Pourquoi restons-nous fidèles à l'argentique ? (Partie 1)
1 5 Share TweetAlors que beaucoup de personnes se mettent désormais au numérique dans leur travail, que ce soit totalement ou de façon ponctuelle, il y a encore des photographes qui restent attachés à la pellicule et qui continuent d’utiliser des argentiques. En souvenir de la Journée Mondiale de la photographie argentique, nous avons sélectionné nos dernières interviews afin de mettre en évidence les raisons pour lesquelles ces photographes choisissent de prendre encore (et toujours !) des photos à l’argentique.
Olivier Barjolle
“Les pellicules offrent beaucoup plus d’options en termes de format et de résultat : des grains différents, et de différentes intensités et tailles. Mais le plus important c’est que tu as entre tes mains un résultat concret. Le développement des films a une odeur particulière qui nous fait réfléchir sur le fait d’apprécier chaque moment de notre vie”, confie ce jeune photographe de 28 ans. Pour lui, voir se développer le polaroid en attendant qu’il sèche est “très gratifiant”. Puis, quand on découvre l’image pour la première fois, “c’est une expérience unique, avec un mélange d’excitation et d’anxiété.” Il explique notamment que “ça vient du caractère aléatoire de ce procédé chimique. Le fait d’être imprévisible donne aux clichés un côté “magique”. Si les gens sont impliqués dans le shooting, vous pouvez être sûrs qu’ils s’amuseront. Je pense aussi que les gens n’en peuvent plus d’être devant leurs écrans et aiment lorsqu’ils peuvent toucher et sentir les photos. Oui, les pellicules Polaroid ont parfois une odeur forte”, dit-il en riant.
“De plus, Olivier Barjolle aime faire des prises de vue avec de l’argentique, car on prend davantage son temps, contrairement au numérique. “Peu importe le sujet, des paysages aux photos de mode, si vous utilisez une chambre photographique (pour prendre un exemple extrême), vous pourrez seulement shooter quelques images et vous devrez tout planifier pour avoir un résultat intéressant”. Il explique : “Pour moi, prendre des photos à l’argentique et au numérique sont deux choses totalement différentes. Je ne suis pas opposé au numérique, et je dois même parfois shooter en numérique pour mon travail, mais quand je le fais j’ai les habitudes de quelqu’un qui utilise de l’argentique” – Olivier Barjolle ou l'éloge de l'argentique
Magdalena Lutek (Nishe)
“Je shoote encore avec de l’argentique car on retrouve de plus belles teintes et j’adore la texture naturelle du grain. J’aime aussi être surprise par les résultats et ne pas les voir instantanément.” – Nishe : L'exploration des sentiments à travers la photographie
Soomin Yim
“Ce que j’aime à propos de la photographie de rue prise avec un appareil photo argentique, c’est le fait que lorsque un appareil photo n’a pas de zoom, ça pousse à se rapprocher du sujet. Ainsi, vous allez vraiment à sa rencontre. C’est vous et le sujet, rien de plus. Ce n’est pas juste vous derrière l’appareil photo. En outre, le fait que je ne pouvais ne pas voir la photo tout de suite me faisait fantasmer à propos de l’image pendant des jours, jusqu’à ce que je développe les tirages à la maison. Ce moment restera donc gravé à jamais. Je suis juste un vrai fanatique de la rue et de la photographie analogique.” – Rencontres dans les rues avec Soomin Yim
Jinveun
“Au début, j’étais juste fascinée par l’esthétisme des appareils argentiques. Cependant, quand j’en ai acheté un et que j’ai pris l’habitude, j’étais une fois de plus impressionnée par le résultat. J’adore l’effet du bruit (le grain plus ou moins épais) et la façon dont les couleurs se révèlent, c’est totalement différent des appareils numériques. Ce que j’aime aussi des appareils argentiques, c’est le son de l’obturateur et le fait de regarder dans le viseur. Enfin, je pense que le vrai charme réside dans l’attente de l’impression des pellicules. C’est très excitant d’attendre l’impression des rouleaux de pellicules. C’est quelque chose que vous ne pouvez pas sentir en utilisant un appareil photo numérique.” – La jeune photographe Jinveun nous invite à découvrir son travail et ses portraits à l'argentique
Mr. Bones
“La pellicule est une fabuleuse extension de nos photographies mentales, prises sur le vif. Cela vous oblige à être sélectifs et experts avec votre sujet, le cadrage et le moment. Il est certain que je pourrais obtenir de meilleurs cadrages et compositions si je prenais un peu plus de temps, mais le moment opportun serait déjà passé.”
“Bien sûr, vous pouvez le faire avec un numérique, mais avec une pellicule vous vous sentirez vraiment plongés dedans et quand ça marche, c’est fantastique !”
“De plus, je préfère l’esthétisme de la pellicule. Les photographes reporters que j’admirais ont toujours immortalisé le monde en noir et blanc, avec de magnifiques appareils photos argentiques qui étaient imparfaits et romantiques. J’ai voulu faire la même chose. (Même si je shoote en couleur aussi !) – Interview de Mr. Bones, Dog-Street photographe
Nicolette Clara Iles
“J’ai d’abord choisi de shooter des pellicules avec des jetables, et ensuite avec des reflex argentiques 35 mm, parce que je voulais me lancer un défi dans une direction que je n’aurais jamais prise. Avec les pellicules, vous devez beaucoup plus penser à ce que vous capturez et comment vous voulez y parvenir, et c’est une des raisons pour lesquelles j’adore travailler avec.” – Une interview avec la photographe Anglaise Nicolette Clara Iles
Renee Ackerman
“Je shoote sur pellicules parce qu’il y a quelque chose de tellement nostalgique en ce qui concerne l’impression des pellicules. La façon dont on sait exactement comment vous vous sentiez à ce moment quand la photo a été prise et comment l’atmosphère inhérente a été captée, ce qui n’est jamais vraiment possible avec le numérique. Cela donne à chaque photo un côté intemporel.” – Une interview avec le photographe américain Rene Ackerman
Ana Mercedes
“Je suis tombée amoureuse de ce qui se produit instantanément. Les pellicules ont cet attrait spécial, cette qualité effervescente grâce à laquelle, d’une manière ou d’une autre, le monde paraît un peu plus beau.” – Une interview avec la photographe américaine Ana Mercedes
Eugene Levinta
“J’ai une relation fusionnelle avec la photographie argentique : les sentiments que l’on traverse, le procédé en lui-même, le temps, et parfois l’odeur, c’est fantastique. Ensuite, quand j’ai décidé de commencer à shooter seulement à la pellicule, j’ai vendu mon appareil numérique uniquement pour ne pas être tentée de l’utiliser.” – Une interview avec le photographe Eugene Levinta
Et vous, très chers Lomographes ? Pourquoi faites-vous des photos à l’argentique ? Qu’est-ce qui vous plaît dans cette pratique ? Partagez vos réflexions sur le sujet dans les commentaires, juste en dessous.
Restez aux aguets car la partie n°2 de cet article ne devrait pas tarder !
écrit par Julien Matabuena le 2015-04-15 dans #Gens #lifestyle
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