Yayoshka Porché x Nola Cherri : "Ktipiti" réalisé avec le Lomokino

Nola Cherri, à ne pas confondre avec son homonyme américain Nola Darling, et Yayoshka Porché sont deux jeunes artistes multi-disciplinaires aux univers aussi différents que complémentaires.

Pour cette création, Yayoshka a mêlé plusieurs médias, dont des extraits filmés au LomoKino, et Nola a composé un morceau spécialement pour l'occasion.

Découvrez "Ktipiti" ci-dessous. Rendez-vous quelques plus minutes plus tard pour lire leur interview !


Hello Nola et Yayoshka ! Nous sommes heureux de vous accueillir sur le Magazine Lomography. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

YP : Bonjour, merci de nous accueillir dans votre média ! Je m’appelle Yayoshka Porché, je suis jeune artiste autodidacte et pluridisciplinaire, mes principaux médias sont la photo, la vidéo et la peinture. Je suis très active dans le milieu féministe et queer, je considère alors mon art comme engagé dans ces domaines là.

NC : Bonjour, je m’appelle Nola Cherri, je suis une jeune artiste de la scène underground parisienne. J’ai travaillé avec beaucoup de collectifs d’artistes qui opèrent aussi bien sur la scène musicale que plastique. Avant de faire de la musique j’étais illustratrice à mon compte. Mon univers oscille entre la soul, la trap et une touche de chillwave : j’aime l’appeler l’HybridSoul.

Comment vous êtes-vous rencontrées ?

YP : Notre vraie rencontre s’est faite un matin de l’été 2017 et ça a tout de suite accroché. On s’est vite accordées sur pas mal de choses et le contact s’est fait super naturellement. C’est tout aussi naturellement qu’on a commencé à bosser ensemble. Nola m’inspire énormément et je suis ravie d’avoir pu bosser sur un projet vidéo qui met tout son art en scène (prod, voix, illustration).

NC : On s’est rencontrées via des amis communs. Et suite à une discussion portée sur la question de ce qu’est être une femme et artiste de nos jours, on s’est beaucoup entendues. Est venue ensuite la question de la collaboration. On a commencé avec des photos, Yayoshka est la première photographe avec qui j’ai travaillé. Elle a tout de suite su me mettre à l’aise et montrer mon identité en tant que jeune artiste.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

YP : Les femmes et le queer dans la globalité. C’est au moment où je me suis investie personnellement dans ces causes que mon art a considérablement évolué sur tout point de vue. Pour citer quelques artistes, je dirai Nan Goldin et Robbert Mapplethorpe pour la photo. Schiele, Klimt, Caravage et Khalo pour la peinture. Patti Smith, pour son écriture et Florence and The Machine pour son court métrage « The Odyssey » réalisé par Vincent Haycock. Je citerais aussi mon frère, Léonard Porché, mon ami, Cédric Jereb et mon amour, Lea Fernandes qui sont une source d’inspiration au quotidien. Pour finir, ma maman, Catherine Léveillé-Porché qui m’a donné envie de guérir les gens avec mon art comme elle le fait avec le sien, la danse. Je vous invite à aller voir le reportage « Alors on danse » réalisé par Jacques Navarro Rovira.

NC : Je suis inconsciemment très attirée par tout ce qui tourne autours des femmes. Si elles ne sont pas les autrices, elles en sont les muses. J’ai été bercé au Zap Mama. La filmographie de Spike Lee me parle évidemment beaucoup. J’ai pour bible « Ain’t I a Woman » de Bell Hooks. Et mon héritage culturel entre la France et l’Afrique m’est aussi très cher. J’aime le bon vin et les bananes plantains.

Extrait de "Ktipiti" réalisé avec le LomoKino.

Le film expérimental que vous présentez est constitué de différents médiums : de l’argentique (Lomokino et photos), du numérique, du dessin et même de la musique. Pouvez-vous nous en dire plus ?

YP : J’aime épuiser mon sujet dans toutes ses formes, il était important pour moi que la vidéo soit aussi une création de Nola. C’est pour ça que j’ai récupéré ses dessins pour les incorporer dedans. C’est elle qui m’a proposé sa prod que j’ai tout de suite adoré, ça changeait un peu de ce qu’elle faisait d’habitude mais ça reflétait très bien son identité. J’ai moi-même incorporé de la photo à la vidéo et justement le Lomokino est un appareil qui se prête parfaitement au jeu.

