Entre passé et présent : Lucie Sassiat explore Ker Marie avec le Lomo'Instant Wide

Pour son projet photographique Ker Marie, Lucie Sassiat part à la découverte d’une maison abandonnée habitée de souvenirs, au milieu du paysage sauvage breton. Elle nous parle de son projet et nous livre ses impressions sur le Lomo'Instant Wide.


Photo : Lucie Sassiat

Bonjour Lucie, est-ce que tu peux te présenter à la communauté ?

Je m’appelle Lucie, je suis photographe depuis près de 6 ans. Originaire de Bretagne, je travaille aujourd’hui principalement à Paris.

Quelle est ton histoire avec la photographie ?

C’est un art et un métier auxquels je me suis formée toute seule, par passion. A 25 ans, je décide de m’y consacrer entièrement: je quitte mon job d’assistante de production dans l’audiovisuel, je me lance dans une pratique quotidienne, je développe ce qui existait à l’état de désir. Je suis une complète autodidacte, ce qui me pousse à ne jamais me reposer sur mes acquis et à être en perpétuelle recherche. C’est d’abord en Bretagne que je puise mon inspiration; mais pas seulement, puisque j’ai la chance de beaucoup voyager Je travaille en numérique ou en argentique, en fonction des projets.

Photos : Lucie Sassiat

Peux-tu nous parler de tes inspirations et partager avec nous des coups de cœur ?

Mes coups de cœur les plus récents, ils sont liés à la phase de préparation et de documentation qui a précédé la réalisation de Ker Marie, mon tout dernier projet photographique. Je me suis beaucoup intéressée au travail de Franscesca Woodman que j’ai découvert au FOAM à Amsterdam en février (en ce moment exposée à la fondation Henri Cartier-Bresson jusqu’au 31 juillet ). Sa recherche sur le corps, ses auto-portraits, m’ont beaucoup inspirée pour le travail avec la modèle sur le projet Ker Marie ainsi que sur la mise en scène du corps dans un espace vide.

Pourrais-tu nous parler de ton projet Ker Marie et nous raconter la genèse du
projet ?

Ker Marie, c’est la collaboration d’une équipe de 8 femmes autour d’une série photographique. Le point de départ a été une maison de famille, proche de l’endroit où j’ai grandi, sur la presqu’île de Rhuys. Elle est le sujet, le cœur du projet. Confusément, je distingue une sorte de logique qui me pousse d’abord vers un lieu, que je refuse de traiter comme un décor, avec lequel j’entretiens toujours des relations un peu obscures, que je tente de rendre plus claires, d’une certaine façon, comme pour la série Itinéraires d’un Enfant Fantôme, exposée à Paris en avril 2014. Ma modèle y entre en éclaireur, je me mets à la suivre.

Photo : Lucie Sassiat

Et nous en dire plus sur le thème que tu as choisi d’explorer avec la série ?

Cette série relate la beauté d’une femme et sa fragilité dans son univers. Les thèmes de la colère, de la peur, de l’ennui, de la joie et de l’excitation sont explorés dans cette série. Chacune des pièces de Ker Marie représente un état de Marion ma modèle, elle évolue dans cette maison comme dans sa tête. La ritualisation du quotidien dans un univers ni vivant ni mort.

Quelles difficultés as-tu rencontrées dans la gestion de ce projet ? Des astuces à donner aux photographes qui souhaitent se lancer dans l’aventure crowfunding ?

J’ai immensément appris de cette expérience tant d’un point vue artistique qu’humain. Quand on est à la tête d’un projet il ne faut jamais perdre son objectif de vue, qui est la réussite des images que l’on a à l’esprit. Ce n’est pas une question d’ego mais de traduction, il s’agit d’aller au bout de son histoire artistique. Tout mettre en œuvre pour concrétiser le projet.

Je conseille à tous les créatifs qui veulent se lancer dans le crowdfunding de vraiment bétonner le dossier et bien détailler les besoins réels. Il faut vraiment donner envie au public de soutenir le projet, cela créé une communauté et donne beaucoup d’élan à l’équipe.

