Artiste Petzval : La Place Rouge avec Alex Laurel

L’objectif Petzval n’a décidément pas fini de faire le tour du monde entre les mains de talentueux photographes. Cette fois-ci c’est le photographe et surfeur français Alex Laurel qui lui a fait visiter la Place Rouge de Moscou et qui nous livre ses photos à tomber et ses belles impressions.

Alex Laurel est un lomographe sympathique et passionné. Nous l’avons déjà rencontré en début d'année lorsqu’il nous parlait de ses expériences photographiques et lomographiques notamment. Cette fois-ci, Alex s’est attaqué à un géant du portrait, l'objectif artistique Petzval Lomography x Zenit et c’est à l’occasion de notre partenariat avec le Nixon Surf Challenge à Kamchatka en Russie qu’il est parti shooter sur la Place Rouge à Moscou. Nous vous laissons découvrir ses photos tourbillonnantes et ses impressions de l’objectif qu’il partage aimablement avec nous.

Salut Alex ! Peux-tu nous raconter quelque chose qu’on ne savait pas sur toi ?

J’aime beaucoup retravailler la colorimétrie de mes photos numériques. A l’époque du film, on avait diverses pelloches, divers procédés de développement, et aujourd’hui avec le numérique nous sommes très limités par la chromie des capteurs si l’on ne veut pas toucher à ses fichiers. Le labo est devenu notre ordinateur, qui permet de traiter la même photo de milliers de façons différentes. Mon style est souvent détesté ou adoré, mais peu importe, c’est ce qui me définit et ce que j’aime faire.

Tu es parti une semaine à Kamchatka, en Russie, avec l’équipe de surf Nixon dans le cadre du Nixon Surf Challenge. Comment s’est passé le séjour ? Dis-nous en plus sur l’endroit et les photos que tu as pu prendre.

Kamchatka est à l’extrême-orient de la Russie, c’était la partie de la Russie où l’on envoyait les anti-communistes dans les goulags à l’époque. Je pense que c’était la première fois que je faisais un vol domestique de 9h, entre Moscou et le Kamchatka ! Une fois sur place, on a l’impression de revenir 30 ans en arrière, les bâtiments sont délabrés, les routes défoncées, mais sa faune et sa flore sont quasiment intactes, un fort contraste, des fois perturbant.

Qu’est-ce qui rend cette compétition unique notamment au niveau de la photo ?

Les photographes de surf sont souvent envoyés dans des pays tropicaux, avec de l’eau bleu et chaude, des cocotiers comme backdrop, des destinations pour faire rêver les gens. Avec Nixon et le Surf Challenge, le concept est d’aller à l’encontre de ces clichés avec des destinations hors du commun, souvent dans des températures glaciales. C’est très agréable en tant que photographe et très rafraîchissant au niveau créatif. Ça nous permet de mettre un surfeur sur fond de montagne enneigé, ce qui donne aux photos un côté unique.

Quelles difficultés as-tu rencontré pour shooter l’action dans la péninsule volcanique de Kamchatka ?

Nager dans de l’eau entre 2°C et 4°C est un véritable challenge. Même avec des gants en néoprène de 5mm, au bout de 30 minutes tu ne sens plus tes mains, ton doigt a du mal à trouver le déclencheur, sans parler de cette sensation lorsque tu te fais brasser dans les vagues. Ça ressemble plus à une machine à laver remplie de glaçons, plutôt que le bain à remous du spa d’à côté.

Ce n’est pas le premier Nixon Surf Challenge auquel tu participes … Lequel as-tu préféré jusqu’à présent et pourquoi ?

Le Kamchatka était un choc culturel mémorable et une expérience unique. La Russie est un pays gigantesque avec des régions oubliées et laissées à l’abandon, qui rappelle une dure réalité lorsque l’on se dit que nous sommes en 2014. Cette édition restera dans les mémoires mais le trip en Islande était vraiment mon préféré. Les paysages étaient grandioses, avec des glaciers hors normes, des cascades de plus de 60m et un potentiel de vagues de classe mondiale.

