Rendez-vous avec Agathe Rousselle et ses photographies instantanées

Agathe Rousselle, jeune artiste aux multiples facettes installée à Paris, est co-fondatrice de Peach Magazine, auteur de I Ditched Class And I Took A Bath et fan de Nick Cave. Elle signe cette série photographique réalisée avec le Lomo'Instant Automat Glass aux inspirations warholiennes. Rencontre avec l'artiste.

Coucou Agathe ! Peux-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?

Salut ! Je suis artiste, j’aime Nick Cave et Roland Barthes, Tilda Swinton, Morrissey et Arthur Russell. Je fais des photos, de la broderie et j’écris un peu aussi.

Quelle est ton histoire avec la photographie ?

De mémoire, ça m’a toujours plu. Pour mes 18 ans mon père m’a offert un reflex Canon et j’ai fait des tonnes et des tonnes de photos. J’ai pas mal travaillé comme mannequin, alors à force d’être de l’autre côté on observe et ça donne envie ! Je me suis acheté des tas de jetables avant de me décider à m’acheter un petit Olympus mjiu2, je suis plus à l’aise et je préfère la démarche de l'argentique.

D’autres projets que tu mènes en ce moment ?

Je travaille sur une série d’éditos dont le premier paraîtra très bientôt. J’ai aussi sorti mon premier livre paru chez Ceiba Editions, I Ditched Class And I Took A Bath.

Parle-nous un peu sur cette série, quelles ont été tes inspirations pour le shooting ?

Je pensais depuis longtemps à maquiller un peu Virgile, mon compagnon, qui a ce quelque chose de féminin et que je voulais exploiter. Le format instantané du Lomo’Instant Automat Glass m’a rappelé les auto-portrait travestis d’Andy Warhol, alors cette collaboration avec Lomo c’était l’occasion rêvée pour enfin réaliser ce shoot.

Si tu devais nous mettre une musique pour lire ton interview et contempler tes photos :

Et si tu devais mettre une bande originale à ton quotidien ?

En ce moment ça serait This Old Dog de Mac Demarco, parce qu’il fait beau et que ça va bien.

Nous sommes habitué(e)s à voir sur les shootings un modèle standard de beauté genré et des rôles souvent prédéterminés. Cette frontière entre les genres est effacée dans ta série. Quelle est ta posture sur cette question ?

Me faisant appeler « jeune homme » depuis l’adolescence, les limites du genre m’intéressent depuis toujours. Je trouve amusant de naviguer entre les éléments qui conditionnent le genre dans une société hétéronormée et normative. L’idée que les poils et les muscles font un homme et que les cheveux longs et les ongles faits définissent une femme m’a toujours semblé absurde. La virilité comme la féminité sont des notions absolument physiologiques ou totalement subjectives si on se place au plan symbolique. Jouer avec les symboles et déplacer ces notions est une source de créativité quasi inépuisable !

Des photographes ou des artistes qui ont marqué ton œuvre et ta vision du monde ?

Les expressionnistes et les romantiques en général m’ont beaucoup marquée. Les images de Nan Goldin, Joseph Szabo ou Marc Cohen sont bien installées dans ma mémoire parce qu’elles racontent des choses, des sentiments et donnent beaucoup d’émotions.

Un livre que tu conseillerais :

Je viens de finir Ask The Dust de John Fante, c’était sublime.

Raconte-nous comment a été ton expérience avec le Lomo’Instant Automat Glass : tu as testé pas mal d’options créatives avec !

J’ai mis un peu de temps à tester les différentes options et la réaction à la lumière. Après quelques gros échecs j’ai trouvé ce qui me plaisait le plus, notamment l’utilisation des petits filtres de couleurs et la double exposition. Le format instantané m’a permis d’ajuster et de rectifier le tir photo après photo, c’était une démarche vraiment différente, hyper intéressante et créative.

As-tu des conseils à donner quant à son utilisation ?

Prenez votre temps !

Des projets à venir ?

Je vais aller à la rencontre de femmes artistes dont j’aime le travail, les interroger sur leur art et les prendre en photos. C’est dans la continuité de ce que j’ai fait avec PEACH, un fanzine papier qui ne publie que des femmes, ça me tient beaucoup à coeur.

Merci beaucoup Agathe !

Pour suivre Agathe, rendez-vous sur son site web ou son compte Instagram .

écrit par Maria Teresa Neira le 2017-06-01 dans #Gens #vidéos

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