Tindersticks : lancement du clip How He Entered en exclusivité sur Lomography

L’année dernière quand les réalisateurs et photographes Amaury Voslion et Richard Dumas nous ont demandé s’ils pouvaient nous emprunter l’objectif Petzval 58 Bokeh Control pour tourner la nouvelle vidéo du groupe Tindersticks, nous avons été très honorés de pouvoir participer à ce projet. Aujourd’hui, nous sommes heureux de vous annoncer le lancement exclusif mondial du clip ici même sur le site de Lomography. Oui, vous avez bien entendu : vous allez être les PREMIERS à découvrir cette nouvelle épopée visuelle tout droit sortie de leur nouvel album intitulé The Waiting Room. Et pour accompagner cette découverte, Amaury Voslion, Richard Dumas et Stuart Staples, le leader du groupe, nous en disent plus dans cette interview exclusive.

Hello ! Pourriez-vous vous présenter à la communauté?

AV : Amaury VOSLION, auteur, réalisateur. Amateur amoureux de photographie depuis 40 ans.

RD : Je m’appelle Richard Dumas, et je suis photographe et je réalise des portraits à titre personnel, pour la presse et les magazines, ainsi que pour des pochettes de CD. J’ai entre autres travaillé pour Moondog, Alain Bashung, Miossec, Etienne Daho et plus récemment j’ai réalisé la couverture du nouvel album des Tindersticks. Après avoir réalisé l’année dernière la couverture de l’album du groupe français Les Innocents, ils ont insisté pour que je réalise aussi la vidéo de leur chanson Philharmonies Martiennes. Comme je ne suis pas un adepte des clips, j’étais plutôt réticent. Je ne voulais pas tourner moi-même car je pense que c’est une chose complètement différente de la discipline qu’est la photographie. C’est seulement après un entretien avec le réalisateur Amaury Voslion qui avait tourné un reportage sur mon travail que j’ai su que j’avais rencontré mon frère spirituel (il filme comme moi j’aime prendre des photos) et c’est grâce à cette rencontre que j’ai accepté de co-diriger le clip avec Amaury pour la vidéo du groupe Les Innocents.

SAS : Stuart. A. Staples, je change et j’écris au sein du groupe Tindersticks.

Pouvez-vous nous en dire plus sur la genèse du projet (vidéo et chanson)? Comment tout a commencé ?

AV : Pour moi, tout à commencé lorsque j’ai réalisé un portrait documentaire de Richard Dumas pour la collection « S’il n’en restait qu’une ». Je l’ai filmé, et lui me photographiait, c’était les arroseurs arrosés. Puis il m’a invité à co réaliser le clip les Philharmonies Martiennes du groupe Les Innocents. Nous avions déjà utilisé des objectifs Diana, ainsi qu’un Petzval 80 mm.

SAS : La chanson est née à partir d’une idée de musique de Dan Mckinna. Même si ce n’est pas évident, ça avait quelque chose de très excitant. Nous avons passé deux semaines ensemble, nous l’avons complètement déconstruite et puis nous avons rassemblé les morceaux d’une manière étrange. J’aime que ça ait conservé la beauté de l’idée originale de Dans mais au plus profond s’est implantée une tension inquiète et agitée qui fonctionne toujours, qui vous retourne les entrailles.

Mr Donkey © DUMAS-VOSLION-CITYSLANG2015

Pourriez-vous nous raconter l’histoire du masque d’âne ?

SAS : La tête d’âne, je l’ai achetée il y a quelques années chez un antiquaire à Strasbourg spécialisé dans les objets de théâtre, une boutique qui a apparemment plus de cent ans. Parfois, je la porte dans la maison et c’est devenu une sorte d’alter ego. Nous avons organisé un shooting pour la couverture de l’album avec Richard, j’ai pensé qu’il fallait que je ramène ce masque, pour voir ce qu’il allait se passer. Moi et Richard, nous nous connaissons depuis longtemps maintenant et une relation de confiance s’est établie entre nous. Quand j’ai présenté “l’homme âne” à Richard, il a immédiatement posé son champagne pour se précipiter sur son appareil. Le jour suivant, nous nous sommes bien amusés et la session a donné naissance à la pochette de l’album ainsi qu’au livret de l’homme âne et de sa femme qui accompagne l’album. L’idée de cette vidéo (un jour dans la vie de) est née ce jour-là. Ma femme Suzanne et moi avons ensuite commencé à écrire le storyboard et à en discuter avec Richard.

