Community Amigo : Lauris Braka (Pandardcore)

Dans cette interview on apprend, entre autres, que Lauris s’est arrêté un matin pour prendre en photo une bouteille alors qu’il était pressé, cette photo a été au final son cliché le plus apprécié par la communauté de Lomographes. Il nous livre également tous ses conseils pour devenir un vrai Lomographe !

Nom : Lauris Braka
LomoHome : Pandardcore
Ville : Paris
Âge : 26

Hey ! Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur toi ?

Salut ! Je m’appelle Lauris. Je vis à Paris, et je bosse dans l’informatique et les nouvelles technologies. Je suis un gros fan de musique (à écouter, à voir et à jouer), et de culture en général.

Depuis combien de temps es-tu Lomographe ?

On m’a offert mon 1er appareil Lomography en 2009, un Holga 120 avec lequel j’ai pas mal galéré. Je l’ai laissé un peu de côté pendant 2 ans, avant de racheter un Holga 135 avec lequel je me suis amusé le temps d’un été. Et il y a deux ans, je me suis fait volé mon reflex numérique, du coup je me suis remis pleinement à la photo argentique ! J’ai fréquenté un peu les boutiques Lomography à Paris, et les soirées et évènements de la marque, et ça m’a permis de découvrir toute la communauté qui agit derrière.

Quels sont les appareils photo que tu as ?

Donc je possède deux Holgas comme dit précédemment, en 120 et 135, ainsi qu’un La Sardina. Ce sont des appareils que je n’utilise plus trop. J’ai également un Konstructor, un bon plan pour assouvir sa curiosité quant au fonctionnement des appareils photos. Sinon j’ai un LC-A russe, acheté à Saint-Petersbourg, un Belair et mon Canon AE-1 que j’aime d’amour, et que j’ai racheté après qu’il soit mort dans mes bras en plein concert il y a quelques mois.

Peux-tu nous raconter ton expérience avec ces appareils photo ?

J’ai eu du mal avec mon 1er Holga. Je suis du genre à ne pas lire la notice d’utilisation, et j’avais laissé l’appareil en mode B sans m’en rendre compte. J’ai donc gâché 3 pellicules avant de laisser tomber. Avec mon 2e Holga, puis avec La Sardina, j’ai compris mon erreur, et j’ai commencé davantage à expérimenter, avec la lumière, avec les différentes pellicules, pour voir comment le système réagissait dans différentes situations. Et puis je suis tombé dans le monde des appareils automatiques avec le LC-A, le Belair et surtout le AE-1. Ces appareils m’ont donné tout le loisir de prendre des photos dans des conditions plus difficiles sans me préoccuper des réglages, et donc d’expérimenter et de jouer encore plus.

Quel est ton appareil Lomography préféré ? Et pourquoi ?

Je pense que mon appareil préféré est le LC-A. Il est petit, et je peux l’emmener partout, prêt à réagir dès qu’une situation intéressante se présente. Il possède à la fois un aspect automatique pour réussir ses photos dans toutes les situations, mais également assez de réglages pour prendre pleinement le contrôle. J’aime aussi les « extensions » que Lomography propose pour cet appareil : Instant Back, Wide Lens, splitzer, etc. Mon seul soucis est que mon LC-A est une version russe des années 80, il lui manque donc quelques options (les doubles expositions sont particulièrement périlleuses au début) et notamment les deux petits rails pour y ajouter l’objectif Wide !

A ton avis, pourquoi on continue de faire de l’argentique ?

