LomoAmigo Petzval : Lomokev

La plupart d’entre vous ont sûrement déjà entendu parler de Lomokev, l’un des photographes argentiques les plus prolifiques du Royaume-Uni. Basé à Brighton, Lomokev adore shooter avec son fidèle LC-A et son travail figure dans de nombreuses publications. Nous lui avons prêté l’objectif Petzval et il a répondu à nos questions dans cette interview exclusive. Découvrez les clichés fantastiques de ce talentueux photographe britannique.

Photos : LomoKev

Parle nous un peu de toi et de tes débuts dans la photographie.

J’ai eu mon premier appareil photo en 1996 quand j’ai commencé les cours d’art au lycée. J’ai tout de suite aimé la photographie, et si je ne l’ai pas étudiée à l’université, c’est resté quelque chose de personnel qui n’a jamais été une corvée. Mon expérience photographique s’est transformée en 1998 quand je me suis acheté un Lomo LC-A. À l’époque, Lomography vendait seulement le LC-A et le tout premier Actionsampler, mais c’est le LC-A qui attirait toute l’attention. Il a changé la façon dont je pensais la photographie, et m’a appris à ne pas la prendre trop au sérieux. Cet appareil m’a donné une liberté créative : je pouvais l’emmener partout et je l’ai fait. Et le fait de pouvoir l’utiliser en condition de faible luminosité était un gros avantage à l’époque. Ça semble drôle maintenant, mais quand j’ai eu mon LC-A en 1998, si vous vouliez un bon appareil photo qui tenait dans votre poche, vous n’aviez pas beaucoup de choix, surtout pour un petit budget. C’est bizarre de se dire que les appareils photo numériques compacts n’existaient pas à cette époque et qu’ils ne sont devenus vraiment abordables qu’en 2003.

Photos : LomoKev

Comment s’est passé ton expérience avec l’objectif Petzval ?

C’était aussi amusant que difficile, car les appareils numériques modernes ne sont malheureusement pas vraiment conçus pour une mise au point manuelle. Cela dit, on peut aussi voir ça comme une des fonctionnalités du Petzval : il vous oblige à ralentir et à partager avec votre sujet, plutôt que de prendre une photo en un clic. Ce que j’adore dans cet objectif, c’est que les gens sont tous très curieux quand ils le voient. Une partie de mon travail consiste à aborder les gens dans la rue et prendre leur portrait. Aborder une personne avec un 5D et un objectif Canon L est très banal, surtout si vous êtes un jeune londonien branché, ça arrive tout le temps. Mais si vous approchez quelqu’un avec un objectif doré, il sera curieux de savoir ce que vous faites, et donc plus susceptible d’accepter d’être pris en photo.

Photos : LomoKev

Qu’est ce que tu aimes dans la photographie argentique ?

Comme pour le Petzval, la photographie argentique vous oblige à réfléchir et ralentir. La photo numérique est tellement rapide : j’aime le fait de prendre des photos et de pouvoir les montrer, c’est le traitement et l’édition qui m’ennuient. Le problème avec le numérique, c’est qu’au moment de prendre votre photo, vous pouvez voir ce que vous photographiez sur un petit écran. Mais ce que vous voyez à l’écran ne sera jamais aussi excitant que la réalité en face de vous. Une image sur un écran de trois pouces ne peut pas être aussi excitante que la vie réelle. Avec la photographie argentique, vous devez attendre pour voir vos photos et quand enfin vous les voyez, elles déclenchent une réaction nostalgique, qui est une expérience beaucoup plus agréable.

Photos : LomoKev

Avec la photo numérique, vous devez décider de la manière dont vous allez traiter vos images, car les photos numériques sont juste un point de départ. Je shoote beaucoup plus de photos avec un appareil numérique, et à chaque fois je me dis que chaque photo shootée signifie plus de temps passé assis devant mon ordinateur : une vraie corvée. Avec l’argentique c’est différent : je choisis une pellicule selon le rendu final que je désire et je me contente de shooter. Tant que votre laboratoire sait comment numériser les pellicules correctement, tout va bien. Tout ce que j’ai à faire quand je reçois mes pellicules, c’est retirer la poussière, et mes photos sont prêtes !

Photos : LomoKev

D’après toi, quel est l’ingrédient du portrait parfait ?

C’est une question vraiment difficile ! J’adore tous les types de portrait, qu’ils soient shootés en studio, dans la rue, ou chez des gens dans leur habitat naturel. J’aime les portraits qui intriguent et déclenchent une certaine curiosité envers le sujet. Et vu que je n’aime pas trop les questions sans réponses, je trouve qu’il est bon d’avoir un petit commentaire en dessous du portrait : qui, comment, quand et pourquoi. Pour connaître un peu le contexte.

Photos : LomoKev

Est-ce-que tu as déjà vécu des situations difficiles ou éprouvantes dans ta carrière de photographe ?

À notre époque et à mon âge, gagner de l’argent en étant photographe peut être un défi. Au cours des dix dernières années, j’ai vraiment assisté à une baisse du prix que les photographes obtiennent pour l’utilisation d’images préexistantes. Malheureusement, faire de la photographie ce n’est pas seulement prendre des photos, c’est aussi un business.
Ah oui, en 1997, j’ai aussi failli me faire jeter dehors parce que j’avais pris une photo pendant une soirée illégale.

Quel conseil donnerais-tu à ceux qui veulent devenir photographes professionnels ?

Travaillez sur des projets personnels, c’est la chose la plus importante que vous pouvez faire en tant que photographe. Sur mon site, la plupart des travaux qui montrent mes compétences sont tirés de mon travail personnel. Vous serez toujours plus motivés par vos projets personnels et avec un peu de chance vos clients s’en inspireront.

Les photographies en couleur on été shootées avec un Canon 5D Mark 3.
Les photographies en noir et blanc ont été prises avec un Canon EOS 1 et une pellicule Ilford Delta 3200 (réglée sur 1600ASA)

écrit par hannah_brown le 2014-11-17 dans #Gens #analogue-photography #camera-reviews #uk #lomography-gallery-store #analogue-cameras #lomokev #lomoamigo #35mm-films #120-films #petzval
traduit par Lomography France

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