LomoAmigo Petzval : Anna Rakhvalova

Anna est née en Sibérie. Elle a grandi dans un lieu magique et envoûtant entouré par la nature sauvage du lac Baïkal et des légendes qui vont avec. On retrouve dans ses créations ce style slave mélancoliques et nostalgiques. Le point positif est qu’elle a pu s’en servir pour nourrir sa créativité ! Découvrez cette interview toute en sensibilité et en sincérité avec une pincée de mystère… Comme lorsque vous vous retrouvez devant des paysages sibériens déserts, laissez-vous aller à la contemplation avec les photos d’Anna.

Nom : Rakhvalova
Prénom : Anna
Ville : Paris
Appareil : Nikon D800
Site internet : www.annarakhvalova.com

Bonjour Anna, peux-tu te présenter aux Lomographes en quelques mots ?

Bonjour les Lomographes ! Je suis Anna, enfin Ania pour les amis et mes proches. Je suis russe mais je vis en France depuis que j’ai 16 ans. La photographie c’est mon amour, ma passion, ma vie…

Tu es née en Sibérie. Est-ce que ce lieu si particulier a pu influencer ton œil et ton travail en tant que photographe ?

Je pense que oui. Déjà l’âme slave est très ancienne (il paraît), les tendances mélancoliques et nostalgiques nous poursuivent toute notre vie mais on ne sait pas vraiment d’où ça vient et ce que cela veut dire, c’est juste là et ça nous hante, le point positif c’est que nous pouvons transformer ces sentiments en art. La Sibérie est un lieu magique et envoûtant et ceux qui sont venu au moins une fois veulent y retourner… J’ai grandi entouré de la nature sauvage du lac Baïkal et des légendes qui vont avec. Mes premières expériences importantes ont eu lieu là-bas : l’amitié, l’amour, le cœur brisé… Mon œil interne a était formé par tout ça.

Quelle est ton histoire avec la photographie et depuis combien de temps es-tu photographe ?

C’est un peu chaotique à vrai dire. J’ai tout d’abord commencé par le dessin à 6-7 ans, je pense que c’était mon premier coup de foudre artistique. Ensuite il y a eu la danse, le chant, le piano, le théâtre, l’écriture mais je laissais tout tomber au fur et à mesure que je continuais. Il me manquait un truc, quelque chose d’essentiel, une espèce d’étincelle, l’envie de me surpasser peut-être… J’avais juste gardé le dessin au final au travers des années. J’ai fait une école d’art parallèlement à mes études au lycée pour pouvoir passer le BAC en candidat libre pour les arts plastiques. Je me souviens, j’ai eu un énorme pincement au cœur en voyant les dessins d’un garçon, c’est là que j’ai réalisé que je n’aurais jamais son niveau. Au même moment je me suis acheté mon premier appareil photo avec mon tout premier salaire. Et là j’ai eu une révélation ! Ce n’était pas juste une étincelle mais un feu d’artifice ! J’ai commencé par faire des photos de mes amis, des animaux, des enfants, de moi-même… Puis je cherchais des meilleurs moyens de les retoucher sur Photoshop, je passais des heures à regarder de belles photos de comédiens, des photos « rares, uniques, originales ». J’ai eu l’impression que j’avais enfin trouvé ma voie. Puis il y a eu un passage à vide, quand j’ai du faire des études « sérieuses », j’ai laissé tombé la photo. Quelques années plus tard le mal-être était tellement fort que je ne voyais pas de sens dans la vie mais je ne comprenais pas d’où ça venait. C’est en reprenant la photographie que ma dépression fut terminée. Le potentiel non réalisé peut faire très très mal…

En tant que photographe quels sont tes conseils pour quelqu’un qui aimerait faire ce métier ?

De faire des photos tout le temps, tous les jours, en s’essayant dans tous les domaines possibles et imaginables ou en suivant la branche choisie, dire oui à beaucoup de projets différents, cela aide pour rencontrer des gens et construire son réseau, s’ouvrir l’esprit. Puis trouver des « mentors » des gens qui sont inspirant et qui te donnent l’envie de faire mieux/plus. Et aussi, ne pas choisir que des modèles faciles à photographier, aimer les défis et se mettre en danger.

Quels sont tes sujets de prédilection ?

J’aime les gens. Je suis fascinée par la beauté singulière, le charisme, le charme qu’ils peuvent dégager. Par dessus tout, j’adore travailler avec des artistes : musiciens, comédiens, danseurs. Ils ont souvent une âme très sensible, du coup ça se voit sur les photos… J’adore leur « voler » des moment uniques.

Nous avons remarqué que tu as aussi un blog. Qu’est-ce que t’apporte ce blog en tant que photographe ?

Le blog c’est vraiment juste pour moi, pour que je puisse revenir en arrière, voir s’il y a du progrès, de l’évolution, du changement. Puis c’est aussi personnel, c’est un peu ma vie en images et mon travail au jour le jour.

Quel est l’aspect du métier de photographe que tu préfères ?