Comment s’est passé ton expérience avec le nouvel objectif Petzval ? Te rappelles-tu des difficultés rencontrées ou d’instants mémorables que tu vécu avec ?

On avait 11h d’attente à Moscou et j’ai motivé les surfeurs pour aller faire un tour en ville pour que le temps passe un peu plus vite. Il pleuvait des cordes et on a pris le train pour le centre avec un peu de marche pour arriver jusqu’à la Place Rouge. C’était le moment de sortir le Petzval et shooter des portraits des riders. La rotation de la bague de mise au point est très courte, et il faut faire preuve de finesse pour être sûr d’être net, ce qui est faisable lors de portrait posés, mais un vrai défi lorsque l’on s’essaie à la street photography, avec des sujets en mouvement. Le Petzval est un outil très artistique qu’il faut traiter comme un outil de précision. Le pare soleil est très profond, ce qui a été un avantage avec la pluie car je n’ai jamais eu besoin d’essuyer la lentille. L’utilisation était différente, mais le résultat était au de-là de mes attentes. Le bokeh a vraiment beaucoup de caractère et c’est ce que j’aime dans cette optique.

Quelle a été ta première impression en voyant l’objectif ?

C’est une beauté ! Ce côté doré en laiton lui donne une classe certaine. La semaine précédant le voyage, il trônait sur mon bureau, non pas comme un vulgaire presse papier mais plus comme une petite œuvre d’art. Je l’ai monté sur mon appareil mais je n’ai pas déclenché. J’avais déjà en tête la session sur la Place Rouge et je voulais garder un peu de magie pour cette première expérience, un dépucelage au bon endroit et au bon moment.

As-tu fait des curieux en plein milieu de la Place Rouge avec cet objectif en laiton ?

Les surfers ont l’habitude de me voir sortir du matos un peu bizarre avec mes lomo en plastique, et cette fois ci, ils ont été interloqué un peu plus que d’habitude. En leur montrant les photos sur le dos de l’appareil, ils n’arrivaient pas à comprendre pourquoi l’image était si différente. Ils interprétaient son bokeh, très atypique, comme une image 3D, d’autres n’arrivaient même pas à formuler leurs questions.

Quel est selon toi le meilleur réglage avec le Petzval et ton appareil photo ?

Je vais être honnête, je n’ai essayé qu’un seul diaph, f.2,2 avec mon boitier en mode manuel. Ce qui m’intéresse vraiment dans cet objectif, c’est son bokeh, et je voulais le tester dans le maximum de situations possible pour voir ce que le f.2,2 avait dans le ventre. Je ne cherchais pas à avoir des photos ultra nettes, mais plutôt des photos avec un look différent.

Y a-t-il pour toi une ou des photos de cette série prises avec le Petzval qui sortent du lot ?

J’aime beaucoup la photo d’ Eric Rebiere car c’est littéralement la 9ème photo prise avec cette optique. Quand je l’ai vu sur le dos de l’appareil, j’ai eu cette sensation de plaisir que je n’avais pas ressenti depuis longtemps. De plus, c’est un ami de longue date donc ça ajoute un petit plus à mon contentement personnel. La photo de la cathédrale Saint Basile est très intéressante aussi avec cette effet un peu fantôme sur des gens au premier plan alors que le monument est bien net. C’est impossible de recréer cet effet avec les objectifs modernes.

Eric Rebiere

Est-ce qu’il y a d’autres projets que tu te verrais réaliser avec le Petzval maintenant que tu l’as découvert ?

En rentrant de Russie, j’ai reçu une demande de magazine pour shooter un portrait et je n’ai pris qu’une seule optique, le Petzval ! Il est devenu mon objectif « go to» dès que je suis d’humeur créative.

Merci beaucoup pour cette interview Alex !

Pour découvrir d’autres photos d’Alex Laurel direction le site de Surf Europe Magazine.
La vidéo récapitulative du Nixon Surf Challenge peut être visionnée ici.

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