Community Amigo : fredhenry

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La famille des Community Amigos s'agrandit avec l'arrivée de Fred !

Nom : Fred Henry
LomoHome : @fredhenry
Ville : Annecy
Âge : 30

Salut Fred ! Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur toi ?

Salut ! Mon pseudonyme est Fred Henry. C’est le nom du personnage principal de l’ Adieu aux Armes, un roman d’Hemingway que j’ai adoré. J’ai 30 ans et je suis psychologue dans la région d’Annecy en Haute-Savoie. J’ai une femme formidable et un petit garçon qui l’est tout autant. J’aime être avec ma famille, mes potes et j’aime la nature haut-Savoyarde. La base quoi ! Et le foot aussi. Bien sûr.

Depuis combien de temps es-tu Lomographe ?

Depuis Noël 2012 très exactement. A l’époque je photographiais les tags, les graffs et les fresques vus sur les murs de Lyon, au fil de mes déambulations dans cette ville où je me déplaçais beaucoup à pieds à l’époque où j’étais étudiant. J’avais plaisir à prendre ces photos avec l’appareil tout naze de mon téléphone portable. Je me disais que le fait que le rendu final ne soit pas forcement beau, ça reflétait la saleté de l’environnement dans lequel étaient ces œuvres de street-art: la saleté des rues de la ville en fait.
Arrive donc Noël et ma sœur qui m’offre un DianaF+ en me disant « Tu pourras prendre tes tags avec ! ». Je n’ai finalement pris que très peu de tags avec cet appareil, mais il a ouvert tout un champ de possible pour moi.

Quels sont les appareils photo que tu possèdes ?

Le Diana f+ donc, un Canonet ql17, un canon EOS100, deux vieux Polaroïd et un Fuji instax mini7S que ma femme a ramené d’un voyage en Chine en 2013.

Peux-tu nous raconter ton expérience avec eux ?

J’aime l’objet, sentir le poids de l’appareil, les matières qui le compose. Je m’éclate avec le numérique, comme le fait de faire des photos sous l’eau avec une GoPro ou de pouvoir partager les photos de mon smartphone avec des amis et la famille. Mais il y a pour moi, moins d’émotion dans le rapport à l’image que lorsque que j’utilise ces appareils argentiques, où il est plus question de capter un instant particulier, une atmosphère ou encore une sensation. Et quand cela est conjugué avec un travail sur la matière, c'est-à-dire jouer avec les réglages, la prise de vue, le grain, et avec, la sensation induite par le fait de ne pas voir immédiatement le rendu, qui est lui sur papier palpable, et bien je trouve qu’il y a beaucoup d’affect avec l’utilisation de ces appareils.

Quel est ton appareil Lomography préféré ? Pourquoi ?

Le Dianaf+. Parce que ça a été mon premier appareil argentique, mais également parce que c’est lui qui me fait vivre le plus d’émotion justement. Combien de fois j’ai ragé en recevant le tirage d’une pellicule complètement raté ? Combien de fois le rendu n’avait rien à voir avec ce que j’ai voulu faire ? Combien de fois le déclencheur s’est actionné tout seul dans mon sac à dos ? Combien de fois j’ai eu des clichés doublement exposés par erreur ?

Mais aussi combien de fois j’ai été enthousiasmé par ce qui pouvait ressortir de cet appareil ? Des clichés super que j’avais oubliés avoir pris, des atmosphères incroyables, le vignettage, etc. On est jamais sur de rien avec cet appareil, mais cette incertitude est très ludique, c’est du jeu.

A ton avis, pourquoi on continue de faire de l’argentique ?

Au-delà de l’aspect nostalgique, je pense tout d’abord que la photo argentique vient faire appel à la sensualité et à la sensorialité. C'est-à-dire le fait de pouvoir toucher l’objet, le sentir entre ses mains, le manipuler. Cela apporte un plus en terme de plaisir. Peut-être est-ce aussi un besoin de retour à l’objet réel quand aujourd’hui le monde se dématérialise. Selon moi, c’est la même choses pour les personnes qui achètent des livres et n’imagine pas lire sur une liseuse, ou encore les amateurs de musique qui achètent et (ré)écoutent des vinyles.

Ensuite, lorsqu’on dit « faire une photo », le « faire » sous-entend le fait de fabriquer, de concevoir. Cela implique d’élaborer une réflexion sur ce que l’on veut produire et comment l’on va s’y prendre. Cet aspect est au premier plan dans la photo argentique. D’autant plus que le cliché s’imprime sur la pellicule, il y a un aspect définitif, irréversible. D’ailleurs j’ai beaucoup de mal à faire comprendre à mes neveux (qui ont une dizaine d’année), ce qu’est la photo argentique. Lorsque je les photographie, ils se précipitent vers moi et me demande de leur montrer la photo. Et bien, non, il faut attendre. On sort de l’instantané, c’est une temporalité autre. Et j’ai l’impression qu’ils prennent plus de plaisir lorsque je leur montre la photo des semaines plus tard. Ils s’amusent de se voir sur papier, de repenser à quand la photo à été prise, à ce que l’on avait fait ce jour là.

