De la magie, du mystère et des doubles expositions - un moment avec Kimberly Seabury

La photographe américaine Kimberly Seabury est devenue maître dans l'art de la double exposition. Découvrez son univers et ses inspirations dans cette interview inspirante et inspirée.

© Kimberly Seabury

Hello Kimberly ! Bienvenue sur le magazine Lomography ! Peux-tu te présenter à la communauté ?

Coucou Lomo ! Je m'appelle Kimberly Seabury, je suis photographe et je travaille à l'argentique. J'ai 29 ans, et j'habite à l'heure actuelle à Salen, dans l'Oregon. Je viens de Santa Maria en Californie. J'ai aussi travaillé en tant que techicienne de la photographie pour Photovision, donc même si je ne fais pas de photos, je m'occupe toujours du traitement des images.

Que fais-tu Kimberly lorsque tu ne prends pas de photo ?

Je bois du whisky, je regarde "Frasier" et je suis constamment en mouvement. Lorsque je ne prends pas de photos pour le travail, je me balade et je passe du temps avec mes amis.

© Kimberly Seabury

C'est quoi ton histoire avec la photographie.

La première fois que j'ai commencé à me considérer comme photographe, je devais avoir 8 ans. Nous étions en voiture pour un long trajet avec mon père et mes frères et soeurs. Il a commencé à nous dire qu'un jour, la technologie aurait atteint de tels sommets qu'on en viendrait à mettre des lentilles spéciales de contact qui nous permettraient de prendre des photos en un clin d'oeil. Depuis ce jour, je fais comme si je portais ces lentilles et chaque fois que je vois quelque chose de spécial ou de tout simplement beau, je cligne des yeux et j'imprime cette image mentale et imaginaire.

Revenons à la Kimberly de 16 ans. Celle qui piquait l'appareil point-and-shoot de son père lorsqu'il ne la regardait pas. J'ai été une jeune fille très mélancolique et c'était une façon de créer ma propre version de la beauté quand je n'arrivais pas à la trouver dans mon fort intérieur. J'ai appris à prendre des photos, mais c'est à la fin de la vingtaine que je me suis intéressée à la photo argentique. J'ai pris des cours dans un collège communautaire et je suis tombée amoureuse de la pellicule. Je n'ai plus jamais touché à un numérique par la suite. Cette année, j'ai été invitée à assister un professeur dans le même cours que j'ai moi-même suivi.

© Kimberly Seabury

Comment définirais-tu la photographie ?

Je n'aime pas vraiment le mot "définir" parce qu'il est un peu trop permanent pour moi et je peux changer rapidement d'avis. Si je devais essayer de résumer ce que signifie pour moi la photographie, je dirais qu'il s'agit d'un processus, d'une tentative de capturer les moments les plus précieux avant qu'ils ne s'évanouissent. C'est retenir à jamais une émotion, la figer sur un négatif qui sera toujours là, me ramenant à un instant donné du passé.

Dans quelle mesure les photos que tu réalises dans le cadre de ton travail diffèrent-elles avec ton boulot perso ?

Je ne suis pas sûre qu'elles soient si différentes. En tout cas, je prends du plaisir à chaque fois. Je pense que j'ai plus de contrôle créatif dans mes projets personnels. De la tenue au maquillage en passant par le lieu ou le modèle, je peux TOUT décider. Mais parfois c'est sympa aussi d'arriver et de devoir faire les photos uniquement.

© Kimberly Seabury

Dans quels environnements et avec qui/quoi te sens-tu le mieux ?

Avec la Nature. La pellicule. Les femmes. La magie.

Ton sujet photographique préféré ? Où puises-tu ton inspiration ? Qu'est-ce qui nourrit ta créativité ?

Mon sujet préféré ? La nature. Ça semble évident. Je puise mon inspiration dans les films, mes rêves, la musique et ma propre imagination. D'une manière générale, ce qui nourrit ma créativité provient de l'espoir d'être un jour meilleure que je ne le suis aujourd'hui. J'essaye constamment de me dépasser, ça m'aide à mettre davantage d'énergie dans mes photos. Et je me renouvèle.

© Kimberly Seabury

Tes doubles expositions sont incroyables. Comment et quand choisis-tu d'adopter cette technique ?

Je n'y pense pas vraiment. J'aime juste expérimenter constamment de nouvelles manières de prendre des photos. Je me débrouille plutôt bien et je continue sans cesse de pratiquer. J'aime incorporer cette technique dans mes images pour leur donner une dimension artistique.

Selon toi, en quoi une exposition multiple se distingue-t-elle d'une photo normale ?

Personnellement, j'aime capturé l'âme de mes modèles en conservant tout de même une part de mystère. J'essaye toujours de donner à mes doubles expositions un aspect fantomatique.

© Kimberly Seabury

Une formule que tu suis à chaque fois dans ton processus créatif ?

Pas vraiment. J'aime faire la connaissance de mon/ma modèle avant la séance, de sorte que je peux les montrer sous leur vrai visage et montrer leur force. Il n'y a rien de pire que de donner une image faussée d'une personne.

Comment arrives-tu à détendre tes modèles pendant un shooting ?

J'essaye de les faire sourire et je leur dis que je ne posterai jamais une mauvaise image d'eux. Ils se sentent mieux après. Parfois je mets un peu de musique.

Quelle serait ta destination de rêve pour faire des photos ?

N'importe quel endroit qui a un petit air magique ou tout droit sorti d'un conte de fées. L'Islande, ça serait fantastique. Mais je pense qu'il existe beaucoup d'endroits fantastiques quand on sait chercher. La recherche de thèmes et de personnes différents permet de se renouveler.

© Kimberly Seabury

Comment décrirais-tu ton style en cinq mots ?

Fantaisiste, mystérieux, audacieux, imaginaire, magique.

© Kimberly Seabury

Quel appareil/pellicule/accessoire utilises-tu ?

Je n'ai pas de vraie préférence en ce qui concerne le type de pellicule. Je sais quel film utiliser en fonction des conditions. La plupart du temps, j'ai toujours avec moi des pellicules 400, 160, et Fuji 400h. J'utilise actuellement les Mamiya 645 pro TL, Canon 1v et quelques appareils vintage.

© Kimberly Seabury

Avec qui aimerais-tu collaborer ?

Un corbeau, un loup ou une licorne.

© Kimberly Seabury

Si tu n'étais pas photographe, quel métier ferais-tu ?

Je serais probablement acupunctrice parce que j'adore la médecine alternative. J'aime tout ce qui touche à la spiritualité et tout ce qui vient ouvrir votre esprit à un champ des possibles.

Qu'est-ce que tu aimerais que tes spectateurs ramènent chez eux après avoir vu tes photos ?

J'aimerais qu'ils soient inspirés par les royaumes que je construis, mais que ça viennent aussi de leur propre imagination. J'aimerais qu'ils ressentent cette sensibilité fantaisiste qui émane de mes photos. J'aimerais les amener dans un autre monde, qu'ils se sentent bien. Même pendant une minute.

Un dernier mot ?

Prenez des photos pour VOUS, et pour personne d'autre.


Pour en savoir plus, consultez son site web and Instagram.

écrit par cheeo le 2017-05-21 dans #news #Gens

Les articles les plus captivants