Je pense que l’intérêt premier de l’argentique, dans un cadre artistique, est l’imposition de contraintes. Quand je prenais mes photos de vacances en numérique, je passais mon temps derrière le viseur, et je prenais tellement de plans que les photos au final étaient vides de sens. Avec l’argentique, je réfléchie avant d’appuyer sur le déclencheur. Est-ce que cette scène vaut le coup ? Est-ce que cet angle est le bon ? Comment est-ce que je peux faire pour améliorer la composition ? Du coup, les photos sont plus réfléchies, et plus porteuses d’une volonté artistique. En plus, quand tu es limité dans le nombre de poses, ou en réglage, tu es obligé de trouver des astuces pour contourner ces contraintes, et de faire preuve d’imagination. Enfin, il y a le grain de la photo argentique qui est important. Le côté désuet et vintage a un charme indéniable. Je ne suis pas fan du vintage à tout prix, mais j’arrive parfois à obtenir des effets, des couleurs, des ambiances qui seraient très compliqués à reproduire numériquement, et ne seraient surtout pas très naturels.

Quels sont les endroits que tu aimes photographier ?

J’aime beaucoup les paysages urbains, les scènes de vie. J’ai un peu de mal à photographier les gens, je n’ose pas trop, mais je trouve qu’il n’y a rien de plus puissant que des gens dans leur quotidien, exprimant pleinement leurs émotions. J’aime jouer avec la lumière et les couleurs. Je m’étais essayé au light-painting, une technique que je trouve très fun à mettre en place. Si j’ai beaucoup apprécié mes 1er appareils Lomo, c’est notamment pour les fuites de lumière qu’ils produisaient. Associer aux couleurs des développements croisés, ça donne souvent des résultats surréalistes. Étonnamment, j’apprécie aussi beaucoup le noir et blanc. L’aspect couleur disparait évidemment, mais le jeu de lumière et de contraste est bien plus présent, et pour les scènes urbaines, ça peut être très intéressant. Et depuis quelques mois, je me suis essayé à la photo de concerts, vu que je fréquente assez souvent les salles parisiennes. C’est assez compliqué, il faut beaucoup bouger avec une foule compacte pour varier les points de vue, et utiliser des pellicules adaptées. Mais tout y est : la scénographie, l’expressivité des musiciens, les jeux de lumière. C’est très riche comme terrain de jeu !

Peux-tu nous parler un peu des photos que tu as choisies de nous montrer ?

Je tenais à mettre la photo du street-art parce que je suis tombé malade pour celle-ci ! J’ai passé toute une matinée sous la pluie à Amsterdam, et je suis rentré à Paris avec une gastro carabinée et 3 jours d’arrêt ! Mais je trouve que ça en valait la peine.
Les autres photos représentent ce que j’aime dans la photo argentique : l’aspect inattendu du résultat, l’effet de surprise. Par exemple, celle de l’écran de cinéma n’était pas du tout préméditée, au développement je me suis aperçu que je l’avais double-exposée (est-ce un vrai terme ?) avec un concert et la composition tombait pile-poil ! J’ai pris la photo de la bouteille un matin en allant au travail. Je suis passé devant le banc en me disant que je n’avais pas le temps, puis je me suis souvenu d’une phrase que j’avais lu dans un livre qui dit en substance « il n’y a pas d’excuse de ne pas prendre une bonne photo ». Alors je suis revenu en arrière, j’ai passé 10min à trouver le bon angle, et au final, c’est ma photo qui a été le plus apprécié dans la communauté Lomography ! Toutes ces photos mettent en avant les aspects graphiques uniques à l’univers argentique que tu ne peux pas bien reproduire en post-traitement avec un ordinateur. Ici, ils s’intègrent naturellement à la photo.

Peux-tu nous recommander des LomoHomes que tu aimes suivre ?

Heinegen fait de superbes photos de concert, assez intenses, j’aime beaucoup ses galeries. J’aime beaucoup Hodachrome, qui a une technique hallucinante pour les doubles expos.
-dakota-- a fait de très belles séries en noir et blanc qui sont très inspirantes pour ce support là. Enfin Akula et Gauthierdumonde ont des galeries vraiment intéressantes, entre les tranches de vie intimes et les expérimentations artistiques.

Merci !

2015-07-10 #Gens #lomoamigo

Les articles les plus captivants