A l’heure actuelle on n’a peut-être jamais autant prit de photographies, on a des cartes SD, des disques durs, remplis de milliers de photos qu’on ne triera peut-être jamais, qu’on ne regardera peut-être jamais. L’argentique à quelque choses de plus rare qui en fait sa valeur. D’ailleurs une photo numérique on peut la partager, mais le cliché argentique se donne, c’est un cadeau.

Quels sont les endroits que tu aimes photographier ?

Le lac d’Annecy. Parce que les saisons en transforme l’atmosphère, parce que chaque jour il a une couleur différente. A part cela, rien de particulier, j’essaye d’avoir un appareil toujours avec moi que je sois à pied, en voiture… Lorsque quelque chose m’interpelle ; un paysage, une situation, un animal, ou la couleur particulière d’un arbre, du ciel… j’essaye de m’arrêter et de photographier. Je suis un opportuniste.

Tu peux nous parler des photos que tu as choisi de nous montrer ?

La photo prise du quai de Saône, à Lyon, la nuit, reflète bien pour moi la philosophie Lomography. J’arpentais le centre ville une nuit, avec l’atmosphère particulière qu’elle confère à la ville, puis j’ai vu que les quais étaient à moitiés inondés. Cela a attiré mon attention alors j’y suis allé et je me suis dit que si je posais le Diana par terre on pourrait croire qu’il flotte à la surface de l’eau, et j’ai appuyé plusieurs secondes sur le déclencheurs pour capter les lumières de la ville. J’ai simplement essayé des trucs, librement, et c’était ma toute première pellicule, et parce que c’était la première, ma démarche ne sera peut être plus jamais aussi insouciante. Au développement j’étais très content du résultat alors que je ne savais pas du tout à quoi m’attendre.

La photo du ponton a aussi été prise avec le Diana, c’est le lac d’Annecy. Je me baladais et en passant devant, l’image m’a plu, alors je l’ai photographiée. Puis j’avais complètement oublié ce cliché, et lorsque j’ai eu le tirage, j’ai même eu du mal à me rappeler de quand j’avais bien pu prendre cette photo. Le Diana permet ce genre d’émotion.

La photo du garçon qui joue c’est avec le Diana aussi. J’adore cette photo mais il y a une double exposition que je ne m’explique pas ! Il y a comme des rayures dans le ciel, pourtant j’ai trouvé un système efficace pour que le déclencheur ne s’active pas tout seul. Je soupçonne mes neveux d’avoir joué avec parce que ces rayures ressemblent quand même beaucoup à celles des rideaux du salon !

Puis une photo prise avec le Canon EOS100, celles des vaches. C’est sur la route du travail. Ces vaches doivent voir des centaines de voitures défiler devant elles chaque jour, alors elles semblaient étonnées de voir quelqu’un s’arrêter et s’approcher. Je crois même qu’elles étaient contentes que quelqu’un s’intéresse à elles, contentes d’être prises en photo ! La lumière reflète bien cette ambiance particulière du petit matin, l’hiver, sur la route du travail…

Les dernières photos ont été prises avec un canonet ql17 que j’ai négocié sur internet. C’est la première fois que je m’en servais cet été en Tunisie. La ville de Bizerte est magnifique, la lumière est super. A l’arrière plan de certains clichés l’image est parfois dissolue de telle manière que l’on pourrait croire que cela à été peint. J’aime énormément cet aspect presque irréel que ça donne à l’image. C’est le cas sur l’instax aussi.

Les autres photos font parties de mes préférées !

Des LomoHomes que tu aimes suivre ?

J’avoue ne pas suivre beaucoup de LomoHomes encore, je suis plus à naviguer un peu au hasard, de photo en photo. @roundmidnight fait exception puisque j’aime suivre son travail. J’aime beaucoup l’ambiance de ses photos, je me retrouve dans beaucoup d'entre elles.

Merci Fred !

écrit par Théo Depoix-Tuikalepa le 2016-10-07 dans

2 commentaires

  1. roundmidnight
    roundmidnight ·

    Belle interview… Content d'en savoir plus sur toi et tes photos. Et merci de citer mon lomohome. Moi aussi, par ailleurs, j'aime beaucoup tes images et ton univers...

  2. frenchyfyl
    frenchyfyl ·

    Bienvenue !

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