Le contact avec les gens. Le petit bout de mystère qu’ils partagent avec moi, souvent malgré eux-mêmes. Parfois il y a une osmose qui se créée avec mes modèles alors là c’est ce qu’il y a de plus précieux à mes yeux, c’est comme une danse, tu oublies tout ce qu’il y a autour de toi, plus rien n’existe, juste la force créative. Puis aussi quand les gens reviennent faire des photos avec moi en disant que grâce à mes shootings ils ont plus confiance en eux. Ça n’a pas de prix de pouvoir aider les gens en faisant ce que tu aimes !

Quelles sont tes sources d’inspirations ? Un film, un photographe, une ambiance ?

En général je fais les choses au feeling, souvent même j’ai l’impression que ma vie est un film et que je suis guidée par une force mystérieuse. L’art en général m’influence beaucoup. Je suis amoureuse des ambiances du peintre Dennis Hopper par exemple. Les préraphaélites ont emporté mon cœur encore à l’adolescence, c’est le mouvement artistique qui me touche le plus depuis des années et qui influence beaucoup mon travail. La jeune photographe australienne Nirrimi joue aussi un rôle important dans mes inspirations, d’ailleurs c’est un peu grâce à elle que j’ai repris la photo. Le cinéma est mon autre passion. J’ai grandi en admirant le travail d’ Hitchcock, de David Lynch et de Sophia Coppola. Les films indépendants m’inspirent beaucoup, à mes débuts j’étais fascinée pas le travail de Larry Clark, son regard sur la jeunesse, très cru. Et sans oublier la musique ! Je suis incapable de vivre sans, d’ailleurs quand je retouche mes photos j’écoute toujours énormément de choses.

Comment s’est passée ton expérience avec l’objectif Petzval 85mm ?

Génial ! Adopté très vite, aucun souci de prise en main, l’ambiance très particulière qui se dégage grâce à son floutage et le bokeh allongé sur les côtés est incroyable.

Qu’est-ce que tu aimes dans cet objectif ?

L’effet tourbillonnant bien sûr, puis même les photos ratées/floues (j’aime beaucoup jouer sur ces aspects) sont magnifiques, ça ressemble plus à de la peinture qu’à de la photo parfois ! Puis j’aime bien la manette manuelle.

Parles-nous un peu des séries photos que tu as shootées avec. Une préférée ?

Il faut dire que je suis partie un peu partout avec, donc je les aime toutes… J’adore les photos que nous avons fait en mer avec la blogueuse Elsa Muse entre l’Italie et la Corse. A Paris, celles avec Maud Chalard, nous avons réalisé une série très végétale, on voit bien justement le bokeh. Puis les photos que nous avons fait à Calvi avec une amie, j’aime beaucoup la lumière et l’ambiance. J’ai aussi photographié un magnifique tournage d’un moyen-métrage « Les exilés » en Corse avec le Petzval 85 mm mais je n’ai pas le droit de révéler les photos avant la sortie du film.

As-tu des anecdotes à nous raconter qui se sont passées lorsque tu as emprunté le Petzval 85mm ?

En fait avec cet objectif c’est impossible de passer inaperçu, tout le monde te regarde ! Enfin LE regarde ! Mais seuls les papis viennent te voir. C’est un attrape papis ! Ils n’ont rien à perdre, du coup ils viennent te voir pour te poser plein de questions (souvent au mauvais moment, quand par exemple il ne te reste que quelques secondes de coucher de soleil), ça les intrigue, je les fuyais à la fin, heureusement qu’ils ne marchent pas vite…

Si tu pouvais l’emmener avec toi n’importe où dans le monde, où irais-tu ?

Deux endroits : chez moi en Sibérie et aux USA ! Je ne suis encore jamais allée aux Etats-Unis et c’est mon rêve d’y faire un road-trip !

Si tu pouvais faire un shooting avec quelqu’un de célèbre qui choisirais-tu ?

Il y en a tellement !!!!!! Mais Kristen Stewart sans aucune hésitation est en première place ! Je suis fan de cette fille depuis Panic Room et Speak, j’étais ado à l’époque et je m’étais déjà dit « mais wow c’est qui cette gamine ? », elle dégage quelque chose de très spécial, très mélancolique ! Puis son rôle dans The Cake Eaters m’a bluffée, elle joue une ado atteinte d’une maladie génétique incurable, et sa maman photographe, complètement obsédée par sa fille, la photographie constamment afin de capturer sa beauté unique.

Quels sont tes futurs projets ?

Hum… En fait je n’aime pas parler des projets avant qu’ils ne se réalisent… Du coup je vais juste dire qu’il y aura beaucoup de belles collaborations avec Elsa Muse mais aussi avec l’agence des comédiens Venin. Peut-être quelques voyages à l’étranger…

Un dernier mot ? Ou envie de nous parler de quelque chose en particulier ?

Un petit mot aux artistes et les gens qui se cherchent : n’écoutez personne à part vous mêmes ! Vos envies, votre intuition, vos rêves, c’est tout ce qui compte. Suivez vos tripes, c’est votre vie, vos choix, vous êtes les seuls décisionnaires. Le monde est plein de surprises, entourez vous de gens créatifs et positifs et agissez ; puis vous verrez, les portes vont s’ouvrir toutes seules .

Et bien-sûr merci à Lomography de m’avoir fait découvrir ce petit bijou !

Pour en savoir plus sur le travail d’Anna, consultez son site internet, sa page Facebook ou encore son blog !

2015-06-02 #Gens #lomoamigo

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