LomoAmigo Petzval : Marion Dunyach

La photographe Marion Dunyach célèbre l’amour avec cette série shootée avec le nouvel objectif Petzval 85 mm. Elle nous parle du fait que la photographie est une histoire de famille chez elle ! Elle aime shooter des mariages car les deux aspects qui lui plaisent le plus dans la photo sont l’humain, et la notion de souvenir, de postérité. La photo de mariage associe ces deux éléments. Elle nous raconte aussi quelques anecdotes croustillantes passées lors de mariages !

Nom : Dunyach
Prénom : Marion
Ville : Paris
Appareil : Nikon D800
Site internet : Marion-dunyach.fr

Bonjour Marion ! Peux-tu te présenter en quelques mots auprès de nos Lomographes ?

Bonjour aussi tout le monde. Je suis Marion, donc, Toulousaine exilée à Paris pour suivre mon amoureux, et j’approche à grands pas de mes 30 ans (mais ça, je préfère ne pas en parler). J’aime les voyages, la crème de marron, et je suis incapable de maintenir une plante verte en vie.

Quelle est ton histoire avec la photographie ?

La photo chez moi, c’est d’abord un truc de famille et de souvenirs. J’ai beaucoup de photographes autour de moi, qui font tous de belles choses très différentes, et qui documentent leurs vies. Il y a quelques années, j’ai décidé que je voulais ça moi aussi : mettre en image ce que je vois et ce que je vis, pour me rappeler. À l’époque j’allais partir vivre un an et demi en Allemagne, alors j’ai économisé dur pour m’acheter mon premier reflex et garder des images de cette aventure. Quand j’y suis arrivée, ma grand-mère m’a envoyé une longue lettre dans laquelle elle me racontait que son père à elle était revenu d’Allemagne après la guerre avec du matériel de photographe, « tu vois, c’est une histoire de famille qui a démarré là-bas, tu y trouveras ton inspiration ». Elle a eu raison.

Peux-tu nous parler un peu de ton parcours ?

Je n’ai pas vraiment un parcours typique, puisque j’ai tout appris en autodidacte. J’ai fait de longues études dans l’informatique et la 3D, puis j’ai trouvé à Paris un travail d’ingénieur dans la réalité virtuelle. Et au milieu de tout ça, la photo a pris de plus en plus de place. Au début je faisais des tests quand j’avais le temps, et je documentais tranquillement ma vie. Mais rapidement, ça a pris mes soirées, mes week-ends et tout mon temps libre. Je passais des heures sur des sites pour apprendre la technique et la retouche, et je shootais les week-ends pour m’entrainer. C’était devenu plus qu’une passion. Quand mon travail d’ingénieur a commencé à mal se passer, j’ai décidé que plutôt que d’en trouver un autre, j’allais tenter de ne faire que de la photo. C’était un énorme pari, tant financièrement (passer de cadre à habituée du Pôle emploi ça fait bizarre) que psychologiquement (et mes 10 ans d’études dans tout ça ?). Ça fait maintenant un peu plus d’un an que je suis photographe à plein temps, et je ne reviendrais en arrière pour rien au monde.

Tu réalises beaucoup de photos de mariage ou d’engagements. Pourquoi aimes-tu shooter ce type d’évènements ?

La photographie est une forme d’expression très variée, avec laquelle chacun peut s’exprimer, et c’est ce qui rend cet art si intéressant. J’ai testé beaucoup de possibilités, mais j’ai très vite trouvé que les deux aspects qui me plaisent le plus sont l’humain, et la notion de souvenir, de postérité. Le mariage, qui combine parfaitement ces deux caractéristiques, s’est donc imposé tout naturellement dans ma démarche créative. Je travaille avec des gens heureux, pour qu’ils se souviennent au mieux d’un des meilleurs moments de leur vie. Qui n’est pas curieux de voir les photos de mariage de ses parents ? Qui n’a pas envie de se souvenir de moments passés en amoureux ou en famille ? Quel couple n’a pas sur le frigo ou dans un cadre une image d’un moment à deux ? Offrir ça aux gens et participer à leur bonheur, c’est un métier incroyable.