Stuart, pouvez-vous nous parler de vos sentiments quand vous portiez le masque d’âne ?

SAS : Je me sens en sécurité, libéré de ma propre personnalité et très calme. Mais je suis également conscient du caractère morcelé et fracturé de ce personnage qui est en quelque sorte brisé.

Vous avez utilisé le Petzval 58 Bokeh Control. Pourquoi avoir choisi cet objectif en particulier?

AV : Quand Richard m’a informé que nous allions tourner pour The Tindersticks, nous avons imaginé l’image que nous souhaitions pour le morceau (qui me touche profondément). Nous fabriquons nos propres filtres, il n’y a jamais aucun effet en post production, juste un léger étalonnage. Avec Richard nous avons de nouveau pensé au Petzval, tout simplement parce qu’il entrait parfaitement dans la gamme qui nous intéressait. Le « scénario », qui découle directement de la pochette que Richard a réalisé pour l’album Waiting Room, était d’emblée dans une poésie surréaliste et mélancolique. Nous cherchions à produire une image qui traduise cela.

RD : J’ai rencontré les Tindersticks à Rennes, ma ville natale, vingt ans après un concert qui avait changé ma vie. Je les ai rencontrés après le concert, j’ai pris des photos et ça a marqué le commencement d’une belle collaboration. L’année dernière, je devais photographier la pochette de leur nouvelle album, The Waiting Room. Stuart, le chanteur et leader du groupe, m’a fait l’honneur de me demander de tourner la vidéo d’une chanson que j’adore, How He Entered. Enthousiaste, Amaury a rejoint le projet pour codirigé la vidéo. Je voulais éviter le rendu des images numériques alors, moi le lomographe de la première heure que je suis, j’ai demandé à Amaury s’il avait utilisé des objectifs Lomography. Je lui ai dit que j’avais envie de retrouver l’ambiance des vidéos de Carl Dreyer. Et il a réussi grâce au Petzval que nous avons utilisé pour tourner la vidéo. On a juste améliorer le concept un peu mais on va garder notre astuce secrète !

Mr Donkey © DUMASVOSLIONCITYSLANG2015

Quelle est votre séquence préférée? Pourquoi ?

AV : C’est compliqué pour moi car j’aime énormément ce film. Comprenez, travailler avec Richard est pour moi un bonheur absolu. Je suis Fan de Tindersticks depuis Trouble Every Day de Claire Denis. En rencontrant Stuart Staples et sa femme Suzanne Osborne, en fabriquant ce film tous les quatre, même si je sais que j’ai fait ce film, j’en suis aussi vraiment spectateur. Parce que j’admire leur travail. Alors si je devais en choisir une, ce serait la scène avec le photographe. Parce qu’ils sont tous les trois dans mon cadre. Suzanne est vraiment exceptionnelle, on dirait, je trouve, une star du cinéma muet dans cette scène.

RD: Je les aime toutes ! Mais la dernière séquence de l’âne immobile en train de fumer, quand la musique s’arrête et que le chante d’un oiseau fait son entrée sonore me donne des frissons. Et j’ai envie de recommencer !

SAS : L’ouverture lorsqu’il travaille dans son bateau, son rêve. Ce n’était pas facile pour moi et Suzanne de mettre la main sur ce bateau, mais on savait que c’était important.

© Richard Dumas par Amaury Voslion

La vidéo est un véritable conte qui évoque de nombreux sujets comme la création artistique, le rêve, la mélancolie. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi avoir choisi cette construction de type court métrage ?

AV : Parce que rien n’est plus beau que de faire des films.