Photos : Lucie Sassiat

Parle-nous de cette maison. Comment as-tu réussi à la dénicher ?

Ker Marie, c’est une maison que j’ai découverte en juin 2011 à la suite d’une sortie repérages pour une autre série photographique. La maison se situe dans le Morbihan face à la mer en Bretagne, terre de jeu de notre enfance.

Ce n’est qu’à l’hiver 2015 que nous avons tenté de joindre les propriétaires. Nous avons fait la connaissance de leur petit-fils, qui nous a gentiment ouvert les portes du royaume de Ker Marie. Une incroyable découverte. Nous avons tout de suite été inspirées par la puissance des lieux.

D’abord le jardin, rempli d’arbres centenaires, certains déracinés, couchés. Les cimes jusqu’aux cieux bleus. Des herbes hautes vertes. Une nature presque sauvage dans un parc de 7 hectares. Ensuite, la maison, qui recèle ses secrets, ses souvenirs, son architecture et la trace du passage de tous ses habitants/personnages.

Photo : Lucie Sassiat

Pendant le shooting, tu avais avec toi un Lomo’Instant Wide. Peux-tu nous parler de ton expérience avec l’appareil ?

C’est un appareil vraiment très simple d’utilisation avec un résultat immédiat, à la hauteur de nos attentes. Le boîtier est très lumineux donc facilement utilisable sans flash en intérieur. C’était vrai bonheur de l’utiliser. J’ai d’ailleurs commencé le projet par faire des images de la façade de la maison au petit matin. Ça m’a tout de suite mise en confiance et je m’en suis servie tout au long du shooting.

Quelle est la fonctionnalité que tu as préféré ?

J’ai adoré utilisé le splitzer afin de créer des dédoublement de mon personnage sur l’image, ce qui intensifiait la dramaturgie de la série. C’est vraiment pour cela que j’ai voulu associer le Lomo’Instant Wide à ma série Ker Marie.

Photos : Lucie Sassiat

Qu’est-ce que la photographie instantanée t’a apporté dans ta pratique de photographe ?

C’est un apport sur deux niveaux. Le premier, c’est dans le cœur des choses : les instantanés, qui capturent certaines scènes et sont immédiatement visibles, forment le double matériel de ce qui a été capturé en numérique. Le rapport à l’objet est forcément différent. Il a le goût du vif, de ce qui ne sera ni retouché, ni recadré. Le deuxième niveau, c’est le support technique qu’il représente pendant un shooting, qui n’est pas négligeable : quel bonheur d’avoir avec soi les images tirées ; elles permettent de ne pas se perdre et d’avoir un back up de ce qui a déjà été fait. C’est très rassurant. Surtout, ça motive toute l’équipe, qui voit au fur et à mesure tout ce qui avait été imaginé en train de se matérialiser.

Photo : Lucie Sassiat

D’autres projets pour 2016 ?

2016, vous l’aurez compris, c’est l’année KER MARIE, qui sera présenté au public en septembre. A côté, le travail continue bien sûr, qu’il s’agisse de portraits de comédiens, d’éditos mode, de mariages et autres commandes. C’est une chance d’avoir une activité aussi variée, de mêler des projets de long cours et d’autres plus compacts. Tout s’accélère grâce aux réseaux sociaux Facebook, Instagram, une application qui est souvent le premier point d’intersection. Enfin, l’autre grand projet, c’est un premier livre de cuisine, réalisé avec une exceptionnelle styliste et pour un grand nom de la gastronomie. Un de mes vœux les plus chers? Continuer de creuser le sillon de cette histoire avec Lomography : j’ai très envie de tester l’objectif Daguerreotype Achromat

Photo : Lucie Sassiat

On se dit à très vite pour découvrir les photos que tu as réalisées au Petzval 85 !

Pour en savoir plus sur le projet Ker Marie, cliquez ici ! Et pour découvrir plus amplement le travail de Lucie Sassiat, faîtes un tour sur son site internet et sur ses pages Facebook et Instagram.

2016-06-16

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