Comment ça se passe un shooting pendant un mariage ? C’est quoi les difficultés rencontrées avec ce genre de shooting ?

Un mariage, c’est tout d’abord très physique : il m’arrive de photographier depuis les préparatifs tôt le matin, jusque tard dans la nuit quand les invités enflamment le dance floor. En étant affûtée et concentrée tout ce temps, pour ne pas rater les détails des émotions, et en portant avec mes petits muscles du matériel très lourd. Ensuite, photographiquement parlant, un mariage réunit plusieurs disciplines : le reportage, les portraits, les photos artistiques, … Il faut combiner tout ça sur une seule après midi, et jongler sans cesse entre les différentes approches. Et surtout, il faut mettre les gens à l’aise, en confiance, les faire rire, et toujours rester discrète tout en donnant des directives ce qui n’est pas toujours facile à doser.

Peux-tu nous raconter une anecdote de shooting pendant un mariage ? Une chute de pièce montée peut-être ?

Malheureusement (et heureusement !) je n’en ai pas vraiment. Le frère d’un marié s’est ouvert la main en sabrant le champagne, mais du désinfectant et quelques coupes dudit champagne après et c’était oublié. Une demoiselle d’honneur a pris un sacré coup pendant la bataille pour le bouquet de la mariée (mais elle l’a attrapé en même temps que son bleu à la tempe). Mais pour l’instant, tous mes mariés ont eu des journées sans gros soucis (et hop, je touche du bois pour les suivants).

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui voudrait faire des photos lors d’un mariage ?

Le plus gros conseil c’est d’en avoir vraiment et sincèrement envie. Il n’y a rien de pire que les photographes qui font ça pour arrondir les fins de mois. Il faut être empathique, sûrement un peu fleur bleue, aimer ses clients, respecter leurs croyances et leurs visions de ce qu’un mariage doit être. Il faut discuter en amont de qu’ils veulent, les rassurer souvent, et être fort de propositions et de conseils. Eux ils font ça pour la première (et à priori la dernière) fois, moi j’ai l’habitude. En gros, il faut créer un lien qui donnera envie de donner le meilleur de soi pour eux. Il n’y a que ça qui permet d’être à fond dans la journée et d’être sûr qu’on documentera au mieux leur journée.

Nous avons remarqué que tu as un blog et que tu es sur Instagram, Facebook, Tumblr etc. Qu’est-ce que les réseaux sociaux t’apportent en tant que photographe ?

Oui, je suis un peu partout sur la toile. Je trouve que les réseaux sociaux ont chacun leurs particularités et leurs bénéfices : Flickr permet d’avoir des avis d’autres photographes sur ses images et m’a été très utile à mes débuts, Instagram me permet de publier des photos quotidiennes, Facebook me permet de faire des annonces ou de montrer mon travail efficacement, Tumblr et Pinterest sont des sources d’inspiration inépuisables… Ils montrent tous différentes facettes de mon travail au public correspondant.

Quel est l’aspect du métier de photographe que tu préfères ?

J’aime qu’aucune journée ne ressemble à la précédente. Entre les retouches, les mariages, les journées de tournages (je fais aussi de la photographie de plateaux pour le cinéma), les rdvs et les mails, mon emploi du temps est un chaos agréable.
J’aime que ce métier évolue, et implique d’avoir sans cesse besoin d’apprendre. Il ne se passe pas une journée sans que je traine sur le web à la recherche de nouvelles inspirations.
J’aime rencontrer en permanence de nouvelles personnes. Et surtout je suis ma propre patronne, et ça, ça a changé ma vie.

Quelles sont tes inspirations et tes influences ?

Je m’inspire en permanence. Je regarde partout autour de moi, j’observe tout, je me questionne, et bien sûr je traine sur le net. Je regarde des blogs de mariages tous les jours, je suis des chaines Youtube avec des tutoriels et des conseils, et je regarde d’un œil critique énormément de photos d’autres photographes que j’adore.

Comment as-tu vécu ton expérience avec le Petzval 85mm ?