RD : Quand on a fini la couverture, Stuart a eu le sentiment que nous avions donner naissance à un vrai personage et il a voulu que je tourne une courte vidéo montrant l’âne dans sa vie quotidienne. Et tout a commencé comme ça. Amaury nous a rejoint et l’équipe parfaite était au complet, avec Stuart et Suzanne sa femme qui a écrit en quelque sorte le scénario. Nous sommes retournés sur les lieux du crime pour tourner la vidéo, mais pas à la manière d’un simple clip. L’image n’est pas une façon d’illustrer les paroles. Tous les sentiments viennent de la rencontre entre la musique et l’image. Et presque par accident.

SAS : Pour moi, c’est juste de la musique et des images. Je ne me soucie pas trop des formats. Le film, c’est l’histoire de quatre personnes déterminés réunies pendant quelques jours, et d’un peu de préparation.

Selon vous, quel est le message de cette chanson ?

SAS : Quelqu’un qui regarde en arrière au moment où il s’est mis à exister dans sa propre vie (he entered his life), quand tout était possible.

Pourriez-vous nous décrire votre “waiting room” à vous?

AV: Censuré

RD :Velours rouge et un lit.

SAS : Elle ressemble à mon studio.

Quels sont les projets futurs pour la vidéo ?

SAS : Toute personne cultivée dans ce monde devrait être forcée de la voir.

D’autres projets que vous aimeriez partager avec la communauté ?

Faites l’amour pas la guerre

Si cette chanson était un mot, ce serait…

AV : Donkey

SAS : Si n’importe quelle chanson devrait être réduite à un seule mot, je ne pense pas que ça serait une bonne chanson.

Qu’est-ce que Lomography apporte dans votre travail de photographie/cinéaste ?

AV : J’ai vraiment découvert les objectifs Lomo en tournage, sur les Innocents. En noir et blanc, ils permettent de retrouver une imprécision qui rappelle le 16 mm. Le fait de raconter des histoires avec une image floue, imprécise, le fait qu’il y ait des zones mal définies dans l’image, ouvre la porte à la fiction, la poésie, au cinéma. Parce que si l’on voit tout, on a plus rien à imaginer, c’est toujours la même vieille règle.

Votre meilleur souvenir lié à la photographie ?

AV : Vous pouvez nous parler un peu de votre collection d’appareils Lomography ? Une petite préférence pour un modèle en particulier ?

A l’heure où le numérique règne, quelle place occupe l’argentique dans votre travail ?

RD : J’ai tourné un spot pour Alain Bashing à l’argentique. Je continue principalement à shooter à l’argentique parce qu’avoir un négatif, c’est quelque chose de radicalement différent. Kafka a écrit sans ses journeaux “When you are born God gives you the positive, it’s up to you to build the negative.”

SAS : J’aimerais que l’argentique ait une place plus importante. Je suis un grand admirateur de Richard, de son travail et de ses méthodes. Chaque coin de chaque cadrage est étudié, et parfois même à vitesse grand V. On l’appelle “le Maître”.

Pourquoi est-ce que l’on continue de faire de l’argentique ?

AV : Je vais citer Richard qui m’a dit lorsque l’on s’est rencontré « avec le numérique, on ne peut pas s’empêcher de regarder en arrière. Pour vérifier les images que l’on vient de prendre. Alors qu’en argentique, on est dans le doute, on ne fait que projeter ce que sera la photo ». J’adore cette remarque. Je pense que c’est pour cela que l’on continue de faire de l’argentique.

RD : Parce que quand vous faites des photos avec un appareil argentique, vous ne pouvez pas regarder en arrière.

SAS : C’est comme le vinyle. Les jeunes sont en train de réagir face à l’ère du tout numérique. Les plus intelligents retrouver le petit craquement et les autres petits bruits, tenir une réalité physique et matérielle entre leurs mains. Savourer cette petite lutte. Et ça me fait croire au futur de l’humanité tout ça !

Richard, Stuart, vous êtes des Lomographes de la première heure. C’est quoi votre histoire avec Lomography ?

