" de Jules Renault tourné avec le LomoKino et la Lomography Color Negative 400 35 mm :

Comment est-ce que le LomoKino t'a aidé à parler de Coney Island et des sentiments que cet endroit te procurent ?

Pour dire vrai je ne pouvais pas trouver mieux haha ! Le LomoKino est un concept visuel à lui tout seul, le fait d'avoir un format type cinemascope, d'avoir une saccade de l'image et un rendu très ruff sur l'image permet de vraiment retranscrire cette idée de nostalgie et de ville abandonnée, comme une sorte de souvenir imagé en fait.

Peux-tu nous en dire plus sur le tournage ? Des anecdotes à partager avec nous ?

J'ai shooté ce petit film l'été dernier. J'étais à NY pour un shoot photo et j'ai profité de la semaine pour passer une journée à Coney Island avec mon assistant Kern Degrace et mon Lomokino. C'était assez bizarre pour moi d'avoir seulement ce petit boîtier sur moi, tout léger ! On s'est baladé et à la fin de chaque prises, Kern enregistrait le son d'ambiance afin d'alimenter mon film et donner plus de "relief" à l'image du Lomokino. Je suis assez addict de film et mon frigo est toujours plein de pellicules en tout genre. Le Lomokino consomme beaucoup de films si on actionne la manivelle comme un taré, chose que j'ai faite ! Kern transportait un sac à dos constamment ouvert avec une bonne cinquantaine de films Color Negative 400 ISO. C'était très pratique, je charge, je tourne, je jette, je pioche dans le sac !

Et sur tes techniques de montage pour ce court-métrage ?

C'est là que j'ai trouvé le process vraiment intéressant !
J'ai récupéré les scans photo du laboratoire et les ai assemblés un par un, image par image, plan par plan sur ma timeline de montage. Tu te rends compte en laboratoire que la cadence de rotation de manivelle du Lomokino a un impact sur le nombre de prises et l'espacement de celles-ci sur un film 35mm. Ce qui donne plein d'éléments aléatoires, et des erreurs qui, au final, sont les éléments que je recherche.
Chaque photo dure 4 images à 25 images par secondes. Le titre de début est écrit à la main image par image à même la pellicule que j'ai ensuite re-scannée.
Le tout donne un rendu très original.

Si le LomoKino pouvait être utilisé par le réalisateur de ton choix, qui choisirais-tu ?

Je serais intéressé de voir ce que donne Kahlil Joseph avec ce boîtier, c'est un réalisateur qui n'a pas peur de mixer les formats dans ses œuvres.

Quels sont tes projets à venir ?

Je travaille depuis quelque mois sur ma première expo photo "Crown Heights" que j'ai shooté à NY essentiellement en film N&B périmé.
Je prends mon temps car j'ai envie de faire ça bien, je pense exposer courant été 2020, j'ai hâte !
Sinon plein de projets de films pub de plus en plus intéressants et un documentaire en court d'écriture.

Merci Lomo pour l'invitation ! J'ai adoré créer ce petit film avec ce boîtier.

Découvrez le travail de Jules Renault sur son site et suivez le sur Instagram.

Retrouvez le LomoKino et la pellicule Lomography Color Negative 400 ISO 35 mm sur notre boutique en ligne.

écrit par florinegarcin le 2020-02-28 dans #vidéos #coney-island #color-negative-400 #lomokino #jules-renault