Ha, c’était si bien. Quand on fait de la photo depuis longtemps, on a beau continuer à s’inspirer et à tester de nouvelles choses, on a tendance à s’enfermer un peu dans une routine parce que c’est rassurant et qu’on sait faire. Le nouvel objectif Petzval 85 change tellement de toutes les optiques que j’ai ou que j’ai pu tester qu’il a fallu réapprendre et essayer plein de nouvelles choses. Même techniquement c’est différent, puisque je n’ai pas l’habitude de la mise au point manuelle, ni des compositions centrées. Et j’ai retrouvé le plaisir de faire de la photo créative, qui change de l’ordinaire. J’ai eu à la fois un sentiment de retour aux sources et de nouveauté.

Qu’est-ce que tu aimes avec cet objectif ?

Son bokeh, bien sûr, pour commencer. Il donne une impression d’immobilité dans un mode tourbillonnant, j’adore. Surtout sur les images de mariés : ça renforce l’impression qu’ils sont seuls au monde et l’émotion qui s’en dégage, et surtout ça change des clichés trop classiques. Et aussi, j’adore son look. Normalement les gens ont peur du gros-méchant-appareil-photo, alors que lui donne envie d’être pris en photos pour voir le résultat !

Si tu pouvais emmener le Petzval avec toi n’importe où dans le monde, où est-ce que tu irais ?

Là où des mariés feraient un mariage funky et coloré dans un paysage incroyable. Dans les Fjords de la Norvège par exemple, ou les collines d’Ecosse. En plus pendant qu’il ferait froid et que la neige se mêlerait au bokeh. Ah, je viens de vivre un petit rêve éveillé là.

Parle-nous un peu des séries photos que tu as shootées avec. Une préférée peut-être ?

J’ai commencé par photographier une copine puis mon amoureux (merci encore à eux), pour me faire la main. Ça faisait longtemps que je n’étais pas sorti simplement pour faire des photos pendant des balades, et ça m’a fait beaucoup de bien. J’ai aussi eu l’occasion de photographier Samantha Bailly, écrivain très douée qui souhaitait des portraits. Quelques jours plus tard j’ai eu la chance de photographier Louise (alias miss Pandora) et Olivier pour la marque Voriagh. Un super moment un peu hors du temps, dans un bois sous un très beau soleil. En enfin j’ai ouvert ma saison des mariages 2015 avec deux supers couples de mariés très funs. Ma préférence va bien sûr à ces deux journées de mariage, mais elles ont été si bien toutes les deux que je ne saurais pas les départager. J’ai adoré que le Petzval 85 mm me permette d’avoir des images différentes de mes habitudes, sur toutes ces séances.

Avec quel couple de mariés célèbres aimerais-tu faire un shooting ?

J’aime les couples drôles, qui sortent un peu de l’ordinaire, et dont l’amour est simplement évident. Je crois que je ne choisirais pas un couple de stars, mais plutôt un couple d’humoristes (genre Mélissa Theuriau et Jamel Debbouze) ou d’artistes. Des gens qui avec leur argent ne feraient pas un truc grandiose, mais plutôt un truc complètement décalé (où ils me feraient arriver en hélicoptère).

Quels sont tes futurs projets ?

Tout d’abord, continuer à faire les photos de mariés toujours plus drôles et fous ! J’aimerais aussi développer beaucoup mon activité de photographe de plateau. J’ai découvert ça cette année un peu par hasard, et j’ai adoré. Voir l’envers du décor, le comment-c’est-fait, faire des portraits des comédiens… J’aimerais que ça devienne un travail récurant, surtout pendant les mois d’hiver quand la saison des mariages est au plus bas. J’ai aussi en tête depuis longtemps un projet plus artistique, en maison de retraite sur la notion de souvenir. Je l’ai commencé il y a quelques semaines, mais c’est un projet qui sera très long.

Mille MERCIS à toute l’équipe de Lomography et en particulier à Morgane pour cette expérience !


Les petits liens utiles :

Mon Facebook : Facebook

Le site de Samantha Bailly

Le site de Miss Pandora

La Page Facebook d’Olivier

Le site de Voriagh

Pour en savoir plus sur le travail de Marion, consultez son site internet, sa page Facebook ou encore son blog !

2015-05-29 #Gens #lomoamigo

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