RD : Vers 1995, un ami à moi, Richard Ignazzi, qui était un des premiers membres de la team Lomography m’a offert un nouveau LC-A qui venait d’arriver de Vienne.

SAS : J’ai été aspiré par la première vague originelle quand j’ai découvert Lomo à la fin du XXème siècle, à l’occasion de notre première visite à Moscou.

Votre meilleur Lomo-souvenir ?

RD : Acheter dans les années 90 un LCA russe original, presque neuf. Avec son nom en russe !

SAS : Certainement pas le mécanisme d’avancement de la pellicule du LC-A original ! Beaucoup de pellicules non exposées ! Non, je dirais que mon meilleur souvenir, c’était la première fois où j’ai eu le sentiment de spontanéité et la confiance en immortalisant un instant .. avec style!

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre collection et votre appareil favori ?

RD : J’adore l’appareil Holga avec un objectif en verre et un flash. Et le nouveau LC-A 120.

SAS : Le seul et unique LC-A.

© Amaury Voslion par Richard Dumas

Vous pouvez suivre le groupe sur sa page Facebook, leur site et découvrir le label City Slang. Vous avez aimé ? Alors découvrez les dates de concert du groupe en tournée pour avoir une chance de les voir lors de leur tournée européenne :

Feb 25, 2016 – Annemasse, FR @ Château Rouge
Feb 26, 2016 – Reims, FR @ La Cartonnerie
Feb 27, 2016 – Arras, FR @ Théâtre d’Arras
Feb 28, 2016 – Rotterdam, NL @ De Doelen
Feb 29, 2016 – Amsterdam, NL @ Koninklijk Theater Carre
Mar 2, 2016 – Rouen, FR @ 106 Club
Mar 3, 2016 – Cenon, FR @ Rocher de Palmer
Mar 4, 2016 – Tarbes, FR @ Le Parvis
Mar 5, 2016 – Nîmes, FR @ Paloma
Mar 6, 2016 – Lausanne/Pully, CH @ Theatre de L’Octogone
Mar 7, 2016 – Zurich, CH @ Kaufleuten
Mar 9, 2016 – Vienna, AT @ Wiener Konzerthaus
Mar 11, 2016 – Munich, DE @ Kammerspiele
Mar 12, 2016 – Stuttgart, DE @ Im Wizemann
Mar 13, 2016 – Cologne, DE @ Gloria
Mar 14, 2016 – Hamburg, DE @ Kampnagel
Mar 20, 2016 – Antwerp, BE @ Bourla
Mar 21, 2016 – Antwerp, BE @ Bourla
Mar 22, 2016 – Leuven, BE @ Het Depot
Apr 14, 2016 – Barcelona, ES @ Guitar Festival
Apr 16, 2016 – Donostia-San Sebastian, ES @ Anfiteatro Miramon
Apr 19, 2016 – Paris, FR @ Le Bouffes du Nord
Apr 20, 2016 – Paris, FR @ Le Bouffes du Nord
Apr 21, 2016 – Paris, FR @ Le Bouffes du Nord
Apr 23, 2016 – Oslo, NO @ Chateau Neuf – Det Norske Studentersamfund
Apr 24, 2016 – Stockholm, Se @ Södra Teatern
Apr 25, 2016 – Stockholm, SE @ Södra Teatern
Apr 26, 2016 – Copenhagen, DK @ Koncerthuset
Apr 27, 2016 – Aarhus, DK @ Voxhall
Apr 29, 2016 – London, UK @ Barbican
Apr 30, 2016 Coventry, UK – @ Warwick Arts Centre
May 1, 2016 – Liverpool, UK @ Philharmonic Hall
May 2, 2016 – Manchester, UK @ Bridgewater Hall
May 3, 2016 – Edinburgh, UK @ Usher Hall
May 4, 2016 – Gateshead, UK @ Sage
May 6, 2016 – Cambridge, UK @ Corn Exchange
May 7, 2016 – Bristol, UK @ Colston Hall 



écrit par mpflawer le 2016-02-24 dans #Gens #vidéos #lomoamigo

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