NC : Je travaille depuis peu la production et je tenais à montrer ma propre identité dans ce projet en apportant une création musicale entièrement composée. Le but n’étant pas de proposer un contenu parfait mais de s’exprimer. Oser créer sans techniques. L’idée d’incorporer mes dessins dans le film vient de Yayoshka. Une pluridisciplinarité que nous partageons, qui est finalement plus un besoin qu’autre chose. Que ce soit via la musique, les arts plastiques, la photo, la vidéo etc.

Aviez-vous déjà réalisé ou/et figuré dans un film shooté à l’argentique ?

YP : C’est la première fois que je réalise une vidéo avec de la photo argentique dedans et je suis conquise !

NC : C’est ma toute première fois. Je suis devant la caméra, ce qui n’est pas un exercice facile non plus. Mais comme mentionné plus haut, c’est toujours un plaisir de travailler avec Yayoshka.

Yayoshka, qu'est-ce que tu as pensé du LomoKino ? Des conseils pour son utilisation ?

C’est un super compromis pour ajouter de la photo argentique à la vidéo. J’ai beaucoup aimé le format que j’ai pu travailler durant le montage. C’est un appareil super simple d’utilisation et j’ai été ravie du rendu final. Pour les quelques conseils, si vous shootez en studio, ne faites pas main basse sur la lumière et optez plutôt pour un film avec un ISO 400, voire 800 pour être tranquille. J’ai personnellement préféré le mettre sur un trépied pour être le plus stable possible et garder un bon cadrage.

Une anecdote de tournage à partager avec nous ?

YP : Je dirai le moment où Nola a renversé son verre d’eau sur la peinture qu’elle était en train de produire au sol alors que j’étais en train de la filmer, il y en avait partout et ça a un peu bavé mais on s’est bien marré !

NC : Une anecdote, je n'en ai pas. Par contre, ce n'est pas une anecdote, plutôt une leçon. Partir en tournage sans autorisation de tournage, c'est comme se laisser porter par le vent. Tu ne sais pas où cela te mène. On fait face à des situations plutôt cocasses, je trouve ça cool.

Extrait de "Ktipiti" réalisé avec le LomoKino.

Si le LomoKino pouvait être utilisé par le réalisateur ou l’artiste de votre choix, qui choisiriez-vous ?

YP : J’aimerais bien voir mon frère, Léonard Porché, l’utiliser dans une de ses vidéos “arty” ou Patti Smith pour qu’elle en fasse un post Instagram avec un petit poème dessous.

NC : Il y a ce film iranien très beau, « Facing Mirrors », qui m'a marqué par son histoire et son esthétique de la réalisatrice iranienne, Negar Azarbayjani. Je trouve son regard magnifique, c'est la réalisatrice à laquelle je pense.

Quels sont vos projets pour 2019 ? Un autre collaboration peut-être ?

YP : 2019 est l’année où j’espère pouvoir clôturer mon projet « Qu’ouïr » ! J’ai pas mal de projets avec mon amour, Léa Fernandes, qu’on espère sortir cette année aussi. Je vais me consacrer un peu plus à la peinture et la sculpture, car j’aimerais évoluer dans ce domaine là. Je pense que 2019 sera dans la continuité de 2018, une année d’apprentissage et d’évolution dans mes créations.

NC : L’année 2019 à mes yeux, c’est la sortie de mon EP « These Associations », ce sont des scènes, des rencontres et le commencement d’un deuxième projet musical. Quant aux collaborations, je suis en train de réfléchir à un vidéo clip tourné à l’argentique également, mettant en scène un de mes morceaux, avec la réalisatrice Emilie Lesgourgues qui a sorti son premier court métrage « Drifted ».


Merci à Yayoshka et Nola pour leur créativité !

Retrouvez toute l'actualité de Yayoshka Porché sur Instagram et sur son site et celle de Nola Cherri sur Instagram, Facebook et Soundcloud.

Nola vous donne rendez-vous le 4 avril à 18h30 à l' Echo-musée au 21 Rue Cave, 75018 Paris pour la release party de son EP « These Associations » ! Plus d'informations ici.

écrit par Lea Fernandes le 2019-03-13 dans #Gens #vidéos #people #lomokino #yayoska-porche #nola-cherri

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